A l'occasion de la press junket américaine de Personal Shopper, Kristen revient sur le film, son personnage Maureen et le lien dans sa vie personnelle, l'émission Saturday Night Live ou encore son futur projet Lizzie dans une interview avec Boston Herald.
La 'réalité' de Kristen Stewart
Kristen Stewart surfe sur une vague. Dans le flux et le reflux de la célébrité, l'actrice de Twilight est à son sommet personnel, une chouchoute des critiques régulièrement saluée comme étant l'une des meilleures parmi nos meilleures. Cette étreinte a commencé trois plus tôt lors de sa première collaboration avec le réalisateur/scénariste français Olivier Assayas sur son Clouds Of Sils Maria. Dans un rôle secondaire vivement acclamé par les critiques en tant qu'assistante personnelle d'une star de cinéma, elle a remporté l'équivalent français d'un Oscar, le César – la première actrice américaine à l'avoir fait. Assayas a conçu et scénarisé Personal Shopper expressément pour elle. Une histoire de fantôme qui est également satirique et débordant de menace et de méditation, l'acheteuse de mode Personal Shopper pour une célébrité française est Maureen Cartwright. Maureen court à travers tout Paris sur sa Vespa, visitant des ateliers souvent cachés et hors des sentiers pour emprunter des vêtements et accessoires indescriptiblement coûteux pour sa patronne. Étonnamment, Maureen déteste ce travail. Alors que Stewart, qui est dans presque toutes les scènes, a expliqué dans une interview récente, que Personal Shopper est principalement un portrait d'une jeune femme en deuil, traumatisée par la perte et cherchant des réponses à des questions 'sans réponse'.
Journaliste : Maureen n'aime pas son travail, qui est un accord universel, tant de gens sont malheureux dans leur travail.
Kristen Stewart : Maureen est au milieu d'une crise existentielle provoquée par une perte frappante. Elle s'occupe en quelque sorte d'une manière très banale avec un travail qu'elle n'aime pas beaucoup car il lui donne l'occasion de rester à Paris et … Le monde contrasté auquel elle est soumise chaque jour ne peut être plus vide. Ou ne pourrait être contrasté – vous savez – superficiel. Il y a un ressentiment exprimé à l'égard de ces choses qui ne comptent pas vraiment et elle se critique elle-même pour cela également – parce que finalement, elle est très attirée par ces choses. Comme la beauté et l'esthétique, l'aspect habile est quelque chose qu'elle aime, mais elle se déteste de l'aimer.
Journaliste : Est-ce l'attrait pour elle de mettre les vêtements de la femme pour laquelle elle travaille – parce qu'ils sont interdits ?
Kristen Stewart : Je pense qu'il y a une attraction pour les choses qui sont interdites. Je pense qu'il y a une attraction pour les choses inconnues. Je pense qu'il y a un effort de sa part pour combler les espaces qui ont été laissés par la mort de son frère … Le vrai aspect féminin, en quelque sorte plus sauvage d'elle qui est par nature quelque chose d'animal et qui fait d'elle une femme est nié parce que la version basique, essentielle serait vraiment réconfortante à vivre parce qu'elle est facile à comprendre. C'est exactement qui vous êtes et la façon dont vous êtes né. Mais ce n'est qu'une idée trop simple pour elle.
Donc je pense qu'elle se permet d'être une humaine et qui se permet d'être elle-même, elle ne peut affronter que ces vêtements. Elle essaie presque d'y accéder juste pour un instant, quelque chose de simple, quelque chose de primitif. Et en dehors de ces moments, elle essaye simplement d'être lui – il lui manque.
Journaliste : Est-ce vraiment significatif qu'ils soient jumeaux et pas seulement des frères et sœurs ?
Kristen Stewart : Absolument. Je pense qu'ils fonctionnent, et si leurs vies étaient un film, ils seraient comme les dix doigts de la main. Et tout à coup, cette personne n'existe plus et vous êtes la moitié d'une personne.
Journaliste : J'ai trouvé plus facile d'accepter l'aspect du médium qui essaie de se connecter avec cette vapeur – et ces effets sont magnifiques – que cette relation par SMS que Maureen entretient avec quelqu'un qu'elle ne connaît pas. Même au point d'envoyer une photo d'elle portant une robe interdite qui pourrait la faire virer si sa patronne l'avait vu. Pourquoi fait-elle cela ?
Kristen Stewart : La chose est qu'elle n'a aucune idée à qui elle parle. Donc, si vous avez une telle compréhension de la réalité ou comment définir ce qu'il s'agit, alors vous allez regarder partout et tout croire et simultanément ne croire en rien. La possibilité qu'il y a – cela pourrait être son frère, elle pourrait avoir un dialogue avec elle-même, elle pourrait dialoguer avec l'existence elle-même. Peut être y a t-il une présence proche du mystique ici ou quelque chose de plus menaçant, comme un esprit maléfique. Fondamentalement, elle a tellement peu de référence pour ce qui est réel – parce qu'en elle-même, c'est impossible de le définir – que lorsqu'elle commence à recevoir ces messages, elle est prête à s'engager parce que tout ce qu'elle veut est une réponse.
Tout ce qu'elle veut ressentir est vivant – et une partie de n'importe quoi ! Parce qu'elle lève les yeux et voit la normalité par défaut, tout le monde s'habille totalement confortablement et elle ne peut simplement pas y accéder. Mais elle aimerait bien. Ce n'est pas quelque chose dont elle est capable. Donc, lorsque ces messages commencent à arriver, je pense que c'est un indicateur. C'est comme si elle l'utilisait comme un indicateur pour tout ce qui pourrait être réel.
Journaliste : Donc, c'est quelqu'un à propos de laquelle vous avez dit qu'elle a une 'crise existentielle' mais il semble qu'elle se dirige vers une crise nerveuse ambulante.
Kristen Stewart : Ouais, cette crise l'amène à une crise nerveuse totale.
Journaliste : Lorsque vous avez animé le SNL et vous avez charrié Trump et déclaré que vous étiez gay, je me suis demandé si vous aviez eu des commentaires sur le fait d'évoquer la politique et de faire un coming out ?
Kristen Stewart : Vraiment, cela n'était pas réellement motivé par la politique. C'est simplement un événement très fascinant dans l'histoire [Trump tweetant à propos d'elle pendant la folie Twilight], qui valait la peine d'être mentionné et souligné, simplement à cause de l'étrangeté de celui-ci. C'était tellement surréaliste – et cela continue d'être tellement bizarre lorsque j'y pense. La 'proclamation' en tant que telle était vraiment plus une punchline. J'ai été vraiment ouverte, pas nécessairement à propos de ma vie personnelle, mais ce que je défends en ce qui concerne les personnes c'est d’être elles-mêmes et d'être en accord avec le fait de ne pas le cacher pendant très longtemps. C'était simplement que ces mots étaient, vous savez, quelque chose qui malheureusement se retrouve sous la peau de certaines personnes. L'un d'eux étant ce mec. Et c'était simplement une bonne punchline.
Et aussi vivre par exemple à coup sûr mais le dire avec des mots est puissant. Et je n'avais jamais vraiment fait ça parce que pour être honnête, c'est trop défini. Je suis toujours – je vis vraiment dans ambiguïté des choses et je ne fais pas de promesses parce que les gens changent. Certaines déclarations globales me paraissent un peu simplistes, donc je n'ai jamais voulu le faire. Mais dans cette circonstance, c'était le meilleur chemin à parcourir : bam !
Journaliste : Vous êtes Maureen Cartwright dans Personal Shopper et je me suis demandé s'il s'agissait d'une référence à Veronica Cartwright, l'actrice enfant dans Les Oiseaux et qui, en tant qu'adulte, était dans Alien ?
Kristen Stewart : Oh wow je ne sais pas. Je n'avais jamais pensé à ça. Je vais demander à Olivier parce qu'Hitchcock était son homme.
Journaliste : Vous êtes en train de faire un film sur l'affaire Lizzie Borden - quelle a été l'attraction dans ce cas-là ? Est-ce un vrai film d'horreur ?
Kristen Stewart : J'ai fini celui-là. Il s'agit de l'interprétation de quelqu'un de qui aurait pu se passer ce jour-là et ce qui aurait pu conduire à ces événements en fonction de quelques faits qui ont entouré cette affaire. C'est une sorte d'aperçu de ce que la vie d'une jeune femme subversive aurait pu ressembler à cette époque avec un père conservateur et très dominateur. Il s'agit de cela.
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Complément de l'interview
Dans Personal Shopper, son personnage Maureen Cartwright fait face à 'une crise existentielle provoquée par la mort' de son frère jumeau qui, en tant que médium, était en contact avec le monde spirituel.
'Elle est une personne très fracturée. Il lui manque tellement qu'elle essaie en quelque sorte d'être lui', a déclaré Stewart, 26 ans.
En tant qu'acheteuse personnelle, Maureen est piégée 'avec un travail qu'elle n'aime pas vraiment parce qu'il lui donne une possibilité de pouvoir rester à Paris et de se poser essentiellement une question sans réponse : sommes-nous vraiment seuls dans cette vie ?'.
Maureen, qui dirige vers une crise nerveuse à part entière, était un équilibre délicat pour Stewart.
'Je ne suis jamais sortie d'elle. Il s'agissait d'un tournage de six jours par semaine, de 16 à 18 heures par chaque jour. Les dimanches, je travaillais pour Chanel, un photoshoot ou un vol pour Rome pour un défilé'.
'Le planning était tellement condensé et insensé parce que personne n'avait pensé ou parlé de ces choses avant d'appuyer sur la détente et de se dire, 'On y va'. Donc, je n'ai eu aucune opportunité – ou que ce ne soit pas productif pour moi – d'en sortir'.
'Mais en tant qu'actrice approchant quelque chose comme ça, j'ai eu des moments nocturnes où votre cœur commence à marteler un peu plus fort et vous ne pouvez pas réfléchir car il n'y a pas vraiment de sens'.
'Mais vous devez continuer à vivre et vous lier avec les gens. Donc j'ai ces angoisses mais j'ai pu les traverser. Alors que cette personne – cela ne disparaît jamais'.
'Une chose que j'ai définitivement tiré du film : j'ai été très reconnaissante d'être fonctionnelle. Parce que je sais ce qu'il faut pour avoir des petites pensées crépitantes rampantes qui pourraient supprimer cette fonctionnalité. Cette est simplement le pire scénario de ça'.
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