lundi 3 avril 2017

Personal Shopper : Interview de Kristen avec The Sydney Morning Herald

A l'occasion de la press junket américaine de Personal Shopper, Kristen parle du tournage, du personnage de Maureen, de la célébrité, de sa carrière, de son coming out et de l'émission Saturday Night Live dans une interview avec The Sydney Morning Herald. 


Kristen Stewart – 'Pourquoi je suis enfin heureuse, à ma place, personnellement et professionnellement'

Jouer Bella Swan dans la franchise au succès phénoménal Twilight, a amené l'adolescente Kristen Stewart à l'adoration mondiale et l'a confortablement installée comme la moitié d'un couple puissant d'Hollywood avec son chéri à l'écran – et en dehors de l'écran – Robert Pattinson.

Mais loin de s'épanouir sous les lumières clignotantes des médias, la starlette semblait devenir plus maussade, plus lunatique et plus frustrée alors que chaque épisode de la franchise vampirique gargantuesque la poussait encore plus loin et pendant un certain temps, il semblait qu'elle pourrait se retirer entièrement.

'J'étais vraiment, vraiment jeune, j'avais 17 ans', dit-elle. 'C'était trop insensée. C'était trop effrayant d'essayer de faire la paix avec la façon dont tant de gens voulaient connaître tous les détails de ma vie. Ils voulaient tout. C'était trop. Je ne pouvais pas le casser et digérer ce qui se passait. J'étais trop instable pour le faire vis à vis de ce qu'il était'.

Pourtant, malgré les aspects les plus troublants de sa montée rapide jusqu'à la célébrité, Stewart a appris à apprécier le fait que ces années l'ont amené à être qui elle est aujourd'hui. 'C'est central pour mon histoire personnelle ; cela m'a incalculablement façonné et cela m'a appris beaucoup de leçons sur moi-même, sur les gens, sur la société', révèle t-elle. 'C'est drôle à quel point j'ai détesté l'attention. Je l'ai vraiment détestée – je ne pense pas que ce soit un secret – mais maintenant je ne regarde pas en arrière dessus et me lamente et pense, 'Quel moment horrible, je suis traumatisée'. Cela me fascine davantage'.

Maintenant, à 26 ans, l'actrice est devenue une femme confiante et franche. Loin de se faner sous la pression d'être une starlette à emporte pièce, elle crée sa propre étiquette comme puissante icône LGBT et artiste sérieuse, évitant les certitudes absolues commerciales pour les longs métrages d'art et essai européens comme Equals, Clouds Of Sils Maria et son projet le plus récent, Personal Shopper.

Réalisé par le cinéaste français Olivier Assayas – qui a précédemment travaillé avec l'actrice Clouds Of Sils Maria – le film raconte l'histoire de Maureen jouée par Stewart, une Américaine vivant à Paris et travaillant comme acheteuse de mode pour une célébrité importante. Sa vie prend un tournant dramatique lorsqu'elle commence à recevoir des messages sur son téléphone de son frère jumeau récemment décédé et qu'elle est hantée par sa présence sous forme de fantôme, l'envoyant dans une spirale descendante de doute, alors qu'elle commence à remettre en question sa propre santé mentale.

Le film est une vitrine pour sans aucune doute la meilleure performance de la carrière de Stewart, suscitant d'énormes éloges de la part des critiques et valant à Assayas le prix du Meilleur Réalisateur lors du Festival du Film de Cannes l'an dernier. Mais tout en satisfaisant énormément artistiquement, Stewart admet que faire le film était une expérience épuisante et solitaire.

'C'était un film très émotif et c'est ma façon de travailler qui me pousse jusqu'à ce que je puisse aller vers ces extrêmes', dit-elle. 'Maureen gaspille constamment toute son énergie et se déplace frénétiquement parce que ça la distrait de faire face à son chagrin. Mais c'est ce qui rend le processus d'action excitant pour moi. J'ai le sentiment d'être plus vivante et remplie lorsque je souffre et que j'arrive à l'épuisement'.

Alors qu'une Maureen isolée et fragile se réveille au bord de la folie, le film ne tente pas d'expliquer les événements surnaturels, mais il les explore comme un effet secondaire de son chagrin. Naturellement, la propre expérience de Stewart en tant que star de premier rang adulée, réticente, a contribué à l'aider à se lier à l'isolement de son personnage. Mais malgré tout, l'actrice dit qu'il y avait peu qu'elle ait pu faire pour se préparer à un tel rôle traumatisant.

Elle est une Américaine à Paris ; elle est une alien dans tous les sens. Elle est retranchée, ensevelie dans le processus de deuil pour son frère jumeau. Elle est une demi personne, fracturée et cassée. C'est une femme qui veut tellement croire en quelque chose de concret, car elle est choquée, parce que son système de croyance est totalement étouffé par ce qu'elle a traversé. Il y une chaîne de 'peut être' sans fin et crucifiante qui brise et frappe sa logique et elle-même.

Le film, tout en ne fournissant pas de réponses, pose beaucoup de questions existentielles sur la vie, la mort et le destin, un aspect du processus dont Stewart a dit qu'il l'a 'effrayé, excité et ému'.

'Parce que tous les jours, nous rencontrons tous des choses, des moments et des événements que nous ne pouvons pas articuler', dit-elle avec ferveur. 'Comme une onde d'une personne, une atmosphère d'un endroit que vous ne pouvez pas expliquer, que vous ne pouvez pas toucher ou voir, mais vous pouvez ressentir. Nous pouvons tous dire que nous avons connu ces minutes de prophétie, où nous avons rêvé ce qui pourrait se produire et cela se produit'.

Il est difficile de déterminer si la carrière de Stewart est celle dont elle a rêvé ou si elle a été une évolution naturelle de son enfance. Née à Los Angeles de parents qui travaillent tous les deux dans l'industrie du divertissement – son père, John, est un producteur de télévision et régisseur ; sa mère, Jules, originaire du Queensland, est une scénariste – Stewart a pratiquement grandi sur des plateaux de tournage et obtenu son premier grand rôle, à seulement 9 ans, dans Panic Room, en 2002, dans lequel elle a joué aux côtés de Jodie Foster.

Elle a dit qu'elle voulait à l'origine devenir réalisatrice, une ambition qu'elle a bien voulu accomplir lors de son premier court métrage, Come Swim. 'Je n'ai jamais été plus heureuse que je ne l'ai ressenti en travaillant dessus', réfléchit Stewart. 'Je voulais réaliser diriger depuis que j'ai neuf ans. En jouant la comédie, vous pouvez travailler sur un projet, puis vous retirer après la fin du projet et passer au prochain projet. En tant que réalisateur, vous êtes impliqué à chaque étape tout au long du chemin'.

En projetant en avant première le court métrage de 17 minutes à Sundance l'année dernière [note du staff : il s'agit en fait de cette année], la beauté californienne en a fait la promotion dans une interview au Sundance Studio. Intelligente, sincère et qui s'exprime bien dans l'interview, elle était à des mondes de l'adolescente insensible et insensée de l'ère de Twilight. En fait, lors de son récent passage en tant qu'hôte du Saturday Night Live, elle a semblé se moquer de sa personnalité 'trop cool pour l'école' avec l'aide des habitués Kate McKinnon et Aidy Bryant, qui sont arrivées sur une énorme moto en portant des vêtements déchirés et en fumant des cigarettes.

C'est également lors de cette émission du SNL que Stewart, qui a été liée amoureusement avec plusieurs femmes ces dernières années, a fait son coming out après avoir plaisanté sur le fait que Donald Trump ne l'aimait pas parce qu'elle était amoureuse de Robert Pattinson et parce qu'elle était 'si gay, mon pote'. Et alors qu'elle attache toujours de l'importe à sa vie privée, Stewart est beaucoup ouverte qu'auparavant. 'J'ai trouvé un moyen de vivre ma vie et je n'ai pas du tout envie de me cacher', déclare t-elle. 'Et c'est assez évident pour quiconque qui s'inquiète – pas que ce soit le cas pour tout le monde. Mais si vous aviez suivi de quelque façon que ce soit, c'est plus évident. Je suis plus détente que je ne l'ai été'.

Parallèlement à son travail cinématographique, Stewart devient rapidement une icône de la mode, apparue dans plusieurs campagnes pour la maison de mode française Chanel et elle a développé sa propre étiquette garçon manqué chic : des jeans type boyfriend avec revers avec des chaussettes de baseball, des tailleurs pantalons audacieux avec des escarpins élégants. Récemment, elle a adopté une nouvelle coiffure – un coupe rasée blonde décolorée – qui ont lancé les blogs lifestule dans une frénésie et l'année dernière, elle est apparue au premier rang chez Chanel avec sa petite amie supposée de l'époque, la chanteuse St. Vincent.

Mais malgré son penchant pour les mocassins Gucci et les robes haute couture, il y a toujours un côté de l'industrie de la mode que Stewart trouve frustrant. 'Je vois des côtés opposés, qui se battent en duel au concept du monde de la mode et les deux ont une voix – l'un qui parle des vulnérabilités de l'art, l'autre de la superficialité', dit-elle.

'Il y a ceux qui sont attirés par la mode pour l'auto-gratification ; ils l'utilisent pour gagner le concours de la popularité. Je ne vibre pas pour cela. Il y a les artistes, ceux qui sont attirés par la beauté, qui ne peuvent s'empêcher de pleurer et d'être fasciné par le création et la beauté, qui sont célébrés à côté de la forme physique et esthétique. Ils apprécient et vivent pour l'art'.

On pourrait facilement confondre l'irritabilité de Stewart pour l'apathie, mais écoutez-là attentivement et il y a des preuves qui suggèrent que le contraire est vrai. C'est une jeune artiste qui s'appuie presque trop sur le processus créatif et ce que l'art défend, et qui a permis d'enrichir sa vision, elle peut, avec le temps, trouver quelque chose de vraiment remarquable. Pendant ce temps, elle apprend enfin à profiter du voyage.

'Il est tellement important de pouvoir comprendre ce que vous voulez vraiment dans la vie et de trouver un moyen d'être heureux', dit-elle. 'Je suis impatiente pour tout et je me sens vraiment bien'.



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