Kristen Stewart brille en fille perdue dans un Paris étouffant
L’actrice américaine va encore surprendre et ravir ses fans avec Personal Shopper d’Olivier Assayas, long-métrage sous tension qu’elle porte sur ses frêles épaules. Rencontre cannoise.
La destinée d’un film est souvent étrange. Personal Shopper d’Olivier Assayas en est une preuve flagrante. Accueilli fraîchement à Cannes au mois de mai, le film a rallié de nombreux supporters ces derniers mois. La raison de ce revirement? La présence dans le rôle principal de Kristen Stewart. A 26 ans, l’actrice californienne est tout simplement intouchable. Le moindre commentaire la concernant est repris puis analysé par des millions d’habitués des réseaux sociaux qui lui sont entièrement dévoués. Et cette année, sur la Croisette, l’affaire a tourné au délire, la belle ayant eu l’avantage de 'faire l’ouverture' avec le délicieux Café Society de Woody Allen avant de concourir en sélection officielle avec Personal Shopper. Un long-métrage qui nous occupe cette fin d’année entre deux visionnages du clip de Ride’ Em on Down, des Rolling Stones, dans lequel elle incarne une furie sexy qui écoute du blues à fond tout en pilotant un bolide vintage.
Personal Shopper et l’histoire d’un fantôme et d’une fille paumée dans un Paris de cauchemar qui nous a valu le suprême honneur de croiser la star quelques instants, sur une plage privée de Cannes. Cet après-midi-là, l’astre solaire cogne fort. Assis face à une chaise vide, on ne peut s’empêcher de cligner furieusement des yeux. Et d’un coup, alors qu’on soulève mécaniquement une paupière, elle est là: spectrale, immobile. Les cheveux blonds décolorés tirés en arrière pour mieux souligner un fin visage diaphane. Toute de blanc vêtue, Kristen Stewart ressemble à la compagne de Thomas Newton, l’extraterrestre qu’incarnait David Bowie dans L’homme qui venait d’ailleurs de Nicolas Roeg. Pendant la vingtaine de secondes qui précède le début de l’interview, l’actrice ne bouge pas et se contente de fixer la mer d’un regard perçant souligné par un maquillage agressif. Soudain, une attachée de presse donne le signal du départ. La créature s’anime, se fend d’un sourire généreux et lâche un 'salut' de sa belle voix grave. Sur un tempo emballé, Kristen dit alors son bonheur d’être à Cannes, son amour pour la France et, on s’en doutait, sa fierté d’avoir fait Personal Shopper. 'C’était vraiment un plaisir de retravailler avec Olivier. Nous nous étions super bien entendus sur «Sils Maria». Mais même si mon personnage était intéressant, ce film-là était clairement un film pour et, quelque part, sur Juliette (Binoche, ndlr). Tandis que Personal Shopper a été écrit pour moi. C’est très flatteur'.
Atmosphère oppressante
On lui avoue qu’on peine encore à imaginer le discret réalisateur français en train d’imposer son point de vue à une comédienne dotée comme elle d’une aura planétaire. Elle sourit: 'Mais Olivier n’est pas ce que j’appellerais quelqu’un de directif. Il est de ceux qui préfèrent vous laisser une certaine liberté au moment d’aborder une scène. Il observe et, dans la foulée, il est tout à fait disposé à corriger certains détails, à revoir certains plans ou dialogues en fonction de ce qu’il a vu et entendu. Cela me convient parfaitement. Attention, n’allez pas imaginer pour autant que c’est quelqu’un d’effacé. Il possède un bagage technique et une culture cinématographique effarants. Il sait parfaitement ce qu’il veut et a tous les arguments pour vous amener là où il le souhaite …'.
Avec son personnage féminin qui gagne sa vie comme assistante pour une star tout en tentant de communiquer avec le fantôme de son défunt frère dans une atmosphère oppressante, le film s’inscrit dans la lignée du cinéma de genre. 'Je n’ai pas réalisé tout de suite que c’était un film d’horreur. J’avais bien entendu remarqué qu’il y avait là différentes connexions avec le surnaturel mais, à la première lecture, j’ai plutôt pris cela pour une quête existentielle. J’ai été touchée par la tristesse et la solitude de Maureen, le personnage que j’interprète …'.
Elle se fige, jette un œil sur l’attachée de presse qui lui signifie que l’entretien prendra fin dans quelques secondes puis reprend sur le ton de la confidence: 'Je ne choisis pas un film en fonction du genre. Chaque tournage doit être l’occasion de repousser mes propres limites. Un moment pour apprendre. En résumé, tourner Twilight ou Personal Shopper, c’est la même chose. J’aborde tous les films de la même façon parce qu’au départ, c’est le même travail. Mais vous ne les recevez pas de la même façon (rire). C’est là que je prends conscience qu’il doit y avoir des choses qui varient d’un film à l’autre. Ma responsabilité d’actrice, c’est d’offrir le meilleur de moi-même au réalisateur. Après, le film devient votre affaire. En espérant que ça vous convienne…'.
'J’aborde tous les films de la même façon parce qu’au départ c’est le même travail …'.
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