Dans une interview avec WWD, Karl Largerfeld mentionne Kristen et évoque le court métrage Chanel Once And Forever qu'il dévoilera le 1er décembre prochain. Kristen mentionne également le créateur de mode et le projet.
PARIS – Dans son costume de cinéaste, Karl Lagerfeld apporte le sel – et le vinaigre à Kristen Stewart.
Bien que catalogué par certains pour une attitude hautaine, l'actrice de Twilight et de Still Alice est remplie d'émotion combustible dans Once And Forever, un film de 11 minutes que Lagerfeld envisage de projeter à Rome le 1er décembre en tandem avec la toute dernière collection Chanel Métiers d'Art.
Tendre une minute, explosant avec colère et jurons dans la suivante, Stewart dépeint une jeune actrice impétueuse qui est amenée à incarner une jeune Gabriel Chanel dans un biopic – seulement pour attaquer pratiquement tout le monde sur le plateau de tournage. Elle réserve son affection seulement pour le personnage de mode légendaire qu'elle interprète – et sa partenaire Geraldine Chaplin, qui reprend son rôle en tant que créatrice de mode durant ses jeunes années.
Dans l'une de ces énigmes mentales gazeuses, seulement Lagerfeld peut bâtir, son dernier effort de réalisation est un film au sujet d'un film qui sera projeté dans le centre névralgique de la ville éternelle du cinéma italien, le Cinecittà – et au Studio No. 5, naturellement.
'Elle est belle, n'est-ce pas ?', a demandé Lagerfeld alors qu'il a projeté en avant première le film en exclusivité pour WWD dans les studios de Chanel, situé rue Cambon.
Dans les scènes d'ouverture, on voit Stewart dans un chemise avec un col composé de volants et un costume modeste en laine hors d'époque, lorsque la jeune Gabrielle Chanel était une artiste se produisant sur scène aspirante, chantant à tue-tête des chansons – Ko Ko Ri Co et Qui qu'a vu Coco – qui lui a valu un surnom qui lui colle à vie.
Dans une interview, Lagerfeld a souligné que 'la toute dernière image de Chanel est la vieille dame' et pas la Coco vive et flirtant du biopic de fiction en cours de réalisation – si jamais le personnage de Stewart cessait de se quereller avec le producteur aux cheveux blancs et le jeune réalisateur français à la mode, joué par Jérémie Elkaïm, qui a été amené à réaliser le projet.
'Vous vous désignez comme un producteur ?', hurle Stewart lorsqu'on lui dit qu'elle doit organiser une conférence de presse sur le film avant même d'avoir tourné une seule scène. 'Ce sont des conneries !'.
Lagerfeld a dit qu'il a conçu le film avec Stewart à l'esprit, convaincu qu'elle pourrait jouer le rôle d'une diva condescendant, colérique, à la poigne de fer.
'Personne ne veut être avec elle parce qu'elle est tellement méchante', a déclaré Lagerfeld alors que des scènes défilent entre Stewart, boudant seule dans sa loge dans une robe vintage Chanel étincelante de 1919 et Chaplin, adulé par des membres de l'équipe du film, alors qu'elle est assise en face du miroir de sa coiffeuse.
'Elle est tellement bonne', s'est enthousiasmé le créateur à propos de Stewart, une habitué de premier plan des défilés chez Chanel et l'une des protagonistes du dernier défilé de mode sur le thème du casino en juillet dernier, défilé dans lequel les célébrités étaient les pièces maîtresse du défilé, faisant semblant de jouer à la roulette.
'Je pense qu'elle est l'une des meilleures actrices de sa génération', a déclaré Lagerfeld. 'Elle délivre la bonne émotion et la bonne intensité immédiatement donc c'est vraiment très facile de travailler avec elle, tout comme c'est facile de travailler avec Geraldine'.
Il a souligné que les deux actrices sont des élèves vives, ce qu'il apprécie alors qu'il déplore l'attente et la répétition bien souvent impliquées dans le cinéma.
'Comme sur scène, vous n'avez pas de seconde prise. Vous devez être bon', a dit Lagerfeld. 'Il y a très peu de seconde prise. J'aime la fraîcheur de la première prise'.
Stewart a appris que les méthodes de réalisation de Lagerfeld sont uniques – peu orthodoxes même. Il conçoit le film en entier dans sa tête, le dialogue y compris, et ensuite il distribue les lignes correctement sur le plateau de tournage.
'Nous n'avons pas reçu de scénario', s'est émerveillée Stewart. 'De l'extérieur, il semblait que Karl avançait alors que nous arrivions. Et peut être que c'était le cas'.
Chance fortuite.
'J'ai conçu le plateau de tournage, le choix des vêtements, tout', a déclaré Lagerfeld derrières ses lunettes de soleil noire Shamballa, les branches parsemées de pierres précieuses. 'J'aime l'improvisation, mais j'aime seulement l'improvisation professionnelle'.
Once And Forever a été réalisé en utilisant quatre caméras dans les studios de Luc Bession sur deux jours.
En effet, le film a la vernis d'une production hollywoodienne : scènes s'enchaînant rapidement avec l'agilité gymnalistique de l'esprit de Lagerfeld et des images en couleur représentant le plateau du tournage, alors que celles en noir et blanc dépeignent la partie fictive du biopic.
'Je déteste lorsque cela dure pendant des heures. Je pense que cela doit être court et pointu. Voilà l'idée du film', a déclaré le créateur.
Pour son rôle, Stewart a trouvé que Lagerfeld 'suprêmement naturel', réfléchi et confiant – ce qui déteint sur les acteurs. 'Son intérêt pour le cinéma est clair et travailler avec lui dans cette façon était inspirant', a t-elle dit.
Lagerfeld était 'très flatté et honoré' que Sewart 'ait accepté de faire quelque chose qui aurait pu être un film amateur, bien que je ne pense pas que mes films soient amateurs', a t-il dit avec petit rire pincé. 'Attendons le prochain'.
Il s'agit de son 20ème court métrage pour Chanel depuis 2008, détaillant toujours un chapitre de la vie colorée et intrigante de la créatrice fondatrice. C'est également un commentaire ironique sur la surabondance des réels films biographiques au sujet de Chanel, ceux récents en France ayant mis en vedette Anne Mouglalis et Audrey Tautou.
'Ils sont tous affreux', a dégaîné Lagerfeld. 'Tous mes films au sujet de Chanel sont meilleurs que les films biographiques, simplement comme les films à propos de Saint Laurent. Je pourrais en faire un meilleur parce que je le connaissais'.
Pour celui-ci, il pense que Stewart 'ressemble plus à Chanel que toutes les autres actrices qui l'ont interprétées'.
Il a également reconnu que le travail au sein de Chanel rend les ressources à sa disposition et les informations indisponibles pour les cinéastes extérieurs.
Lorsqu'on lui demande s'il n'aurait jamais envisagé de faire un long métrage, Lagerfeld a répliqué : 'Si je dois faire un long métrage. Je suis quelqu'un qui s'ennuie facilement donc si je dois le faire comme les autres en trois mois, oubliez ça'.
Il ne serait certainement pas prêt à se lancer dans un sujet lourd.
'Cela ne serait pas un film politiquement correct se déroulant dans une banlieue ou quelque chose comme ça', a t-il dit, faisant un clin d’œil aux films sérieux se déroulant dans des banlieues graveleuses qui dominent bien souvent le Festival du Film de Cannes – et les complexes de cinéma français. 'Je ne suis pas bon pour le tragique. Cela serait plus une comédie de toute façon'.
Pendant ce temps-là, Stewart a un autre rôle principal à l'horizon chez Chanel : Lagerfeld va la photographier pour la campagne de publicité pour la collection Métiers d'Art Paris-Rome.
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