mardi 21 juin 2016

Interview de Kristen avec le magazine espagnol Yo Dona

Dans une interview avec le magazine espagnol Yo Dona, Kristen revient sur Personal Shopper d'Olivier Assayas, le cinéma européen, sa carrière et la célébrité.
Kristen Stewart, rebelle avec une cause 

... Elle a été décrite comme timide dans les médias les plus condescendants et secrète et morose lorsqu'on la questionne, mais elle se défend en termes plus que raisonnables : 'Toute personne qui peut me percevoir comme prudente s'inscrit généralement dans le cadre d'une interview éphémère et superficielle. Cela ne signifie rien pour moi. Mais en vérité, je meurs d'envie de me révéler constamment en tant qu'actrice et en tant que personne, pour me placer dans la vérité'. Durant la promotion de Personal Shopper lors du Festival du Film de Cannes, elle a affiché ses mots en affichant une candeur et une éloquence. Lorsqu'elle a le temps de s'exposer et de répondre aux questions qui ne se déchaînent pas contre sa vie privée, l'actrice de 26 ans, ne donne pas de réponse mono syballique ou évasive, mais elle s'accorde des pauses pour réfléchir à chaque réponse.
 
Journaliste : Maintenant que vous avez incarné une personal shopper, votre point de vue a t-il changé en tant que travail habituel dans votre cercle ?
Kristen Stewart : Je connais le travail des stylistes. Un bon professionnel dans ce domaine est une personne qui vous connaît et qui sait parfaitement souligner votre personnalité, qui vous donne de la force et vous fait vous sentir bien. Je travaille avec la même styliste (Tara Swennen) depuis que j'ai 12 ans. Cela peut paraître frivole et cliché mais j'aime notre collaboration. Il n'y a rien de mal à cela, je m'amuse. Les acteurs ne peuvent pas dénicher les meilleurs vêtements. Ils n'ont simplement pas le temps.
Journaliste : Sur quel critère vous basez-vous pour vos tenues sur le tapis rouge ?
Kristen Stewart : Je choisis des vêtements qui ont souvent un lien avec les films ; c'est comme lire les personnages, une continuation de l'histoire, une note sur la page. Pour l'avant première de Personal Shopper lors du Festival du Film de Cannes, par exemple, tout était en blanc parce que je voulais me sentir pure, jeune et exposée. En temps normal, on ne me voit pas dans des vêtements de marque, mais parce que le film était particulièrement sombre, je voulais apporter une certaine innocence.
Journaliste : En fait, le tournage a coïncidé avec les attentats djihadistes à Paris en novembre dernier. De quelle manière cela a affecté l'équipe, qui était majoritairement française ? 
Kristen Stewart : Nous avions déjà fini le tournage à Paris et nous étions à Prague. Nous étions en train de boire un verre et les gens ont commencé à recevoir des messages et se sont simplement figés dans l'horreur. C'était vraiment étrange de tourner un film dans ces circonstances, mais Olivier nous a rassemblé et nous a encouragé à continue et je n'ai vraiment pas eu le sentiment que cela était une motivation égoïste, mais nous avions une certaine persévérance. Sans paraître prétentieuse, parce que cela serait grotesque, mais j'ai vraiment aimé le fait que nous ayons tourné à Paris avant les attentats. A ce jour, nous ne pourrions pas tourner de le métro ou dans plein d'autres endroits dans lesquels nous avons tourné. Je déteste devoir le dire, mais nous avons été plus que chanceux.
Journaliste : Personal Shopper a été hué lors de la projection presse à Cannes et maintenant, Olivier Assayas a reçu le prix du Meilleur Réalisateur. Comment abordez-vous les mauvaises critiques ?
Kristen Stewart : Vous ne pouvez pas aimer tout le monde, mais je préfère éveiller des réactions d'amour/haine plutôt que la médiocrité ou la neutralité ou l'indifférence.
Journaliste : Ai-je tort de dire que vous vous souciez moins maintenant qu'au début de ce que les gens pensent de vous ?
Kristen Stewart : Je m'inquiète toujours, mais j'ai remarqué que le manque de contrôle rend la perception que le public a de moi vraisemblablement plus réelle. Alors maintenant, par exemple, lorsque que quelqu'un me demande quelque chose que je ne connais pas, je réponds simplement, 'Je ne sais pas', au lieu de me sentir obligée de donner une réponse que je n'ai pas. Je n'ai plus le sentiment d'avoir peur. Actuellement, je lutte pour mieux communiquer, et cela implique simplement de vieillir.
Journaliste : En parlant de communication, le film fait énormément appel à l'utilisation du téléphone portable. Que signifie ce 'gadget' dans votre vie ?
Kristen Stewart : J'adore envoyer des messages. Cela fait partie intégrante de ma génération. Mais avec la plupart des gens, il y a un manque énorme de communication dans la manière dont nous sommes liés. Plus d'une personne m'a demandé, 'Décroche ton téléphone et appelle-moi'. Et tandis que cette nouvelle forme de langage peut ne pas être autant appropriée qu'une conversation en face à face, cela a ses avantages et ses particularités. Dans mon cas, je suis obsédée par le fait de me soucier de mes messages et d'exprimer précisément ce que je veux. Je veux prendre le temps de le faire et c'est quelque chose que vous ne pouvez pas vous permettre de faire si vous êtes en face à face avec quelqu'un. Cependant, je ne suis pas une accro. Je ne suis pas présente sur les réseaux sociaux, à l'exception d'un compte privé sur Instagram.
Journaliste : Quel est votre 'emoji' préféré ?
Kristen Stewart : Voyons voir celui qui vient en tête [prend son téléphone et prend quelques secondes pour regarder son application Whatsapp] … C'est le cœur brisé. Je l'utilise à chaque fois que je pleure, mais par dessous tout, toujours pour quelque chose que j'aime.
Journaliste : Pourquoi était-ce si difficile à filmer ?
Kristen Stewart : Le film est incessant. J'ai recréé l'anxiété débilitante dont je souffrais depuis 17 ans. À cet âge, je souffrais de ma première dose de pensées existentielles et j'ai commencé à m'isoler, mais ensuite, j'ai appris à trouver un équilibre, à trouver de la joie dans les distractions, parce que vous ne serez jamais en mesure de répondre à la question qui est de savoir où nous allons à partir d'ici. Mon esprit me dit 'de faire avancer rapidement' Maureen, parce que même s'il y a des gens qui souffrent de cette douleur pendant des années, une lumière au bout du tunnel est en vue et je sais par expérience que l'anxiété est très temporaire. Vous devez vous concentrer sur d'autres choses et ne pas laisser l'anxiété vous paralyser. C'est difficile, je peux m'identifier, et même si parfois je pense qu'il n'y en a pas, en fait il y a un moyen d'en sortir.
Journaliste : Vous avez vécu énormément de situations désagréables. De quelle manière vous déconnectez-vous de cela ?
Kristen Stewart : Beaucoup de personnes m'ont suggéré la méditation, parce que je ne dors pas. J'ai dû mal à dormir et apparemment c'est utile. Je dois essayer. Mais je ne suis pas très bonne en ce qui concerne l'auto-manipulation. J'aime me sentir dépassée, parce que les bonnes choses sont toujours nées de cette situation. Être constamment détendu n'est pas la meilleure façon d'être créatif.
Journaliste : Ces derniers temps, vous avez alterné des blockbusters hollywoodiens avec le cinéma d'auteur européen. Qu'est-ce qui nourrit de plus en plus votre créativité ?
Kristen Stewart : Je n'ai pas de plan prédéfini. Le tournant a été le tournage de Sur La Route (Walter Salles, 2012), parce que ce fut là où j'ai rencontré le producteur Charles Gillibert. Pour simplifier, j'ai trouvé mon grand frère. On m'a donné des opportunités incroyables. Il m'a présenté à Olivier [Assayas] et cela a été mon premier pas vers l'idée que le cinéma signifie prendre des risques. Charles compare sa motivation à faire des films avec le premier homme sur la Lune, un lieu inconnu, dangereux … Telle est la raison d'être du cinéma en Europe. L'industrie du cinéma aux Etats Unis, cependant, refuse de s'engager des projets qui ne garantissent pas d'être un succès instantané. Il y a toujours des attentes et je préfère le sentiment d'insécurité. C'est la position que je veux explorer dans ma carrière.
Journaliste : Vous sentez-vous moins observée en Europe ?
Kristen Stewart : En société oui. Les gens normaux ne sont pas intéressés par le fait de savoir qui je suis. Mais les paparazzi sont parfois pires parce qu'il y a beaucoup plus de célébrités présentes à Paris et à Londres qu'il y en a à Los Angeles et à New York. Alors lorsqu'ils me trouvent, ils sont féroces.
Journaliste : Pouvez-vous encore aller quelque part où vous pouvez passer inaperçue ?
Kristen Stewart : A Los Angeles, littéralement, tout le monde jette un coup d'œil par dessus son épaule s'ils voient quelqu'un qu'ils connaissent, mais à New York, les gens se déplacent trop vite pour vous remarquer ou s'ils vous remarquent, ils sont plus préoccupés par ce qu'ils doivent faire. C'est différent dans chaque ville. Mais je n'ai pas encore trouvé d'endroit où je passe inaperçu.


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