Journaliste : De quelle manière Stewart est-elle arrivée dans le film ? Considérant le fait que vous avez écrit le film autour de Juliette, avez-vous d'abord eu quelqu'un à l'esprit pour jouer en face d'elle ?
Olivier Assayas : Pas vraiment. Je n'ai pas écrit avec quelqu'un de spécifique à l'esprit. Je sais juste qu'au moment où je me suis assis et que j'ai commencé à imaginer qui pourrait être Valentine, le nom de Kristen m'a instantanément sauté aux yeux.
Y a t-il eu l'un de ses rôles en particulier qui a attiré son attention ?
Je l'ai aimée dans chaque film que j'ai vu d'elle. Même dans un film comme The Runaways, j'ai pensé qu'elle était tellement incroyable dans le rôle de Joan Jett. Je n'étais pas tellement friand du film, je pense qu'il aurait pu être un million de fois meilleur, mais la manière dont elle a saisi ce personnage et l'a incarné, c'était crédible. Elle avait cette énergie punk rock et seules quelques actrices peuvent le faire. Je l'ai rencontré plusieurs fois dans la vie réelle, grâce à mon producteur car il a produit Sur La Route et ils sont devenus amis. Ce film participait à des festivals lorsque Something In The Air voyageait, donc nous nous sommes croisés à quelques reprises. Je l'ai vraiment apprécié et j'ai aimé sa présence. Elle a une présence étrange, mais elle a une sorte d'intensité, ce qui est le mieux traduit à l'écran.
Juliette et elle ont une relation amicale et il y a une énergie fantastique entre elles. Était-ce quelque chose qui a grandi instantanément et organiquement ou avez-vous travaillé avec elles pour construire cette dynamique ?
Cela s'est juste produit. Je ne travaille pas avec les acteurs, je les filme, mais je ne travaille pas avec eux dans le sens où je ne répète pas. Je ne fais pas de lecture et je ne leur donne pas de notes sur la psychologie du personnage ou les histoires passées. Je ne suis juste pas intéressé par ça, ça m'ennuie à mort. Je crois en la spontanéité et l'enregistrement à la manière d'un documentaire de ce qui se passe lorsque les acteurs disent leurs lignes pour la première fois. Ainsi, vous pouvez dire que je filme les répétitions, mais autrement dit, c'est ce que vous voyez dans le film qui se passe aux répétitions, c'est la première fois qu'ils disent ces mots et c'est magique.
C'est là que j'ai été le plus connecté avec Kristen. Je suis organiquement parlant moins attaché au processus de Juliette. Elle a besoin de travailler et elle a besoin de répéter, mais je ne l'ai pas fait répéter. Elle a besoin d'un coach, mais je lui ai pas donné de coach. Elle a en quelque sorte toujours un ressentiment vis à vis de ça, mais ce n'est pas ma culture et je n'aime pas ça. S'ils veulent répéter devant le miroir dans la salle de bain, je n'ai pas de problème avec ça, je ne veux simplement rien savoir à propos de ça. Je veux juste savoir que peu importe quand ils sont sur le plateau, les choses sortent avec un certain degré de spontanéité. Donc Kristen est de cette façon l'opposée de Juliette – elle apprend ses lignes le matin et je elle pense qu'elle a réussi après que nous ayons tourné une ou deux prises.
Ceci est également évident dans leurs personnages et dans leurs performances – Juliette/Maria est tellement intense et théâtrale, alors que Kristen/Valentine rend une copie plus douce, plus naturaliste.
Exactement et finalement ce n'est pas vraiment quelque chose que vous pouvez prévoir. Vous ne savez pas ce qui va se passer entre deux actrices dans une scène. Elles auraient pu ne pas s'apprécier l'une l'autre car elles ne s'étaient jamais rencontrées auparavant, donc tout pouvait arriver. Ici nous avons été extrêmement chanceux qu'il y ait eu ce lien instantané entre elles et une connexion immédiate.
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