lundi 15 septembre 2014

NOUVEAU synopsis pour 'Still Alice' + une déclaration à lire du co-réalisateur Wash Westmoreland


"A cinquante ans, Alice Howland a tout: un poste de professeur de langues à l'Université de Columbia, un mari dévoué, et trois enfants aimants. Sa vie est un tourbillon de travail et famille, et elle s'en nourrit.

S'envolant à Los Angeles, Alice donne des cours à l'UCLA (L'Université de Californie à Los Angeles) quand quelque chose d'inattendu se produit. Au milieu d'une phrase, elle perd un mot-clé et attend maladroitement qu'un mot de remplaçement lui vienne. Cela est très inhabituel pour cette universitaire hautement accomplie.

Après avoir passé du temps avec sa fille Lydia, qui contre la volonté de sa mère aspire à être une actrice, Alice retourne à New York. Là, un deuxième trou de mémoire se produit. Pendant sa course habituelle à travers le campus, Alice perd tous ses repères - elle touche le fond; elle a un blanc.

Bien qu'elle cache cela à sa famille, Alice commence à voir un neurologue et passe par une batterie de tests. Elle est convaincue qu'elle a une tumeur au cerveau, mais le médecin soulève une probabilité encore plus inquiétante: un début précoce de la maladie d'Alzheimer. C'est à ce moment qu'Alice craque et en parle à son mari, John.

La première réaction de John est le scepticisme. Accompagnant Alice à sa visite suivante chez le médecin, il soulève la question d'un test génétique, et le médecin est d'accord. Malheureusement, le test d'Alice est positif pour le gène de la préséniline 1, un indicateur de prédisposition familiale à un début précoce d'Alzheimer - une forme rare de la maladie qui a cinquante pour cent de chances d'être passé à ses enfants.

A la prochaine réunion de famille Alice annonce la nouvelle. Les enfants sont tous stupéfaits par cette révélation et la trouvent à gérer. Au cours des semaines suivantes, Alice doit faire face aux répercussions de la maladie sur son mariage, sa famille et sa carrière.

Se présenter pour quelqu'un enquêtant pour le compte d'un parent, Alice visite l'unité dédiée à la maladie d'Alzheimer d'une maison de repos locale. Voyant une destinée qu'elle ne peut pas accepter, elle prend une décision drastique qui va radicalement affecter son avenir quand elle arrivera au point de l'incapacité.

Puis, quand l'été passé dans une maison au bord de la mer apporte un sentiment de renouveau, Alice se bat contre vents et marées pour garder sa vie, ses relations, et son identité."


Richard et moi avons reçu un appel en décembre 2011 du duo de producteurs anglais-australien, Lex Lutzus et James Brown, nous demandant de jeter un œil à un roman pour une adaptation. C'était l'une de ces opportunités inattendue pour lesquelles vivent les réalisateurs, mais quand nous avons entendu le sujet du livre, ça nous a donné matière à réfléchir. Les grandes lignes qu'ils dressaient - une femme brillante dans la fleur de l'âge reçoit un diagnostic de début précoce de la maladie d'Alzheimer -- suggérées un film sur la maladie et la tristesse de la perte. Ça nous rappeler trop quelque chose.

Plus tôt dans l'année, Richard s'était rendu chez un neurologue à Los Angeles à la suite d'un léger trouble de l'élocution dans sa parole. Le médecin avait jeter un coup d'oeil dans sa bouche, à sa langue étrangement vallonnée, et a dit: "Je pense que c'est la maladie de Charcot (ALS)." Nous avons passé beaucoup de temps les mois suivants à faire face aux répercussions de cela, à la fois médicalement et émotionnellement. En lisant les premiers chapitres du livre, certaines similitudes résonnaient étrangement avec notre propre expérience: le neurologue chez qui se rend dans un premier temps Alice pose les mêmes questions que celles que Richard a entendu lors de ses premiers examens quand il y avait suspicion d'un AVC; et le sentiment croissant de peur quand le diagnostic approchait, le sentiment d'être faucher quand la vie est à son maximum, était trop familier. Avions-nous vraiment envie de prendre en charge ce film à ce moment-là..?

Les maladies d'Alzheimer et de Charcot sont bien sûr de très différentes maladies. Plus loin lorsque nous avons rencontré Elizabeth Gelfand Stearns, la partenaire de production de Maria Shriver, elle l'a clairement dit: "Elles sont presque l'exact opposé l'une de l'autre - Alzheimer attaque la cognition, laissant au départ le corps indemne, tandis qu'avec la maladie de Charcot l'intellect reste intacte et le corps..." s'arrête t'elle ne voulant pas causer d'embarras. Les maladies cependant ont également des similitudes: elles sont toutes les deux terminales, incurables, et ont pour effet d'isoler le patient du monde au sens large. Plus grave encore, les deux maladies rongent le sentiment d'identité et rendent le fait de s'accrocher à soi-même, d'une importance vitale.

Nous avons commencé à être absorber par le livre. C'est une histoire fascinante, rendue émotionnellement accessible par l'écriture directe et honnête de Lisa Genova. En continuant la lecture nous avons réalisé que le film qui pourrait en être fait devrait avoir le même ton vif et direct. Le roman étudie en détail l'impact quotidien de la perte de mémoire sur la vie professionnelle d'Alice, ses routines quotidiennes, sa vie sociale... et puis il y a les dynamiques familiales...

"As-tu déjà vu Voyage à Tokyo?" Richard a tapé dans l'application speech-to-text sur son iPad lors de notre première rencontre avec Kristen Stewart. "Non, je ne l'ai pas vu," a t'elle dit, "mais je vais." Le chef-d’œuvre d'Ozu de 1953 est un favori de longue date de Richard et moi-même. Je l'ai vu pour la première fois quand j'étais étudiant à l'Université de Fukuoka au Japon, et Richard en avait inclus une référence cruciale dans son premier long métrage en 1993, Grief. Le film résiste au sentimentalisme et gagne une puissance émotionnelle énorme grâce à la retenue. Il a une vision universelle sur la façon dont les familles se comportent face à la maladie ou à la vieillesse avec son modèle type Roi Lear d'une famille de trois enfants qui a été repris magnifiquement dans le livre de Lisa.

Nous sommes devenus épris de son personnage central. Il y avait quelque chose d'indéniablement inspirant chez Alice - dans sa ténacité, son obstination, la façon dont elle ne se laissait jamais faire. Qu'importe ce que la maladie apportait, elle était déterminée à le gérer de la manière la plus pratique possible. Je ne sais pas exactement dans quel chapitre c'est arrivé, mais la Alice littéraire que nous imaginions sur la page a commencée à perdre ses cheveux bouclés et foncés pour un rouge ardent. "Qui penses-tu pourrait le faire?" J'ai demandé à Richard. "Julianne Moore," il a tapé.

Plus nous y pensions, plus c'était le casting parfait. Julianne pourrait non seulement projeter l'intelligence scintillante et la complexité d'un professeur de langues, mais aussi la vulnérabilité et la simplicité des étapes ultérieures. Elle serait capable de maîtriser chaque battement de la détérioration du personnage. Elle est tout simplement l'un des meilleurs acteurs de la planète. Nous l'avions rencontré quelques années auparavant sur un autre projet, nous avions vraiment mis la main à la poche pour qu'elle le fasse et avions attendu avec impatience pendant des semaines et des semaines alors qu'elle déliberait puis a finalement refusée. Cette fois c'était différent. Nous lui avons envoyé un message au sujet du projet et elle a lu le livre avant même que le scénario soit arrivé. Un ou deux jours plus tard, nous étions sur Skype. En quelques secondes elle a dit, "Je suis partante." 

En lisant les derniers chapitres du livre, nous avons commencé à considérer l'apparence du film. Notre concept clé était la subjectivité de ce que vit Alice - que le public doit comprendre son point de vue et être au courant de sa vie interne d'une façon différente des autres personnages de l'histoire qui eux ne le sont pas. Ca exigerait une caméra et un style de montage profondément personnel - pour répondre à son état mental, ses humeurs, sa perception - respirer avec elle. Nous avons eu la grande chance de travailler avec deux Français sur ce projet - le directeur de la photographie de renommée internationale, Denis Lenoir; et Nicolas Chaudeurge, le monteur de l'un de nos films récents préférés, Fish Tank. Ils partagaient tous les deux notre vision d'à quoi le film devait ressembler et ce qu'il devait faire ressentir et ont réussi à soutenir la performance de Julianne à chaque instant. De même avec, les décors, les costumes, les cheveux et le maquillage -- tous devaient correspondre à l'étape précise à laquelle Alice était dans sa lutte contre la maladie.

Sous l'égide de Killer Films, de l'imparable Pamela Koffler et de Christine Vachon, et avec le financement de Marie Savare de Laitre de BSM, la production a commencée à aller de l'avant -- la pré-production coïncidant avec le pire hiver à New York depuis 20 ans. Je suis venu dans l'Est pour surveiller cette phase tandis que Richard est resté sous le soleil de Los Angeles. Quand je suis parti, il venait tout juste de se résigner à ne plus conduire, mais il est arrivé, une semaine avant la pré-production, avec ses mains et bras bougeant à peine. Il ne pouvait plus s'alimenter ou s'habiller lui-même et ne pouvait taper seulement sous certains angles d'un seul doigt.

Sans se laisser décourager par cela, il était sur le tournage tous les jours, réalisant le film, malgré les difficultés physiques incroyables. Cela a silencieusement imprégné l'ensemble de la production d'une raison d'être plus profonde. Fondammentalement, c'est ce dont il était question dans le film. Juste là. Tout le monde sentait que quelque chose de spécial se passait et supportait les longues et dures heures avec grâce.

La fin du roman est aussi puissante qu'elle est inattendue. Elle a prise Richard au dépourvu. Il en a été sous le choc - une épave émotionnelle. J'en étais à quelques chapitres avant mais j'ai juste regardé dans ses yeux et j'ai vu ce qu'il y avait. "Je suppose que nous faisons le film," j'ai dit.

Wash Westmoreland
Los Angeles 1/09/2014

http://www.itsoktobeyou.org/

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