mardi 20 mai 2014

Critique dans Critique-Journal - Maps to the stars - 20.05.2014

Critique du film 4/5
Drame burlesque iconoclaste sur les rêves illusoires des aspirants vedettes qui peuplent Hollywood de leurs carcasses ravagées, Maps to the stars est une charge magnifiquement drôle et cruelle contre les fausses gloires qui peuplent un monde où l’ubris est dans l’ADN de tous ses habitants.

Synopsis : A Hollywood, la ville des rêves où se télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star, son père, Sanford Weiss, auteur à succès et coach des célébrités, sa cliente, la belle Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et actrice. La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier glacé à ceux qui tentent de rejoindre les étoiles: Agatha, une jeune fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui aspire à la célébrité. Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le déchainement des pulsions et l’odeur du sang.
Havana Segrand (Julianne Moore) est une comédienne en perte de vitesse qui espère reprendre le rôle de sa mère Clarisse Taggart (Sarah Gadon) dans un remake d’un film tourné trente ans plus tôt. Prise dans un duel à travers les âges, Havana est désespérément en quête de sa gloire perdue et de celle de sa mère disparue atrocement. Double de Gloria Swanson/Norma Swanson qui se complaisait dans la sienne dans Boulevard du Crépuscule de Billy Wilder. Maps to the stars pourrait être ainsi vu comme le troisième volet d’une trilogie (après Fedora, toujours de Wilder) où le rapport à la célébrité et au cinéma ne cesserait de glisser vers une représentation de la figure pathétique de l’Acteur encore plus marquée. Julianne Moore est atrocement brillante en éternelle fille de sa mère, malhonnête, inhumaine et ambitieuse. Malgré le sentiment d’horreur qu’elle dégage, elle est belle, admirable et trouve l’un de ses rôles les plus marquants, à l’égal de ses plus grandes performances dans Safe et Loin du paradis.

David Cronenberg dessine une satire cruelle et magnifiquement outrancière de l’usine à rêves qu’est Hollywood où les dents rayent un parquet meurtri jusqu’à l’os. Avec un humour au vitriol et des répliques cinglantes, il démonte les espoirs et les ambitions diffuses de personnalités ravagées par leurs fantômes. Les critiques touchent tout le monde, avec une belle collection de noms de célébrités moqués plus ou moins gentiment mais sans abus de caméos de vedettes dans leurs propres rôles. Celle de Carrie Fisher est savoureuse. Sans en révéler le contenu, rappelons que l’interprète de la princesse Leia est elle-même la fille d’une grande légende du 7ème art, Debbie Reynolds et l’auteur de Bons baisers de Hollywood, roman dans lequel elle raconte les relations conflictuelles entre une mère et une fille toutes deux actrices, même si elle dément tout lien avec sa propre histoire…

Le scénario multiplie les séquences hilarantes, pénibles, choquantes avec un art de la dérision salutaire. Bruce Wagner a écrit une partition d’une grande originalité dans son ensemble même si des éléments épars sembleront familiers aux cinéphiles et amateurs de potins.

Merci http://www.rpattzrobertpattinson.com/

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