Comme toujours, la sexualité des antihéros cronenbergiens est un élément majeur de caractérisation, sans limite d’âge et d’orientation. Les tabous sont brisés, l’inceste, la scatologie, les coucheries utiles pour la carrière, rien ne nous est épargné, sinon l’amour fleur bleue, à peine esquissé et détruit par la volonté d’une femme si cruelle qu’elle assume avec un sourire démoniaque de chanter Goodbye de Kristinia DeBarge lorsqu’elle apprend une bonne nouvelle pour elle, une moins bonne pour sa rivale dans un casting.
Dans cette superbe galerie de freaks et autres monstres plus pervers les uns que les autres, la distribution est d’un très grand niveau. Olivia Williams est une mère à enfant vedette terrifiante, bien plus que ne l’était Anna Magnani dans Bellissima. John Cusack est son mari, un gourou et coach de vie, pas du tout à l’écoute de sa famille (avec de terribles répercussions) et incapable d’accepter la remise en cause de ses certitudes. Mia Wasikowska est doucement fragile avec ses séquelles physiques et morales insurmontables. Pour son plus grand bien, Robert Pattinson retrouve une nouvelle fois David Cronenberg, même s’il doit accepter de se retrouver dans une limousine de plus petit modèle que dans Cosmopolis. Le jeune Evan Bird, parfait, est atrocement crédible en hybride trop cynique, surtout pour son jeune âge, de Justin Bieber et Frankie Muniz (la série Malcolm).
Le récit glisse vers une mythologie d’aujourd’hui où les dieux vont punir ces atroces représentants d’un monde en perte de vitesse et pas de Noë miraculeux pour les racheter de leur ubris démesuré. Heureusement, Cronenberg n’est pas un moralisateur mais un caricaturiste avisé qui croque ses modèles en faisant ressortir l’horreur intérieure à l’air libre. Il joue avec les grandes références divines et fantasmagoriques, allant jusqu’à faire (avec ironie) de celle par qui le mal explose une fille tombée de Jupiter. Les esprits apparaissent soudain et entraînent les vivants en enfer, et l’on ne parle pas ici d’un monde sans narcotiques…
Source : Critique-film
Merci http://www.rpattzrobertpattinson.com/
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.