A Hollywood, la ville des rêves, se
télescopent les étoiles : Benjie, 13 ans et déjà star; son père, Sanford
Weiss, auteur à succès et coach des célébrités; sa cliente, la belle
Havana Segrand, qu’il aide à se réaliser en tant que femme et actrice.
La capitale du Cinéma promet aussi le bonheur sur pellicule et papier
glacé à ceux qui tentent de rejoindre les étoiles: Agatha, une jeune
fille devenue, à peine débarquée, l’assistante d’Havana et le séduisant
chauffeur de limousine avec lequel elle se lie, Jerome Fontana, qui
aspire à la célébrité. Mais alors, pourquoi dit-on qu’Hollywood est la
ville des vices et des névroses, des incestes et des jalousies ? La
ville des rêves fait revivre les fantômes et promet surtout le
déchainement des pulsions et l’odeur du sang...
DES HOMMES ET DES DIEUX
DES HOMMES ET DES DIEUX
Maps
to the Stars s’ouvre sur un générique où l’on parcourt une carte des
étoiles, de constellations en planètes. En un basculement trivial, la
carte des étoiles parcourue au début de Maps to the Stars devient celle
qui mène aux maisons de stars de Beverly Hills. L’héroïne (Mia
Wasikowska) vient dit-elle de Saturne. Et on la croit : nous sommes chez
David Cronenberg, cinéaste des faux semblants et de l’illusion, qui
s’infiltre dans l’usine à imaginaire la plus populaire du monde -
Hollywood. On se poste rapidement devant les lettres géantes et
majestueuses posées sur le Mont Lee, celles-là mêmes qui ont servi de
tremplin à Peg Entwistle, starlette déçue qui dans les années 30 s’y
suicida. Maps to the Stars est peuplé des fantômes et mythes du
Hollywood d’hier, les actrices-stars y meurent dans un grand incendie
comme Linda Darnell accrochée à sa poignée de porte et l’on a parfois le
sentiment de tourner les pages du Hollywood Babylone raconté par
Kenneth Anger.
A mesure que Existenz progressait, on était de plus
en plus immergé dans une réalité virtuelle. Maps to the Stars ne prend
pas ce chemin : les films passent à la télé, on aperçoit le tournage
d’une scène sur un plateau, mais pas plus, les fantaisies du cinéma et
le monde « réel » semblent bien séparées. Le cinéma est ici une
industrie concrète, Maps… n’est pas avare en name-dropping, évoquant
Drew et la drogue, Harvey et ses prods, et l’on est fort circonspect
lorsqu’on apprend qu’un rôle est confié... à Anne Hathaway. L’épure de
la mise en scène de Cronenberg poursuit le geste entamé par ses récents
films. Le silence qui règne autour des personnages dans Maps… rappelle
le tombeau roulant de Cosmopolis. Pas un hasard puisque nous sommes ici
dans un monde assez morbide, incestueux, replié sur lui-même, où l’on
sirote par vanité un cocktail au bar du coin designé par Philippe Starck
avant d’aller gober quelques sushis au Nobu. L’inox blanc des
pissotières dans lesquelles l’un des personnages dégobille est lui
glacial.
C’est d’une baignoire tout aussi froide que sort le
premier fantôme de Maps to the Stars. Il vient tourmenter une star
vieillissante (Julianne Moore, délaissée depuis des années par le cinéma
et qui retrouve enfin un grand rôle à sa mesure). Celle-ci porte trop
de gloss et rêve d’un Oscar, quand bien même il ne s’agirait que d’une
statuette du meilleur second rôle. Le compositeur Howard Shore semble
singer les orgues lugubres d’Angelo Badalamenti – nous sommes à deux pas
de Mulholland Drive. En un clin d’œil malicieux, Cronenberg cite Mommy
Dearest, chef d’œuvre du nanar camp sur la grandeur et décadence de Joan
Crawford doublé par la grandeur et décadence de sa propre interprète,
Faye Dunaway. Les personnages féminins de Maps… sont complexes et
puissants, comme souvent chez le réalisateur canadien (Chromosome 3,
Crash, Existenz). Ce sont elles qui deviennent mythiques dans le film,
par leur histoire et leur motivation (Wasikowska) ou par leur dénouement
(Moore).
Merci http://www.rpattzrobertpattinson.com/
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