Via Télérama:
Anton Corbijn : "Avec 'Life', il n'était pas question de faire un biopic sur James Dean"
La relation étrange qui unit un photographe et son modèle passionne le cinéaste néerlandais. Portraitiste de U2 ou de Ian Curtis, Anton Corbijn explore dans son film “Life” (avec Robert Pattinson et Dane DeHaan) l’instant magique où James Dean se donnait à l’objectif.
Le cinéaste néerlandais Anton Corbijn a choisi d’imaginer la rencontre entre James Dean et Dennis Stock, le photographe qui, en 1955, a réalisé une série d’images mythiques du jeune acteur pour le magazine Life. Du haut de ses bientôt 60 ans, Anton Corbijn connaît mieux que quiconque les coulisses de ces cérémonies mystérieuses entre un photographe et son modèle. Ses portraits charbonneux d'Ian Curtis, de Johnny Rotten, Captain Beefheart, Miles Davis, U2, Depeche Mode et de centaines d’autres ont fait de lui l’un des photographes les plus talentueux de sa génération. Quelques jours avant de s’envoler pour le festival de Deauville, où il présentera son film pour la première fois au public français, il a accepté d’en livrer quelques secrets. Extraits de l'entretien publié dans Télérama, ce mercredi 9 septembre.
Quand le projet a été annoncé, certains imaginaient que Robert Pattinson incarnerait James Dean.
Beaucoup de gens ont sans doute fait inconsciemment le lien entre les deux acteurs. Leurs débuts de carrière, leur notoriété fulgurante et leur charisme ont pas mal de points communs. Mais cela n’a jamais été mon idée. Il n’était pas question de faire un biopic sur James Dean. C’est même le contraire. Ce qui m’intéressait, c’est Dennis Stock, le photographe, à un moment très particulier de sa vie et de sa carrière. Quand il rencontre un jeune acteur encore presque inconnu et dont nous savons, nous, spectateurs, qu’il deviendra un mythe, en partie grâce à ces photos. C’est donc Stock le personnage principal du film. Pour autant, il fallait pour ce projet que l’acteur qui allait incarner James Dean à l’écran soit crédible, sans quoi cela n’aurait pas pu tenir debout.
Comment s’est opéré le choix de Dane DeHaan ?
Je l’ai vu dans tous ses films et j’ai toujours été très impressionné par son jeu. A chaque fois. Il accroche la lumière de manière étonnante. Et j’ai pensé à lui pour le rôle de James Dean, bien qu’il ne lui ressemble pas, parce que Dane est capable de fournir un travail considérable pour coller à ce que je demandais. Il a notamment énormément travaillé sur l’allure de James Dean ; pas le Dean qui est devenu si célèbre, mais le jeune homme avec des manières et une allure de garçon de ferme, un peu emprunté, indécis. Et c’est son jeu, sa manière de s’être accaparé cet être très particulier, qui permet de croire au personnage et à l’histoire.
Avec Life, vous vous êtes emparé d’une histoire qui dit beaucoup de vous-même et de votre carrière de photographe portraitiste…
C’est vrai. Dans mon travail, j’ai à de nombreuses reprises vécu des choses très fortes avec ceux dont je faisais le portrait. Parfois le temps de la rencontre, mais aussi sur des périodes beaucoup plus longues. Je pense notamment à Herman Brood, un musicien néerlandais avec lequel j’ai travaillé à mes tout débuts, dans les années 1970, et avec qui je suis resté très lié jusqu’à sa mort [en 2001, NDLR]. C’est valable également pour U2 ou Depeche Mode, dont je suis proche depuis très longtemps. Avec eux, j’ai fait des portraits, des pochettes d’albums, des clips.
http://www.pattinson-art-work.com/
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