Traduction de l'interview :
Savannah, Géorgie - Robert Pattinson vous ment depuis des années. Non, il n'est pas secrètement chauve (bien que sa chevelure a subi une considérable déforestation) ou il n'est pas de retour avec sa célèbre ex. C'est beaucoup plus gros que cela.
La déception a commencé le 21 Avril 2011. Ce matin là, l'acteur est apparu au Today Show, en face de Matt Lauer. Il faisait la promotion de son film "De l'eau pour les éléphants", un drame qui se passe dans un cirque avec Reese Witherspoon, Christoph Waltz et un éléphant majestueux nommé Tai. Laueur commence l'interrogatoire avec une question stupide afin de savoir si enfant Pattinson avait déjà fantasmé sur le fait de s'enfuir pour rejoindre un cirque. "Non...la première fois que je suis allé au cirque, quelqu'un est mort... un des clowns est mort. Sa petite voiture a explosé. La voiture a explosé, sérieusement...Tout le monde s'est enfui, c'était terrifiant."
Retour au 3 Août de cette année. Pattinson est sur le canapé du Jimmy Kimmel Live!, discutant de son nouveau film Good Time, une odyssée New-Yorkaise hypercinétique, inondée de néon et d'une sinistre musique électronique qui a valu une standing ovation de 6 minutes à Cannes. "Il y a une scène que nous avons tourné, où en gros...il y a un trafiquant de drogue qui entre dans la pièce et je dors avec le chien et en gros je masturbe le chien," a t-il dit à Kimmel, qui a rigolé. "Le réalisateur disait 'Fait le pour de vrai, mec, ne soit pas une mauviette !' et ensuite le propriétaire du chien disait, 'Et bien, c'est un éleveur, je veux dire, vous pouvez le faire. Il faut juste masser l'intérieur de ses cuisses...' Mais je n'étais pas d'accord pour le faire pour de vrai, donc nous avons fait un faux pénis."
Pattinson m'a raconté que ces deux histoires sont des conneries. Il n y avait pas de clown brûlant, pas de masturbation canine simulée et pas de faux pénis de chien. Il est, semble t-il, possédé par une tendance bizarre à raconter des histoires fantastiques durant les talk-shows. Ça le démange. "J'ai eu tellement de problèmes à cause de cela," m'a t-il dit en souriant. "Il y a quelque chose à propos d'être dans un talk-show, où vous avez dix minutes et vous pensez, mon dieu, je dois dire quelque chose de drôle et...."
Il rit. "Non, ce n'est pas vrai. Il devait y avoir ce truc où mon personnage a cette affinité avec les chiens et vous savez quand les chiens se mettent vraiment en colère, ils ont une érection en même temps ? C'était supposé être une scène où je mets ma main sur la tête du chien et ça le calme et il n'a plus son érection. Mais l'histoire semble plus excitante si vous dites, hé, j'allais branler un chien !"
Quant à l'histoire du clown qui meurt, et bien, "Je ne savais plus si ça m'étais arrivé ou pas !" dit-il avec un petit rire. "J'ai cru que pendant une seconde ça s'était produit, mais ensuite ma mère m'a dit 'Mais de quoi parles-tu ?' Je faisais la promotion d'un film de cirque - De l'eau pour les éléphants - et ils m'ont demandé quelle était mon expérience avec le cirque et en gros j'ai dit 'un clown est mort'".
Je mentionne que les clowns font fureur en ce moment. "J'étais clairement en avance sur mon temps," dit-il.
Cette habitude idiote fait partie intégrante de Pattinson, qui, malgré son visage ciselé, les gros titres des tabloïds et son pedigree de vampire phénoménal, est à la fois malicieux et inchangé - même en discutant de ce qui doit être, rétrospectivement, l'une des expériences les plus surréalistes de sa vie : quand, avant d'être élu président des États-Unis, Donald Trump a publié 11 tweets émotionnels sur Pattinson (étalés sur plus d'un mois) suite à sa rupture avec sa partenaire dans Twilight, Kristen Stewart.
"Ok. Pour être juste, je ne pense pas que Donald Trump me détestait. Je pense qu'il était amoureux de mon petit ami," a remarqué Stewart dans SNL.
Pattinson ne sait plus où se mettre. "C'est étrange. J'ai remarqué - aujourd'hui ou hier - que lors d'un de ses nettoyages sur Twitter, qu'il a supprimé ces tweets ! Je me suis dit, hé, essayes-tu de me balayer sous le tapis, mec ? Qu'est ce qu'il se passe ? Je fais partie de ta vie !" dit-il, en riant hystériquement.
Je mentionne que sa pote Katy Perry a également eu le droit au traitement de Trump sur Twitter suite à sa rupture avec Russell Brand, le baron de l'immobilier à l'époque a posté 10 tweets critiquant Brand et supportant Perry. "Je ne le savais même pas ! Est-ce qu'il disait à Katy de ne pas rester avec Russell ? Mon dieu, c'est vraiment marrant. Mais j'ai juste vu le truc et je me suis dit, "Pourquoi il m'a supprimé ? C'est une curiosité tellement bizarre."
Les tweets sont toujours là, cependant. J'ai été escroqué. Le rire était l'indice révélateur.
Nous sommes assis ensemble sur un canapé dans l'une des nombreuses salles de la bibliothèque du Savannah College of Art and Design. L'acteur de 31 ans est ici à Savannah, en Géorgie, pour le 20ème festival du film de Savannah, où son film acclamé Good Time est présenté - et où il recevra le Maverick Award pour "sa poursuite intrépide de rôles difficiles."
Recevoir un prix de cette nature était aussi susceptible de se produire que l'une de ses fables infâmes en 2012, quand Pattinson venait de terminer la tétralogie Twilight. Depuis il a joué des rôles variés - un volubile milliardaire dans Cosmopolis de Cronenberg, un nigaud dans The Rover, un explorateur historique dans The Lost City of Z - et il s'est transformé en l'un des jeunes acteurs les plus convaincants d'aujourd'hui.
Tout cela l'a amené à Good Time de Ben et Josh Safdie, qui se targue d'être la meilleure performance de Pattinson à ce jour, un virage dans la même veine que Pacino ou Oldman à leur début.
"Au départ la seule chose que je me suis dite quand j'ai commencé ce rôle c'était que j'avais fait beaucoup de rôles qui étaient plutôt immobile et avec un rythme délibéré et je me suis rendu compte que ça devenait ma zone de confort et je voulais que quelque chose me force à en sortir," dit-il. "De plus, j'aime la moralité complexe de l'histoire centrale où vous vous dites, "Je ne sais pas qui je suis censé être entrain d'encourager.'"
Pattinson est Connie Nikas, un criminel New-Yorkais qui a l'intention de braquer une banque avec son frère cadet, mentalement handicapé, Nick (Ben Safdie). Ils recherchent 65000 dollars pour commencer une nouvelle vie en Virginie. Les choses se passent plutôt bien jusqu'à ce qu'ils réalisent qu'il y a un paquet de colorant rouge parmi les liasses de billets, alors qu'ils sont entrain de s'enfuir en voiture. Ça explose, la voiture a un accident, les deux se séparent et Nick se fait choper - lançant Connie dans une course effrénée pour réunir l'argent de la caution pour libérer son petit frère, même s'il serait bien mieux sans lui.
"Il croit qu'il est entrain de faire la bonne chose, même s'il a causé beaucoup de problèmes à son frère. Et il ne connaît même pas vraiment son frère", dit Pattinson. "Il s'agit de foi, d'une certaine manière. Vous le voyez avec des gens qui commencent des sectes, où ils ne croient pas que ce qu'ils font est mal."
"Je trouve cela très intéressant quand les gens regardent un film et essayent immédiatement de le définir par quelque chose avec lequel ils peuvent s'identifier, où les gens disent, oh, je comprends cela parce que je comprends les croyances et la motivation du personnage," ajoute t-il. "Je trouve cela plus intéressant quand je ne comprends pas la motivation du personnage; quand un personnage a des contradictions qui sont impossibles à résoudre. Et c'est également amusant à jouer, car vous pouvez vous appuyez sur tout et c'est plus réaliste pour moi."
Good Time existe quelque part entre un monde fantaisiste et la réalité, alors que Connie navigue dans les rues malfamées éclairées au néon à la recherche de 10000 dollars pour l'argent de la caution, causant des dégâts de plus en plus importants. Ses obstacles comprennent un hôpital fortement sécurisé, des trafiquants de drogue, l'enlèvement d'une ado, un parc à thème effrayant, dans ce qui semble être une rencontre entre Grand Theft Auto et Enter the Void.
Et la performance nerveuse de Pattinson, électrisante, vous fait garder les yeux rivés sur les événements cauchemardesques.
"Ce sont les films avec lesquels j'ai grandi adolescent. Je n'étais pas vraiment dans Tarkovsky quand j'étais gamin - je l'apprécie plus maintenant - mais j'étais plus sur Pacino," dit Pattinson. "Ce sont les choses où, quand vous débutez et que vous êtes anglais, vous êtes un peu dégingandé et les gens vous disent, "Ce n'est pas un rôle pour vous,' donc quand vous arrivez au moment où vous pouvez vous y faufiler, c'est sacrément agréable."
Ne pas oublier les cheveux, dis-je, car Pattinson a fait partie de la mafia britannique des cheveux, un groupe sélectif qui comprenait Andrew Garfield et Eddie Redmayne.
"J'ai dirigé cette merde," dit-il en riant. "J'ai brisé le moule ."
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