Que c'est agréable de voir toutes ces interviews en français :) !
L'interview :
Robert Pattinson : "J'aimerais jouer dans une comédie"
À l'affiche de Good Time, l'acteur prouve une nouvelle fois l'étendue de son jeu. Et s'amuse de voir les gens surpris de son talent ! Entretien très franc.
Robert Pattinson rit beaucoup. On ne s'y attendait pas. Comme tout le monde, on l'imaginait mélancolique, distant, taciturne – bref, à l'image du vampire Edward Cullen qui l'a rendu célèbre dans Twilight. Bien sûr, cela fait cinq ans que Robert Pattinson a rentré les crocs, cinq ans qu'il multiplie les performances épatantes et les réalisateurs de prestige : David Cronenberg en 2012 et en 2014, James Gray cette année, Olivier Assayas en 2018… On pourrait croire qu'à ce stade sa réputation serait faite. Mais non. Ainsi qu'il le souligne si joyeusement, à chaque nouveau film, stupeur, tout le monde se rend compte que Robert Pattinson est un bon acteur. Et ultra-sympathique, de surcroît.
Le phénomène n'a pas manqué de se reproduire avec sa dernière métamorphose en date, Good Time, en salle ce mercredi. Sélectionné au dernier Festival de Cannes, ce thriller survolté est signé des frères Joshua et Benny Safdie, un duo prometteur que Martin Scorsese lui-même a pris sous sa protection (il produira leur prochain film). Pattinson y campe Connie, un gentil garçon capable du pire. Pour éviter à son frère Nick, qui souffre d'un handicap mental, d'être interné dans un établissement spécialisé, il l'entraîne dans un braquage de banque. L'argent, dit-il, leur servira à acheter une ferme. Sauf que Nick se fait prendre et emprisonner. Et que, pour le faire évader, Connie prendra toutes les mauvaises décisions possibles – y compris se teindre les cheveux en blond peroxydé ! Ajoutez à cela un visage strié de cicatrices d'acné et une barbe repoussante de crasse et vous obtiendrez un Robert Pattinson si méconnaissable qu'il put arpenter les rues de New York sans qu'aucune midinette ne l'arrête pour un autographe.
Le Point Pop : Votre performance dans Good Time a été saluée à l'unanimité. Ce qui est amusant, c'est qu'à chaque nouveau film tout le monde a l'air de s'apercevoir que vous êtes un bon acteur...
Robert Pattinson : Je me demande à quel point les gens pensent que je suis mauvais pour se montrer aussi surpris à chacun de mes films. Vous croyez que, dans dix ans, ils diront encore : « Waouh, il n'est pas si nul que ça ! » ? (Il éclate de rire.) Mais c'est plutôt bien, non ? C'est super de pouvoir surprendre les gens, ça vous donne beaucoup d'énergie. Ça me met de la pression d'une façon positive.
Est-il possible, pour un acteur, de se débarrasser des préjugés du public ? De l'image qu'il a de vous ?
J'ai toujours pensé qu'il fallait accepter le fait que les gens qui vous ont vu dans un rôle vont avoir une certaine image de vous, certaines attentes. Mais je pense qu'on a davantage de contrôle dessus qu'on ne le pense. Ça demande juste du temps et du travail. C'est sûr qu'après cinq films dans le même rôle de vampire on ne peut pas s'attendre à ce que les gens ne m'identifient pas à ça. Mais ce serait la même chose pour n'importe quel rôle.
Les gens vous sous-estiment peut-être à cause de Twilight, mais il paraît que, vous-même, vous avez tendance à vous trouver nul !
Absolument. (Rires) Je ne sais pas pourquoi. Par exemple, pour ce film, alors même que je l'adore et qu'il a été sélectionné à Cannes, mon cerveau a commencé à me murmurer : « Ca va être un désastre, peut-être qu'il est nul, en fait, ce film. » Et, le temps que j'arrive à Cannes, j'étais d'une humeur exécrable, prêt à me bagarrer avec tout le monde. La veille de sa projection publique, je me sentais minable et j'étais tellement en colère que je me disputais pour rien avec les gens. Je ne sais pas pourquoi ça m'arrive, c'est un stress étrange.
Beaucoup d'acteurs évitent de lire les critiques les concernant pour ne pas déprimer. Vous, au contraire, vous les dévorez...
Oui, et quand elles sont bonnes, je cherche les mauvaises ! (Rires.) Certaines critiques sont vraiment intéressantes : elles ne se contentent pas de donner un avis, elles sont bien écrites et font réfléchir. D'ailleurs, ça m'est arrivé plusieurs fois de voler des citations issues des critiques pour les ressortir en interview ! (Rires.)
Aujourd'hui, ces critiques disent que vous êtes au meilleur de votre forme, que Good Time est votre meilleur rôle jusqu'ici. Est-ce aussi votre sentiment ?
Je ne sais pas. C'est un métier tellement bizarre parce qu'on dépend totalement de ce que les autres font. On ne peut être bon qu'à la mesure des opportunités qu'on nous offre. À chaque film, je m'attends à ce que ce soit le dernier.
Vous détestez passer les castings...
Je suis horrible en audition. Je ne peux vraiment pas passer de casting. Avant Twilight, j'ai dû passer 10 000 auditions et je n'ai décroché que 9 boulots. J'ai même perdu mon agent plusieurs fois tellement j'étais mauvais. C'est un problème d'anxiété. Et puis je n'aime pas l'équilibre du pouvoir dans ces castings : 20 personnes en face de vous qui vous jugent, c'est très humiliant, on se sent terriblement mal.
Heureusement, aujourd'hui, vous n'avez plus besoin de ça : presque tous les réalisateurs seraient ravis de vous avoir dans un de leurs films, non ? Votre nom est synonyme de notoriété, de fans...
Si quelqu'un m'embauche en pensant que je vais ramener un public, ça me rend nerveux. Je ne peux pas le garantir, personne ne le peut. Mais je crois que les gens qui m'embauchent ne pensent plus ça, donc ils ne peuvent pas être déçus à l'arrivée ! Il faudrait que je fasse de nouveau des films romantiques pour que ça puisse marcher ! (Rires.)
Vous devriez faire une comédie romantique !
J'adore les rom-coms ! L'autre jour, je regardais Vous avez un message, ce film est génial, mais plus personne n'en écrit des comme ça...
Recevez-vous beaucoup de propositions ? Comment choisissez-vous vos projets ?
Je suis très pro-actif. On devient fou si on attend simplement que quelque chose se passe. J'essaye de trouver des réalisateurs ou des scénaristes qui ne sont pas encore trop à la mode. J'ai programmé mon compte Twitter pour suivre beaucoup de journalistes spécialisés dans le cinéma et je passe littéralement mes journées à lire des critiques et à regarder des films. Pour les frères Safdie, je suis tombé sur la bande-annonce d'un de leurs films. J'ai demandé à mon agent s'il les connaissait, mais, apparemment, personne n'en avait entendu parler. Donc je me suis précipité sur mon téléphone pour leur demander un rôle, quel qu'il soit !
Y a-t-il des réalisateurs avec qui vous rêvez encore de travailler ?
C'est étrange parce qu'il y a plein de réalisateurs français qui m'intéressent. J'aimerais vraiment travailler avec Maïwenn, j'ai trouvé son dernier film incroyable. Et Maren Ade ! Toni Erdmann est tellement formidable. J'aimerais jouer dans une comédie moi aussi...
C'est rare qu'un acteur « hollywoodien » soit aussi versé dans le cinéma européen !
C'est juste que je m'ennuie très facilement. Je n'aime pas regarder des choses prévisibles. Je trouve assez fou que beaucoup d'acteurs ne regardent jamais de films. Comment peut-on aimer faire du cinéma et ne pas aimer voir des films ? Moi, je peux dire honnêtement que c'est la seule chose qui m'intéresse !
https://therpattzrobertpattinson.blogspot.be/
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