Nouvelle une de magazine pour Kristen ! En effet, elle fait la couverture du magazine britannique Harper's Bazaar UK pour son édition de septembre 2017, avec un superbe photoshoot réalisé par le photographe Tom Craig, dans le cadre de l'appartement de Coco Chanel, à Paris.
Le magazine sera disponible en kiosques le 04 août prochain.
[A gauche couverture kiosque / A droite couverture abonné]
Photographie – Tom Craig
Stylisme – Leith Clark
Maquillage – Christophe Danchaud
Coiffure – Ken O'Rourke
Manucure – Charlene Coquard
Tenues – Chanel
* Photoshoot
* Photoshoot Scans MQ
Kristen Stewart a une photo d'elle lorsqu'elle avait cinq ans. Sur la photo, elle est debout contre une clôture à Disneyland avec son frère aîné et elle porte un jean Levi's bleu, des Vans noires, une casquette de baseball et un tee shirt blanc avec une poche sur la poitrine.
Elle a jeté un coup d’œil sur la photo récemment et elle a ensuite regardé ce qu'elle portait et réalisé que c'était 'la même chose' : jean, tee shirt, baskets.
'Je n'ai pas vraiment changé de style depuis que je suis petite', dit-elle. Comme pour prouver le fait, aujourd'hui, Stewart âgée de 27 ans porte un jean Levi's bleu, des Vans moires et un tee shirt déchiré avec une image monochrome du groupe britannique Madness.
'J'adore Madness', dit-elle. 'Le ska fait partie de ma musique préférée'.
La seule différence frappante de ces images d'enfance sont les tatouages sur ses bras et sa coiffure, qui est courte avec quelques mèches blondes évasées, lui donnant l'apparence d'un elfe délicat baigné dans de l'or.
Quelques instants plus tôt, Stewart était vêtue d'une robe longue, drapée et colorée alors qu'elle posait pour le shoot pour Harper's Bazaar dans l'appartement de Coco Chanel. Il s'agissait d'une Stewart alternative : ressemblant à un cygne, élégante, son image se reflétant et se réfléchissant une douzaine de fois dans les surfaces miroitantes fines ; son visage finement ciselé et fragile alors qu'elle regardait d'un côté, puis de l'autre, puis ensuite, avec une netteté sans remords, directement dans l'objectif de l'appareil photo.
Il y a une dualité chez Stewart ; un magnétisme liquide, à forme variable qui la rend captivante à regarder. Elle est une actrice qui a tout incarné, d'une adolescente mi vampire dans la Saga Twilight à une assistante de mode hantée dans le célèbre Personal Shopper, réalisé par Olivier Assayas, qui a remporté le prix du meilleur réalisateur à Cannes.
Stewart a dirigé son propre court métrage plus tôt cette année et elle vient juste de terminer Underwater, son premier long métrage d'action à gros budget. Elle joue un membre d'une équipe de chercheurs scientifiques piégés dans un laboratoire sous marin après un tremblement de terre et elle 'était littéralement trempée par la sueur pendant deux mois complets'. Et pourtant, dans tous ces rôles – de la tambouille du box office au cinéma indépendant excentrique – Stewart imprègne chaque rôle d'une intensité qui vient directement d'un désir de se connecter.
'Tout ce que je veux faire', dit-elle. 'C'est être comprise et exprimer des sentiments et savoir que, lorsqu'ils se rencontrent avec honnêteté, vous devenez simplement plus proche des autres êtres humains'.
En personne, Stewart est une femme à l'aise avec sa fluidité, qui a fréquenté des hommes (le plus célèbre Robert Pattinson, son partenaire dans la Saga Twilight), est actuellement en couple avec le mannequin de Victoria Secret Stella Maxwell et qui a plus tôt cette année ouvert un épisode du Saturday Night Live en disant qu'elle était 'tellement gay'. Lorsque Stewart a rasé sa tête en mars, la transformation a donné le sentiment d'être métaphorique aussi bien que physique, comme si elle laissait derrière elle les longues tresses de son enfance.
Il semble donc particulièrement approprié que nous nous rencontrions dans l'appartement de Chanel, rue Cambon. La créatrice était réputée pour défier les notions traditionnelles du genre et la féminité à travers les vêtements. Lorsqu'elle s'est lancée dans les affaires en 1910, les femmes étaient toujours engoncées dans des corsets. C'est Chanel qui a introduit la confection masculine dans la garde robe féminine : des vestes simples semblables à des cardigans et des jupes droites, à la coupe sportive – qui donnent aux femmes une dignité et une liberté vestimentaire qui avaient été auparavant une chasse gardée exclusivement masculine. Chanel portait des pantalons. Ses cheveux était coiffés au carré. Elle était audacieuse, habile, sans contrainte par les conventions sociales.
Stewart a ensuite été choisie pour être le visage du dernier parfum de Chanel, Gabrielle, un parfum destiné à canaliser l'esprit rebelle de la créatrice et attirer un public nouveau et contemporain. Stewart a récemment appris le mot français 'insoumis', qui n'a pas de traduction exacte en anglais. Le moyen le plus proche de l'exprimer serait de dire 'non soumis'. Il s'agit d'un mot que Stewart a le sentiment qu'elle mais aussi Chanel ont ingéré avec son propre refus de se conformer.
Enfant, en ayant grandi à Los Angeles avec trois frères plus âgés, Stewart était 'un garçon manqué de la tête aux pieds' . Elle avait l'habitude de s'habiller comme un garçon et cela n'a été qu'à l'école qu'elle a réalisé que cela 'n'était pas la chose la plus normale. Toutes les petites filles ne sont pas comme ça. Et en fait, cela a vraiment heurté mes sentiments, réellement. Je me souviens être en 6ème [à 11 ans] et [les gens disaient], 'Kristen ressemble à un garçon. Tu es un mec' ou quelque chose comme ça et j'ai été tellement offensée, horrifiée et embarrassée'.
Elle fait une pause et me regarde, la douleur traversant de part en part ses yeux vert noisette. 'Maintenant, je regarde en arrière et je me dis, 'Meuf, sois fière de ça !'
Tout a changé lorsque Stewart a atteint la puberté et qu'elle a laissé pousser ses cheveux. Soudainement, elle a été acceptée comme étant l'une des jolies filles. 'Et je me suis dit, 'Allez tous vous faire foutre !'. Cela lui a donné un aperçu à quel point l'acceptation est incontrôlable et superficielle. Le véritable défi, a t-elle réalisé, est de rester fidèle à elle-même.
'Il n'y a rien de pire que de grandir puis d'avoir quelqu'un qui vous dit, 'Oh, je veux dire, nous aurions tous pu dire que tu vas finalement te destiner aux filles dans ta vie, nous aurions pu te le dire dès le premier jour'', dit-elle.
Cela gêne Stewart parce que cela nuit à l'authenticité de ses relations hétérosexuelles précédentes. 'J'ai profondément été amoureuse de toutes les personnes que j'ai fréquenté. Avez-vous pensé que je faisais semblant ?'. Elle secoue sa tête, à la manière d'un chat, comme si elle se débarrassait d'une mouche. 'J'ai toujours vraiment embrassé une dualité. Et vraiment, réellement cru en cela et jamais eu le sentiment d'être confuse ou en lutte. Je n'aimais simplement pas être moquée'.
Alors, sortirait-elle de nouveau avec un homme dans le futur ?
'Ouais, totalement. Carrément … Certaines personnes sont pas comme ça. Certaines personnes savent qu'elles aiment le fromage grillé et elles vont en manger tous les jours du reste de leur vie. Je veux tout essayer. Si j'ai du fromage grillé une fois, je me dis, 'C'était cool. C'est quoi la suite ?''.
Elle croit vraiment en ça : nous parlons ensemble pendant une pause déjeuner lors d'une shoot, dans une pièce remplie de fleurs fraîchement coupées, de meubles blanc clair et de bougies parfumées. Les restaurateurs ont fourni plusieurs sélections de nourriture : du poulet, du saumon et des tranches de jambon de Parme avec du melon. Au lieu de réduire ses options, Stewart les a tous amenés avec elle, les a bien exposés sur la table basse en face de nous et elle a mangé un peu de chaque boîte en plastique alors qu'elle parle. Lorsqu'elle finit, elle place les couvercles soigneusement les uns sur les autres et les emmène à la poubelle elle-même.
C'est une partie de la prévenance dont j'imagine qu'elle a hérité de ses parents, tous deux travaillant dans les coulisses du cinéma et de la télévision. Son père, John, est un producteur de télévision, et sa mère, Jules, un superviseur de scénarios et une réalisatrice. Stewart a commencé à jouer la comédie à 8 ans, après qu'un agent l'ait réperé dans un pièce pour noël à l'école. Elle n'a jamais vraiment pensé à faire autre chose parce que ses parents semblaient toujours s'amuser sur les plateaux de tournage.
Son rôle décisif est arrivé à l'âge de 11 ans, lorsqu'elle a joué la fille de Jodie Foster dans Panic Room de David Fincher en 2002. Mais ce sont les films de la Saga Twilight qui ont complètement catapulté Stewart dans l'éblouissement impitoyable des projecteurs. 17 ans lorsqu'elle est apparue dans le premier, 21 ans au moment où la saga s'est achevée, elle a lutté avec l'attention des médias et elle a parfois semblé s'ennuyer sur le tapis rouge. Les commentateurs dans les médias l'ont accusée d'être maladroite et lunatique. Stewart dit qu'elle a vraiment été submergée par l'attention.
Elle a encore des crises d'anxiété, pendant lesquelles ses mains vont se figer et elle se trouve incapable d'accomplir les tâches physiques les plus simples – lorsqu'elle a remporté un César en 2015 (l'équivalent français des Oscars) pour la Meilleure Actrice Dans Un Second Rôle pour Clouds Of Sils Maria, elle a dû demander au présentateur de tenir la statuette pour elle parce que ses mains étaient tellement crispées qu'elle avait peur de la laisser tomber.
'La célébrité est valorisée de manière très ridicule', dit Stewart. 'Alors, il y a cette idée que vous êtes redevable d'une certaine manière et j'éprouve du ressentiment face à ça. Et cela donne l'impression que je suis ingrate ou quelque chose comme ça, mais, en fait, je trouve simplement étrange le fait de parler au grand public dans son ensemble. Du genre, vous pouvez vous identifier à une personne, vous pouvez vous identifier à un individu, mais aborder le monde en général est quelque chose qui me rend simplement perplexe'.
Je lui demande si, comme moi, elle souffre [du syndrôme] 'Je fais la gueule' hhf – cette affliction par laquelle votre visage normal et détendu projette une sensation involontaire d'agacement furieux – et elle dit, sans faire de pause. 'Complètement. Je ne suis vraiment pas introvertie – simplement je ne joue pas la comédie tout le temps, ce qu'il faudrait faire pour ressembler à la façon dont les gens s'attendent à ce que les personnes célèbres se comportent'.
Elle est réelle, dit-elle. Elle est elle-même.
En outre, elle déteste le mot 'salope' parce qu' 'il n'y pas d'équivalent pour ce mot qui s'applique à un homme'.
'Les hommes ne peuvent plus du tout dire 'salope', je suis désolée. Dites quelque chose de différent. Dites, 'Tu es grossière', dites, 'T'es une conne' ou quelque chose du genre. Simplement dire, 'Oh cette salope'. Vous ne pouvez pas dire ça parce qu'il n'y rien que je pourrais vous dire, il n'y a pas de réponse qui serait égale à ça, donc c'est dégradant et carrément égal à … Quelque chose d'homophone ou quelque chose de raciste'.
En vérité, Stewart est l'une des actrices les plus ouvertes, réfléchies et intéressantes que j'ai rencontrées. Elle est extrêmement brillante, cite A L'Est d'Eden de John Steinbeck comme étant son livre préféré et elle a clairement passé beaucoup de temps à réfléchir sur le monde.
Lorsque je lui demande s'il s'agit d'une période difficile pour être une femme en Amérique après l'élection de Donald Trump et le renversement des droits à l'avortement, sa réponse est nuancée. Oui, dit-elle, ce qui se passe est évidemment terrible mais en même temps, il est bon de faire partie d'une communauté féminine plus large qui se définit pour elle-même.
'Je n'ai jamais ressenti un tel sentiment de communauté. Donc, cela nous a réuni. Le catalyseur pour ça est regrettable, évidemment, c'est merdique. Mais en même temps, je pense que vous avez besoin de quelque chose pour agiter les choses pour que les gens se réunissent et définissent leurs opinions et les forcent à être entendu'.
En fait, Stewart a un lien bizarrement personnel avec le 45ème président des Etats Unis. En 2012, elle s'est retrouvée dans l’œil d'une tempête médiatique après que des photos de paparazzi la montrant dans les bras du réalisateur Rupert Sanders aient émergé dans la presse. Dans le même temps, Stewart fréquentait Robert Pattinson et Sanders était marié au mannequin Liberty Ross. Trump a pris l'initiative de tweeter une vague de conseils non sollicités : 'Elle l'a trompé comme une ch***** et le refera – gardez un œil', ou en voilà un autre, retweeté par la suite plus de 24 000 fois, 'Il peut faire bien mieux !'.
'N'est-ce pas dingue ?', dit Stewart lorsque j'amène le sujet. 'C'est tellement surréaliste. Je ne peux même pas y penser sans avoir des yeux de dingue, en souriant mais sans sourire. Cela ressemble à un sourire, mais ce n'est pas un sourire'.
C'est une grimace, je suggère.
'C'est comme rire pendant un enterrement', répond-elle.
Stewart s'est récemment moquée des tweets de Trump lorsqu'elle a présenté le Saturday Night Live. A t-elle été effrayée à l'idée de s'attaquer à lui ?
'Non. Qu'allait t-il faire ? M'attaquer sur Twitter ? Je n'ai pas [de compte Twitter]. Je m'en fous. Et en fait, j'espérais en quelque sorte qu'il rajouterait de l'huile sur le feu. Mais non, pas du tout. Que va t-il se passer ? Est-ce que vous allez, genre, m'arrêter ? Il va être furieux contre moi ? Bien. Ce serait génial. Je serais tellement fier de ça. Vous voyez ce que je veux dire ? Je serais en bonne compagnie'.
L'incident avec Sanders était profondément désagréable pour Stewart, qui a été ridiculisée et critiquée, accablée avec tout le poids de l'opprobre public. L'une des rares personnes à s'être précipitée pour la défendre était Jodie Foster, qui a écrit un article de soutien pour The Daily Beast.
'Le fait qu'elle soit venue à mon aide comme ça …', dit Stewart. 'Les hommes n'ont pas fait ça. J'ai vraiment été jugée par la plupart des gars dans ma vie en fait'.
Pour Stewart, les amitiés féminines sont profondément importantes et elle a un groupe d'amis restreint qui habite près d'elle à Los Feliz, Los Angeles, y compris l'actrice Dakota Fanning, qui a décrit leur relation comme 'l'un des liens les plus spéciaux dans ma vie'.
'Il y a une compréhension tacite que vous avez avec des femmes qui est purement féminine', explique Stewart. 'Et j'apprécie vraiment ça. Parce que c'est rassurant dans un monde qui aime vraiment mettre à bas les femmes'.
'Je pense que c'est étrange lorsque j'entends une fille dire, 'Ah, j'ai plus d'amis masculins. Je ne m'entends pas avec les filles, je n'aime pas les filles'. C'est dingue … C'est vraiment tellement auto critique, c'est tellement peu rassurant. 'Je n'aime pas les filles'. Vous en êtes une. Donc, vous ne vous aimez pas'.
Elle se rattrape, puis fait une pause. Elle plaisante sur le fait qu'elle puisse imaginer la façon dont cette partie va être reprise en gros titres, cela sera une citation géante disant, 'J'aime les femmes !'.
'Mais vous savez, cela n'est pas une chose mutuellement exclusive. J'adore aussi les mecs ! J'aime les bonnes personnes. Je pense simplement qu faire une distinction est en quelque sorte foireux'.
Tout comme Chanel, Stewart refuse de faire des distinctions et défie une catégorisation facile. Dans un monde où les gens semblent être les autres, Stewart reste résolument elle-même de manière éblouissante.
xxxxxxxxxx
Kristen Stewart
La star de notre une a grandi sur les plateaux de tournage – son père est producteur de télévision et régisseur, sa mère une scénariste – avant de passer devant la caméra où elle est devenue un nom familier en tant que Bella Swan dans la Saga Twilight. Depuis, elle a accepté des rôles acclamés par les critiques dont Clouds Of Sils Maria, Still Alice et Café Society de Woody Allen. Elle est l'une des égéries de Chanel depuis 2014.
Une vue qui vous inspire – 'Regarder depuis ma véranda à l'arrière de ma maison à Los Angeles. J'ai vécu ici toute ma vie et au cours des cinq dernières années, elle a changé presque tous les jours. J'ai été dans des bons endroits, dans des mauvais endroits, mais à chaque fois, que je garde au-dessus de Los Angeles, j'ai le sentiment qu'il y a quelque chose ici pour moi'
Qui admirez-vous ? – 'Karl Lagerfeld. Il ne cesse de chercher et il n'a pas peur. C'est un véritable artiste'
* Scans digitaux du magazine
* Scans LQ du magazine
*Outtake
Elle a jeté un coup d’œil sur la photo récemment et elle a ensuite regardé ce qu'elle portait et réalisé que c'était 'la même chose' : jean, tee shirt, baskets.
'Je n'ai pas vraiment changé de style depuis que je suis petite', dit-elle. Comme pour prouver le fait, aujourd'hui, Stewart âgée de 27 ans porte un jean Levi's bleu, des Vans moires et un tee shirt déchiré avec une image monochrome du groupe britannique Madness.
'J'adore Madness', dit-elle. 'Le ska fait partie de ma musique préférée'.
La seule différence frappante de ces images d'enfance sont les tatouages sur ses bras et sa coiffure, qui est courte avec quelques mèches blondes évasées, lui donnant l'apparence d'un elfe délicat baigné dans de l'or.
Quelques instants plus tôt, Stewart était vêtue d'une robe longue, drapée et colorée alors qu'elle posait pour le shoot pour Harper's Bazaar dans l'appartement de Coco Chanel. Il s'agissait d'une Stewart alternative : ressemblant à un cygne, élégante, son image se reflétant et se réfléchissant une douzaine de fois dans les surfaces miroitantes fines ; son visage finement ciselé et fragile alors qu'elle regardait d'un côté, puis de l'autre, puis ensuite, avec une netteté sans remords, directement dans l'objectif de l'appareil photo.
Il y a une dualité chez Stewart ; un magnétisme liquide, à forme variable qui la rend captivante à regarder. Elle est une actrice qui a tout incarné, d'une adolescente mi vampire dans la Saga Twilight à une assistante de mode hantée dans le célèbre Personal Shopper, réalisé par Olivier Assayas, qui a remporté le prix du meilleur réalisateur à Cannes.
Stewart a dirigé son propre court métrage plus tôt cette année et elle vient juste de terminer Underwater, son premier long métrage d'action à gros budget. Elle joue un membre d'une équipe de chercheurs scientifiques piégés dans un laboratoire sous marin après un tremblement de terre et elle 'était littéralement trempée par la sueur pendant deux mois complets'. Et pourtant, dans tous ces rôles – de la tambouille du box office au cinéma indépendant excentrique – Stewart imprègne chaque rôle d'une intensité qui vient directement d'un désir de se connecter.
'Tout ce que je veux faire', dit-elle. 'C'est être comprise et exprimer des sentiments et savoir que, lorsqu'ils se rencontrent avec honnêteté, vous devenez simplement plus proche des autres êtres humains'.
En personne, Stewart est une femme à l'aise avec sa fluidité, qui a fréquenté des hommes (le plus célèbre Robert Pattinson, son partenaire dans la Saga Twilight), est actuellement en couple avec le mannequin de Victoria Secret Stella Maxwell et qui a plus tôt cette année ouvert un épisode du Saturday Night Live en disant qu'elle était 'tellement gay'. Lorsque Stewart a rasé sa tête en mars, la transformation a donné le sentiment d'être métaphorique aussi bien que physique, comme si elle laissait derrière elle les longues tresses de son enfance.
Il semble donc particulièrement approprié que nous nous rencontrions dans l'appartement de Chanel, rue Cambon. La créatrice était réputée pour défier les notions traditionnelles du genre et la féminité à travers les vêtements. Lorsqu'elle s'est lancée dans les affaires en 1910, les femmes étaient toujours engoncées dans des corsets. C'est Chanel qui a introduit la confection masculine dans la garde robe féminine : des vestes simples semblables à des cardigans et des jupes droites, à la coupe sportive – qui donnent aux femmes une dignité et une liberté vestimentaire qui avaient été auparavant une chasse gardée exclusivement masculine. Chanel portait des pantalons. Ses cheveux était coiffés au carré. Elle était audacieuse, habile, sans contrainte par les conventions sociales.
Stewart a ensuite été choisie pour être le visage du dernier parfum de Chanel, Gabrielle, un parfum destiné à canaliser l'esprit rebelle de la créatrice et attirer un public nouveau et contemporain. Stewart a récemment appris le mot français 'insoumis', qui n'a pas de traduction exacte en anglais. Le moyen le plus proche de l'exprimer serait de dire 'non soumis'. Il s'agit d'un mot que Stewart a le sentiment qu'elle mais aussi Chanel ont ingéré avec son propre refus de se conformer.
Enfant, en ayant grandi à Los Angeles avec trois frères plus âgés, Stewart était 'un garçon manqué de la tête aux pieds' . Elle avait l'habitude de s'habiller comme un garçon et cela n'a été qu'à l'école qu'elle a réalisé que cela 'n'était pas la chose la plus normale. Toutes les petites filles ne sont pas comme ça. Et en fait, cela a vraiment heurté mes sentiments, réellement. Je me souviens être en 6ème [à 11 ans] et [les gens disaient], 'Kristen ressemble à un garçon. Tu es un mec' ou quelque chose comme ça et j'ai été tellement offensée, horrifiée et embarrassée'.
Elle fait une pause et me regarde, la douleur traversant de part en part ses yeux vert noisette. 'Maintenant, je regarde en arrière et je me dis, 'Meuf, sois fière de ça !'
Tout a changé lorsque Stewart a atteint la puberté et qu'elle a laissé pousser ses cheveux. Soudainement, elle a été acceptée comme étant l'une des jolies filles. 'Et je me suis dit, 'Allez tous vous faire foutre !'. Cela lui a donné un aperçu à quel point l'acceptation est incontrôlable et superficielle. Le véritable défi, a t-elle réalisé, est de rester fidèle à elle-même.
'Il n'y a rien de pire que de grandir puis d'avoir quelqu'un qui vous dit, 'Oh, je veux dire, nous aurions tous pu dire que tu vas finalement te destiner aux filles dans ta vie, nous aurions pu te le dire dès le premier jour'', dit-elle.
Cela gêne Stewart parce que cela nuit à l'authenticité de ses relations hétérosexuelles précédentes. 'J'ai profondément été amoureuse de toutes les personnes que j'ai fréquenté. Avez-vous pensé que je faisais semblant ?'. Elle secoue sa tête, à la manière d'un chat, comme si elle se débarrassait d'une mouche. 'J'ai toujours vraiment embrassé une dualité. Et vraiment, réellement cru en cela et jamais eu le sentiment d'être confuse ou en lutte. Je n'aimais simplement pas être moquée'.
Alors, sortirait-elle de nouveau avec un homme dans le futur ?
'Ouais, totalement. Carrément … Certaines personnes sont pas comme ça. Certaines personnes savent qu'elles aiment le fromage grillé et elles vont en manger tous les jours du reste de leur vie. Je veux tout essayer. Si j'ai du fromage grillé une fois, je me dis, 'C'était cool. C'est quoi la suite ?''.
Elle croit vraiment en ça : nous parlons ensemble pendant une pause déjeuner lors d'une shoot, dans une pièce remplie de fleurs fraîchement coupées, de meubles blanc clair et de bougies parfumées. Les restaurateurs ont fourni plusieurs sélections de nourriture : du poulet, du saumon et des tranches de jambon de Parme avec du melon. Au lieu de réduire ses options, Stewart les a tous amenés avec elle, les a bien exposés sur la table basse en face de nous et elle a mangé un peu de chaque boîte en plastique alors qu'elle parle. Lorsqu'elle finit, elle place les couvercles soigneusement les uns sur les autres et les emmène à la poubelle elle-même.
C'est une partie de la prévenance dont j'imagine qu'elle a hérité de ses parents, tous deux travaillant dans les coulisses du cinéma et de la télévision. Son père, John, est un producteur de télévision, et sa mère, Jules, un superviseur de scénarios et une réalisatrice. Stewart a commencé à jouer la comédie à 8 ans, après qu'un agent l'ait réperé dans un pièce pour noël à l'école. Elle n'a jamais vraiment pensé à faire autre chose parce que ses parents semblaient toujours s'amuser sur les plateaux de tournage.
Son rôle décisif est arrivé à l'âge de 11 ans, lorsqu'elle a joué la fille de Jodie Foster dans Panic Room de David Fincher en 2002. Mais ce sont les films de la Saga Twilight qui ont complètement catapulté Stewart dans l'éblouissement impitoyable des projecteurs. 17 ans lorsqu'elle est apparue dans le premier, 21 ans au moment où la saga s'est achevée, elle a lutté avec l'attention des médias et elle a parfois semblé s'ennuyer sur le tapis rouge. Les commentateurs dans les médias l'ont accusée d'être maladroite et lunatique. Stewart dit qu'elle a vraiment été submergée par l'attention.
Elle a encore des crises d'anxiété, pendant lesquelles ses mains vont se figer et elle se trouve incapable d'accomplir les tâches physiques les plus simples – lorsqu'elle a remporté un César en 2015 (l'équivalent français des Oscars) pour la Meilleure Actrice Dans Un Second Rôle pour Clouds Of Sils Maria, elle a dû demander au présentateur de tenir la statuette pour elle parce que ses mains étaient tellement crispées qu'elle avait peur de la laisser tomber.
'La célébrité est valorisée de manière très ridicule', dit Stewart. 'Alors, il y a cette idée que vous êtes redevable d'une certaine manière et j'éprouve du ressentiment face à ça. Et cela donne l'impression que je suis ingrate ou quelque chose comme ça, mais, en fait, je trouve simplement étrange le fait de parler au grand public dans son ensemble. Du genre, vous pouvez vous identifier à une personne, vous pouvez vous identifier à un individu, mais aborder le monde en général est quelque chose qui me rend simplement perplexe'.
Je lui demande si, comme moi, elle souffre [du syndrôme] 'Je fais la gueule' hhf – cette affliction par laquelle votre visage normal et détendu projette une sensation involontaire d'agacement furieux – et elle dit, sans faire de pause. 'Complètement. Je ne suis vraiment pas introvertie – simplement je ne joue pas la comédie tout le temps, ce qu'il faudrait faire pour ressembler à la façon dont les gens s'attendent à ce que les personnes célèbres se comportent'.
Elle est réelle, dit-elle. Elle est elle-même.
En outre, elle déteste le mot 'salope' parce qu' 'il n'y pas d'équivalent pour ce mot qui s'applique à un homme'.
'Les hommes ne peuvent plus du tout dire 'salope', je suis désolée. Dites quelque chose de différent. Dites, 'Tu es grossière', dites, 'T'es une conne' ou quelque chose du genre. Simplement dire, 'Oh cette salope'. Vous ne pouvez pas dire ça parce qu'il n'y rien que je pourrais vous dire, il n'y a pas de réponse qui serait égale à ça, donc c'est dégradant et carrément égal à … Quelque chose d'homophone ou quelque chose de raciste'.
En vérité, Stewart est l'une des actrices les plus ouvertes, réfléchies et intéressantes que j'ai rencontrées. Elle est extrêmement brillante, cite A L'Est d'Eden de John Steinbeck comme étant son livre préféré et elle a clairement passé beaucoup de temps à réfléchir sur le monde.
Lorsque je lui demande s'il s'agit d'une période difficile pour être une femme en Amérique après l'élection de Donald Trump et le renversement des droits à l'avortement, sa réponse est nuancée. Oui, dit-elle, ce qui se passe est évidemment terrible mais en même temps, il est bon de faire partie d'une communauté féminine plus large qui se définit pour elle-même.
'Je n'ai jamais ressenti un tel sentiment de communauté. Donc, cela nous a réuni. Le catalyseur pour ça est regrettable, évidemment, c'est merdique. Mais en même temps, je pense que vous avez besoin de quelque chose pour agiter les choses pour que les gens se réunissent et définissent leurs opinions et les forcent à être entendu'.
En fait, Stewart a un lien bizarrement personnel avec le 45ème président des Etats Unis. En 2012, elle s'est retrouvée dans l’œil d'une tempête médiatique après que des photos de paparazzi la montrant dans les bras du réalisateur Rupert Sanders aient émergé dans la presse. Dans le même temps, Stewart fréquentait Robert Pattinson et Sanders était marié au mannequin Liberty Ross. Trump a pris l'initiative de tweeter une vague de conseils non sollicités : 'Elle l'a trompé comme une ch***** et le refera – gardez un œil', ou en voilà un autre, retweeté par la suite plus de 24 000 fois, 'Il peut faire bien mieux !'.
'N'est-ce pas dingue ?', dit Stewart lorsque j'amène le sujet. 'C'est tellement surréaliste. Je ne peux même pas y penser sans avoir des yeux de dingue, en souriant mais sans sourire. Cela ressemble à un sourire, mais ce n'est pas un sourire'.
C'est une grimace, je suggère.
'C'est comme rire pendant un enterrement', répond-elle.
Stewart s'est récemment moquée des tweets de Trump lorsqu'elle a présenté le Saturday Night Live. A t-elle été effrayée à l'idée de s'attaquer à lui ?
'Non. Qu'allait t-il faire ? M'attaquer sur Twitter ? Je n'ai pas [de compte Twitter]. Je m'en fous. Et en fait, j'espérais en quelque sorte qu'il rajouterait de l'huile sur le feu. Mais non, pas du tout. Que va t-il se passer ? Est-ce que vous allez, genre, m'arrêter ? Il va être furieux contre moi ? Bien. Ce serait génial. Je serais tellement fier de ça. Vous voyez ce que je veux dire ? Je serais en bonne compagnie'.
L'incident avec Sanders était profondément désagréable pour Stewart, qui a été ridiculisée et critiquée, accablée avec tout le poids de l'opprobre public. L'une des rares personnes à s'être précipitée pour la défendre était Jodie Foster, qui a écrit un article de soutien pour The Daily Beast.
'Le fait qu'elle soit venue à mon aide comme ça …', dit Stewart. 'Les hommes n'ont pas fait ça. J'ai vraiment été jugée par la plupart des gars dans ma vie en fait'.
Pour Stewart, les amitiés féminines sont profondément importantes et elle a un groupe d'amis restreint qui habite près d'elle à Los Feliz, Los Angeles, y compris l'actrice Dakota Fanning, qui a décrit leur relation comme 'l'un des liens les plus spéciaux dans ma vie'.
'Il y a une compréhension tacite que vous avez avec des femmes qui est purement féminine', explique Stewart. 'Et j'apprécie vraiment ça. Parce que c'est rassurant dans un monde qui aime vraiment mettre à bas les femmes'.
'Je pense que c'est étrange lorsque j'entends une fille dire, 'Ah, j'ai plus d'amis masculins. Je ne m'entends pas avec les filles, je n'aime pas les filles'. C'est dingue … C'est vraiment tellement auto critique, c'est tellement peu rassurant. 'Je n'aime pas les filles'. Vous en êtes une. Donc, vous ne vous aimez pas'.
Elle se rattrape, puis fait une pause. Elle plaisante sur le fait qu'elle puisse imaginer la façon dont cette partie va être reprise en gros titres, cela sera une citation géante disant, 'J'aime les femmes !'.
'Mais vous savez, cela n'est pas une chose mutuellement exclusive. J'adore aussi les mecs ! J'aime les bonnes personnes. Je pense simplement qu faire une distinction est en quelque sorte foireux'.
Tout comme Chanel, Stewart refuse de faire des distinctions et défie une catégorisation facile. Dans un monde où les gens semblent être les autres, Stewart reste résolument elle-même de manière éblouissante.
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Kristen Stewart
La star de notre une a grandi sur les plateaux de tournage – son père est producteur de télévision et régisseur, sa mère une scénariste – avant de passer devant la caméra où elle est devenue un nom familier en tant que Bella Swan dans la Saga Twilight. Depuis, elle a accepté des rôles acclamés par les critiques dont Clouds Of Sils Maria, Still Alice et Café Society de Woody Allen. Elle est l'une des égéries de Chanel depuis 2014.
Une vue qui vous inspire – 'Regarder depuis ma véranda à l'arrière de ma maison à Los Angeles. J'ai vécu ici toute ma vie et au cours des cinq dernières années, elle a changé presque tous les jours. J'ai été dans des bons endroits, dans des mauvais endroits, mais à chaque fois, que je garde au-dessus de Los Angeles, j'ai le sentiment qu'il y a quelque chose ici pour moi'
Qui admirez-vous ? – 'Karl Lagerfeld. Il ne cesse de chercher et il n'a pas peur. C'est un véritable artiste'
* Scans digitaux du magazine
* Scans LQ du magazine
*Outtake
* Vidéo BTS de la visite de Kristen dans l'appartement parisien de Coco Chanel
Kristen Stewart : La première fois que je suis rentrée [dans l'appartement parisien de Coco Chanel] … Vous … Absolument … Je ne crois pas vraiment dans les aspects spirituels de la vie … Nécessairement … Mais il y a une épaisse énergie lorsque vous rentrez … Je ne sais pas si je me projette ou s'il y a un truc légitime … Mais vous pouvez la sentir.
Justine Picardie : Ce qui est intéressant, c'est que ceci est froid et cela est chaud … Et c'est toujours chaud.
Kristen Stewart : Pourquoi ? Oh mon dieu, pourquoi ? C'est tellement dingue !
Justine Picardie : Et je n'ai jamais été capable de résoudre cela … Mais à chaque fois que j'ai été ici, celui-ci est froid, celui-là est chaud.
Kristen Stewart : C'est dingue !
Justine Picardie : C'est le bureau de Chanel.
Kristen Stewart : Les œuvres là-dedans … Simplement le fait qu'elle les ait posées ici … C'est fou qu'elles aient été préservées … C'est tellement cool !
Justine Picardie : Je me suis assise et j'ai écrit une partie de mon livre ici. J'ai écrit une biographie de Coco Chanel et j'ai été si chanceuse d'avoir été mesure de m'asseoir ici et d'écrire.
Kristen Stewart : J’imagine que passer du temps ici seule, surtout en écrivant sur elle, c’est magique. Je suis certaine que l’émotion était vraiment forte, vraiment riche.
Justine Picardie : Que représente Gabrielle pour vous ? Je veux dire Gabrielle Chanel plutôt que Coco Chanel.
Kristen Stewart : Je ne pense pas qu’il ait quelque chose de grotesque à propos du faire de ce créer une identité. Je ne pense pas que cela paraisse inauthentique d’être celle qui détermine exactement qui vous êtes, et si cela signifie changer de nom, ça ne veut pas dire que vous vous cacher derrière un autre nom. Mais plutôt que vous vous êtes réellement trouvée.
Justine Picardie : Oui.
Kristen Stewart : Il y a de petits messages un peu partout, rien n’est là au hasard. Ce n’est pas que des objet – ce n’est pas de la décoration.
Justine Picardie : Exactement, vous avez raison.
Kristen Stewart : Ça vraiment du sens.
Justine Picardie : Rien de tout ça n’est de la décoration superficielle.
Justine Picardie : Apparemment Chanel, quand elle regardait les défilés de mode, elle avait pour habitude de s’asseoir sur la cinquième marche en partant du haut. Karl a du vous dire cela.
Kristen Stewart : J’ai entendu cette histoire, oui.
Justine Picardie : Donc, une, deux, trois, quatre, cinq. Et si vous vous asseyez là, vous voir dans les miroirs… vous pouvez voir tout ce qu’il se passe en bas.
Kristen Stewart : Mais elle n’a pas à être vu.
Justine Picardie : Exactement.
Kristen Stewart : Vous pouvez voir toutes les perspectives.
Justine Picardie : Exactement.
Justine Picardie : Donc c’est ici que … Avez-vous déjeuné ici ? Ou est-ce que vous allez déjeuner ici ?
Kristen Stewart : Ils m’ont invité à cuisiner et à inviter les filles Chanel.
Justine Picardie : Génial ! Qu’allez-vous cuisiner ?
Kristen Stewart : Je ne sais pas. Ils me demandent ça depuis un moment, mais on n’a pas réussi à organiser tout ça pour le moment. Je n’arrive pas à m’imaginer manger ici.
Justine Picardie : Mais beaucoup de personne y ont mangé, c’est l’endroit où elle divertissait ses convives. C’est l’endroit où des poètes, des artistes- c’est ici qu’est venu Dali, ou encore Cocteau.
Kristen Stewart : C'est tellement dingue ! Je n’arrive pas à y croire.
Justine Picardie : Même Picasso.
Kristen Stewart : J’ai une partie d’un tableau de Picasso qui sera toujours gravé en moi.
Justine Picardie : Oh wow. Elle aurait approuvée.
Justine Picardie : C'est le bureau de Chanel.
Kristen Stewart : Les œuvres là-dedans … Simplement le fait qu'elle les ait posées ici … C'est fou qu'elles aient été préservées … C'est tellement cool !
Justine Picardie : Je me suis assise et j'ai écrit une partie de mon livre ici. J'ai écrit une biographie de Coco Chanel et j'ai été si chanceuse d'avoir été mesure de m'asseoir ici et d'écrire. Et je passais mes doigts sur ces œuvres en me disant 'si seulement ces marques pouvaient parler'
Kristen Stewart : C'est vrai.
Justine Picardie : 'Si seulement ces murs pouvaient parler'.
Kristen Stewart : J’imagine que passer du temps ici seule, surtout en écrivant sur elle, c’est magique. Je suis certaine que l’émotion était vraiment forte, vraiment riche.
Justine Picardie : On est là la journée et on regarde ce qui nous entoure. Mais tard la nuit, j'étais assise là, à écrire sur ce bureau. J'avais les poils qui se hérissaient dans mon cou et je me disais 'Si je me retourne assez vite..."
Kristen Stewart : '...Je pourrais la voir.'
Justine Picardie : Honnêtement ? Oui. Mais ces cartes de Tarot, je n'en ai jamais vu de telles. Vous savez, le 5, le 22 le 19. Et là c'était son éventails, avec ces cinq étoiles dessus. Et quand je faisais des recherches pour mon livre, je suis allée à Aubazine. Vous savez c'est le couvent dans lequel elle a été amené quand elle était enfant après que sa mère décède. Et on peut voir ce genre d'étoiles sur la mosaïque au sol.
Kristen Stewart : Nous sommes allé là-bas pour un photoshoot.
Justine Picardie : C'est vrai ? A Aubazine ?
Kristen Stewart :Oui.
Justine Picardie : C'est génial. Y avait-il toujours des sœurs là-bas ?
Kristen Stewart : Oui, il y en avait une.
Justine Picardie : Quand j'y suis allée, c'était il y a 8 ans, il y avait environ 11 sœurs.
Kristen Stewart : Vraiment ?
Justine Picardie : Auparavant, elles formaient une communauté de plusieurs centaines de sœurs.
Kristen Stewart : Il en reste deux, mais il n'y en avait qu'une seule présente à ce moment-là. Elle nous a dit quelques mots, elle était vraiment cool. Elle a dit "Vous avez pris de très belle photo aujourd'hui, j'ai vu cela. Mais un jour, vous devriez revenir sans toutes ces personnes et vous devriez vraiment observer tout ce qu'il y a ici, et je vous montreraient certaines choses qui ne sont pas apparentes les premières fois qu'on les regarde." Et on était là "Qu'est ce que vous voulez dire par là ?" On avait l'impression qu'elle en disait plus que ce qu'elle disait réellement. On avait l'impression qu'elle voulait nous dire quelque chose "Revenez et voyez la réalité de ce lieu". "Qu'est-ce que c'est ? Vous pouvez nous le faire voir maintenant ?" Elle était "Non, il y a trop de monde ici."
Justine Picardie : Encore plus de chameaux. Je n'ai toujours pas décrypté la significations des chameaux.
Kristen Stewart : Il y a beaucoup de chameaux.
Justine Picardie Il y a beaucoup de chameaux.Peut-être que quelqu'un pourrait nous le dire. Karl, le sait probablement. Car il y a un chameau là, là et là et encore là. Mais pour quelqu'un qui a eu trois relations amoureuses profondes et passionnées... Elle est morte seule. Elle n'a jamais eu d'enfant. Elle a eu un neveu, possiblement. Mais... personne ne sait. J'ai le sentiment qu'elle s'est entourée d'animaux de compagnies, de créatures
Kristen Stewart : C'est en fait une romantique.
Justine Picardie : Oui, exactement. C'est donc ma pièce préférée de cet appartement. On peut allez visiter maintenant d'autres pièces de l'appartement qui sont aussi importantes.
Kristen Stewart : La première fois que je suis rentrée [dans l'appartement parisien de Coco Chanel] … Vous … Absolument … Je ne crois pas vraiment dans les aspects spirituels de la vie … Nécessairement … Mais il y a une épaisse énergie lorsque vous rentrez … Je ne sais pas si je me projette ou s'il y a un truc légitime … Mais vous pouvez la sentir.
Justine Picardie : Oui, je veux dire, on peut littéralement sentir le Chanel N°5 dans cette pièce. Et quand j’ai rencontré la petite-nièce de Coco Chanel, qui s’appelle aussi Gabrielle, elle m’a dit que Chanel dormait dans une chambre au Ritz, et puis le matin se levait pour venir ici travailler. Le portier du Ritz appelait pour prévenir que Mademoiselle Chanel était sur le chemin et allait arriver. A ce moment-là, ils allaient vaporiser les marches de l’escalier en spirales avec du Chanel N°5. Et puis elle venait ici et faisait brûler des essences pures de Chanel N°5 dans la cheminée.
Kristen Stewart : Ah vraiment ? Elle portait toujours ce parfum ?
Justine Picardie : Je pense oui. Quel parfum portez-vous ?
Kristen Stewart : Gabrielle [Rires]. Et j’aime Chanel Boy et Chanel Beige.
Justine Picardie : J’aime Chanel Boy.
Justine Picardie : Ce qui est intéressant, c'est que ceci est froid et cela est chaud … Et c'est toujours chaud.
Kristen Stewart : Pourquoi ? Oh mon dieu, pourquoi ? C'est tellement dingue !
Justine Picardie : Et je n'ai jamais été capable de résoudre cela … Mais à chaque fois que j'ai été ici, celui-ci est froid, celui-là est chaud.
Kristen Stewart : C'est dingue !
Kristen Stewart : Il y a beaucoup de miroirs ici. On a remarqué ça lors d’un photoshoot. Il y en a partout. Ils ne sont pas là en vain. Ils ne sont pas non plus positionnés pour que vous vous regardiez dans le miroir. Ils sont placés de telles manières que vous puissiez voir la pièce de différentes perspectives.
Justine Picardie : Que représente Gabrielle pour vous ? Je veux dire Gabrielle Chanel plutôt que Coco Chanel.
Kristen Stewart : Je ne pense pas qu’il ait quelque chose de grotesque à propos du faire de ce créer une identité. Je ne pense pas que cela paraisse inauthentique d’être celle qui détermine exactement qui vous êtes, et si cela signifie changer de nom, ça ne veut pas dire que vous vous cacher derrière un autre nom. Mais plutôt que vous vous êtes réellement trouvée. On m’a parlé de cet élément de continuité de son histoire, qui est la sortie de ce parfum mais c’est moins la sortie d’un parfum et plus à propos de la continuité de l’histoire, qui est centrée autour du mot 'insoumise'. Mais il n’y a pas de réelle traduction en anglais pour 'INSOUMISE', 'insoumise' sonne comme oui c’est rebelle, et ça veut dire que je ne vais pas m’incliner. Mais ils ont dit qu’il n’y avait pas de traduction car ce n'est pas à propos de se battre., il y a une position indéniable de la personne car ce mot est utilisé pour les décrire. Ils sont activement proactifs contre quelque chose, il n’y a pas de question sur ce qu’ils sont. Il y a une essence de, 'C’est comme ça', 'C’est leur position' … Ils sont insoumis.
Justine Picardie : C’est presque la définition d’ 'authenticité' pour moi.
Kristen Stewart : Oui, exactement.
Justine Picardie : Et la force d’être vous-même.
Kristen Stewart : Complètement. C’est tellement ça. Et honnêtement, quand ils m’ont expliqué tout ça j’étais tellement honorée qu’ils me demandent en quelque sorte de les aider à raconter cette histoire. Car vous pouvez penser cela de vous-même, vous encourager, c’est assez présomptueux de l’affirmer. Mais c’était agréablement rassurant de se voir demander de les aider à raconter cette histoire, car je soutiens cette notion avec tellement de ferveur.
Justine Picardie : Je dirais, que c’est vraiment l’incarnation de ce que vous représentez et de ce que vous incarnez.
Justine Picardie : Apparemment Chanel, quand elle regardait les défilés de mode, elle avait pour habitude de s’asseoir sur la cinquième marche en partant du haut. Karl a du vous dire cela.
Kristen Stewart : J’ai entendu cette histoire, oui.
Justine Picardie : Donc, une, deux, trois, quatre, cinq. Et si vous vous asseyez là, vous voir dans les miroirs… vous pouvez voir tout ce qu’il se passe en bas.
Kristen Stewart : Mais elle n’a pas à être vu.
Justine Picardie : Exactement.
Kristen Stewart : Vous pouvez voir toutes les perspectives.
Justine Picardie : Exactement. Oui le défilé avait lieu ici, et elle pouvait regarder la réaction de tout le monde d'ici.
Kristen Stewart : Oh mon Dieu ! Elle s'asseyait et observer. Et c'est bien, on pourrait utiliser cet élément pour la photo. Cinq perspectives différentes de moi.
Justine Picardie : Exactement. Mais aussi ce sens incroyable de l'art. Elle était amie avec Picasso, elle a travaillé avec lui. Mais elle disait toujours qu'elle n'était pas une artiste. Chanel disait que la mode était un art, et pourtant quand on regarde le design de cette escalier... c'était une artiste.
Kristen Stewart : On ne peut pas dire le contraire. J’ai une partie d’un tableau de Picasso qui sera toujours gravé en moi.
Justine Picardie : Oh wow. Elle aurait approuvé.
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