A l'occasion de la press junket américaine de Personal Shopper, Kristen a shooté une série de portraits pour LA Times devant l'objectif du photographe Jay L. Clendenin. Elle évoque sa collaboration avec Olivier Assayas, le projet et la célébrité dans une interview. Le réalisateur français parle également de l'actrice.
Du blockbuster à la muse du cinéma d'art et essai, Kristen Stewart est-elle la meilleure actrice de sa génération ?
Kristen Stewart s'installe sur une chaise et fixe ses yeux perçants, maquillés de kohl noir sur vous. 'La meilleure actrice de sa génération' – comme l'a déclaré Olivier Assayas après l'avoir mené vers un César pour leur film Clouds Of Sils Maria – était jusqu'à il y a quelques minutes sans pantalon ; mais maintenant elle porte un jean slim et un tee shirt blanc. Un cadenas délicat sur une chaîne en or utilisée sur un photoshoot qui vient juste de se conclure pend autour de son cou.
'Elle est la personne la plus solitaire que j'ai jamais joué', dit Stewart, plongeant dans la conversation à propos de son nouveau film, Personal Shopper, et son personnage, Maureen, une styliste pour les stars hantée qui passe ses journées à se déplacer sur un scooter d'une maison de couture de Paris jusqu'à son prochain client célèbre tout en faisant le deuil de la perte de son frère jumeau.
Il s'agit de son second film avec l'auteur français Assayas et une démonstration hypnotique de la star de Twilight qui l'a transformé en chérie du cinéma d'art et essai dont la célébrité stratosphérique lui a prêté un air de mystique, à la fois ouverte et éternellement méconnaissable.
Pris entre deux mondes, le personnage de Stewart dans le thriller psychologique élégant est une acheteuse haut de gamme qui passe son temps libre à chasser le fantôme de son frère dans tout Paris, désespérée de savoir s'il y a plus au-delà.
'Il y a cette réalité par défaut pour laquelle nous acceptions tous de vivre les uns avec les autres ; elle n'est pas du tout [dans ce schéma]', dit Stewart, débordante d'énergie due à la caféine. 'Et croyez-moi, elle aimerait se réveiller le matin et prendre un café et être normale. Elle a simplement cette préoccupation à l'égard de ces questions plus vastes qui n'ont pas de réponses et cela lui échappe jusqu'à un point où elle ne peut pas fonctionner'.
Il y a quelques années, Stewart admet [que] ces sortes de paralysies existentielles la tenaient éveillée la nuit.
'J'ai goûté à ce type de question débilitante où vous vous dites, 'Je ne peux pas savoir avec certitude si nous sommes oui ou non seuls. Je ne peux pas savoir ce qui m'arrivera lorsque je mourrai. Je ne peux pas savoir ce qui va se passer demain'', dit-elle. 'Mais cela ne sera jamais le cas pour vous. J'ai eu des crises d'anxiété où je me suis dit, 'Oh mon dieu, comment pouvons-nous ne pas savoir cela et continuer [de vivre] ?''.
A 26 ans, Stewart vit dans une réalité étrange et raréfiée. Elle a joué dans plus de 35 films, a fait les gros titres avec la franchise Twilight qui a engrangé 3,3 milliards de dollars, a atteint le sommet de la liste Forbes des actrices les mieux payées d'Hollywood et s'est retrouvée dans les viseurs des paparazzis bien plus que sa part de controverses alimentée par la célébrité au début de l'âge adulte.
Si quelqu'un a gagné le droit de se protéger des yeux qui se faufileront dans sa vie privée et peut être même dans son âme, c'est Stewart.
'Je défie constamment les gens', dit-elle, imitant la tête tournée vers le bas, les yeux détournant la posture qu'elle a appris à adopter il y a plusieurs années, lorsque la célébrité s'est installée à sa porte. 'Je suis vraiment excellente pour éviter le regard des gens, en traversant n'importe quel espace public. Je peux littéralement sentir lorsqu'il y a une énergie à éviter'.
Pourtant, même à Los Angeles, elle va occasionnellement trouver un nouvel endroit dans lequel personne ne se soucie qu'elle soit, eh bien, Kristen Stewart.
'Vous vous promenez dans un endroit et vous vous dites, 'Wow, c'est sympa, personne ne va … Avec moi ici – peut être que je parlerai à quelqu'un que je ne connais pas', dit-elle en riant. 'Vous le ressentez immédiatement. Les gens ne furètent pas partout'.
À l'écran et en dehors de l'écran, Stewart a cultivé une confiance manifestement iconoclaste, comme si elle était libérée de l'anxiété qu'elle s'impose à avoir à se protéger constamment. Dans les interviews, cela se traduit par le sentiment qu'elle est en quelque sorte toujours en train de parler à son esprit sans filtre. Dans les films, cela donne l'impression que chaque performance est une fenêtre dans la personnalité de Kristen Stewart.
'Plutôt que d'essayer de montrer à quelqu'un quelque chose, révéler accidentellement quelque chose est tellement plus intéressant', explique t-elle. 'Je veux toujours me positionner, me placer dans des paramètres pour que je puisse tout simplement le perdre, alors c'est toujours moi. Je ne peux rien apporter d'autre que moi-même'.
Assayas, qui projeté en avant première et en compétition à Cannes avec Stewart en compétition à Cannes, a trouvé en elle une présence fascinante depuis ses jours Twilight. Il a été inspiré pour écrire le personnage de Maureen, l'héroïne émotionnellement isolée dans Personal Shopper, spécifiquement pour Stewart après l'avoir vue se perdre elle-même pendant le tournage de Clouds Of Sils Maria, dans lequel elle joue l'assistante du personnage d'actrice à l'humeur changeante de Juliette Binoche.
'Elle est unique !', s'exclame Assayas dans un anglais avec un accent français, appelant de sa maison à Paris quelques jours avant l'avant première de Personal Shopper à Los Angeles, où Stewart a fait les gros titres simplement en apparaissant pour la première fois avec une tête blonde platine rasée.
'Je l'avais vue dans de nombreux films, mais j'ai toujours eu l'instinct qu'elle pourrait aller beaucoup plus loin', ajoute t-il. 'J'ai essayé de lui donner le message que c'était ok de courir, d'être elle-même, de suivre ses instincts. Elle possède cette combinaison extraordinaire de contrôle incroyable et de liberté simultanée. J'ai du mal à penser à une autre actrice qui possède une combinaison similaire et qui sait bien comment l'utiliser'.
Assayas loue même l'interprétation du pouce de Stewart dans une séquence particulièrement tendue de Personal Shopper , dans laquelle Maureen reçoit un SMS mystérieux et qu'elle est attirée dans un jeu du chat et de la souris dangereux avec son expéditeur inconnu.
'Même ce qu'elle fait lorsqu'elle tape [un SMS], elle interprète', déclare Assayas, qui a filmé les réponses par SMS de Stewart en gros plan, un tête à tête avec un fantôme dans la machine.
Stewart, dit-il, 'crée le film avec moi. Elle invente l'ambiance du film, elle invente le rythme du film – je l'aide à l'affiner mais elle me suit et je la suis'.
Cela n'est pas un hasard si Stewart est entrée avec son pouvoir en tant que star du cinéma indépendant acclamée par la critique, elle s'est également tournée vers la réalisation, intriguée par l'inspiration artistique. Son premier court métrage, une méditation de 17 minutes à propos de l'amour et de la solitude, s'inspire de la poésie qu'elle a écrite pendant des années, traitant des expériences passées et des amours perdues.
Come Swim a été projeté en avant première en janvier lors du Festival du Film de Sundance, où Stewart a été amusée par les journalistes qui ont essayé de déterminer quels sont ces célèbres ex le film porte.
'J'ai eu genre trois ou quatre relations vraiment publiques', dit-elle en riant. 'C'est tout ! Je ne suis que la somme de mes expériences, donc j'ai quelque chose à faire avec ces choses'.
Les débuts de son court métrage ont été éclipsés deux semaines plus tard, lorsque Stewart a délivré son monologue d'ouverture en tant qu'hôte invitée de l'émission Saturday Night Live. L'obsession sur Twitter du président Trump à propos de sa relation avec Robert Pattinson il y a quelques années, Stewart a fait une déclaration surprise à l'attention de Trump et du monde : 'Je suis tellement gay, mon pote'.
'Je leur ai demandé de me laisser faire quelque chose pour eux depuis un bon moment', dit-elle avec excitation du trio pop écossais. 'Ils sont tellement bons. Je me suis retrouvée avec un arc narratif assez simple mais définitif qui souligne la cause d'une manière douce mais silencieuse et confrontée.
Ensuite pour Stewart, il y a un biopic au sujet de Lizzie Borden qu'elle a tourné face à Chloe Sevigny en tant que célèbre femme de main et un film de JT de Leroy dans lequel elle jouera Savannah Koop, la femme qui a posé publiquement en tant que sensation littéraire qui se révélait plus tard être un faux.
'J'espère que cela va se faire bientôt', explique Stewart. 'C'est une chose tellement folle qui est arrivée à cette fille qui fait quelque chose simplement pour être impliquée et avoir un placement dans le monde, qui se perd complètement et qui fait l'objet de critiques de masse …'.
Tout d'abord, elle va se rendre à la Nouvelle Orleans pour tourner le film d'action de la Fox Underwater, dans lequel elle jouera le chef d'une équipe piégée sous l'océan.
'C'est assez épique, si nous le faisons bien. Il s'agit d'une équipe de personnages qui se retrouvent dans la base d'une plate pétrolière qui a implosé et dont ils ne peuvent pas se sortir', dit-elle. 'Mais il s'agit d'un gros film qui fonctionne aussi comme un jeu de plate forme, ce qui le rend encore plus intéressant'.
Et peut être après cela, une autre réunion avec Assayas ?
'Même après avoir fait Personal Shopper, j'ai l'impression qu'il y en a encore plus de son côté', dit-il. 'Je ne sais pas où sont les limites. Je pense qu'il n'y en a pas'.
Stewart est également partante pour une troisième collaboration. Après tout, elle porte un souvenir permanent dans leur travail sous la forme d'un tatouage qu'elle a imaginé pour son personnage de Clouds Of Sils Maria, qu'elle avait gravé sur son propre avant bras avant Personal Shopper.
'J'ai pensé que si vous mettez des indicateurs d'une vie personnelle sur elle, vous alliez vous dire, 'Qui es-tu ?'. Mais, lorsque je suis rentrée chez moi et qu'il n'y avait plus rien, je me suis dit, 'C'est à moi. Je veux cela'', explique t-elle à propos du tatouage, une réplique partielle de Guernica de Picasso, la première œuvre qui lui a fait retenir son souffle.
'C'est le point culminant de la peinture – un soleil – mais rien sur la peinture n'est éclairé', explique t-elle en jetant un coup d’œil sur l'encre. 'Le centre du soleil fonctionne en quelque sorte comme un élève, mais la lumière n'est pas allumée. Ouvrez simplement vos yeux'.
'Cela va toujours être sombre', ajoute Stewart, 'Si vos yeux sont fermés'.
* Outtakes
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