mercredi 4 mai 2016

Kristen en couverture du magazine Illimité (Mai 2016) - Edition Spéciale Festival de Cannes

Kristen est en couverture du magazine français des cinémas UGC  Illimité - Édition Spéciale Festival de Cannes (Mai 2016).

Vous pouvez télécharger (légalement et gratuitement) le magazine en format PDF : en cliquant ici .


(Cliquez sur les photos pour les agrandir)

* Interview :

 BELLA CIAO ?


Rendue plus « femme » dans  le Café Society de Woody Allen, Kristen Stewart y dit-elle pour autant adieu à sa légendaire capacité à séduire en tomboy évanescent ? Pas sûr.

Par Anouk Brissac | Photos © Gravier Productions, Inc., Photographer - Sabrina Lantos
Woody Allen l’a voulue plus féminine que jamais. Les jambes tantôt nues sous des jupes très courtes,
tantôt drapées d’un fourreau, une étole de dame en fourrure à portée de main. Dans Café Society,il est loin l’éternel sweat à capuche de Bella (Twilight), la princesse gothique qui fit d’elle une étoile, le même qu’elle arbore comme une seconde peau dans la « vraie vie », préférant les oripeaux grunge aux tralalas de jolie fille. Mais si Allen est parvenu à la relooker en poupée coquette, il se heurte à une réalité qui colle aux baskets – pourries – de l’actrice : celle d’être parfaitement indifférente au bruit que provoque sa beauté, pourtant assourdissant.
D’imposer, envers et contre tous ceux qui la filment, un profil obstinément bas vis-à-vis de sa capacité à séduire, en un clin d’œil couleur menthe voilé d’une mèche noire, le moindre spectateur. Alors oui, quand Vonnie fait son apparition dans Café Society il est immédiatement entendu que l’objet du désir, ce sera (encore) elle. Que les hommes de l’histoire sombreront dans ses bras ou dans le chagrin selon qu’elle les considèrera, ou pas. Mais très vite la nature discrète et passive de ’actrice, qu’on aime et qu’on guettait, reprend le dessus. Et l’on retrouve alors le garçon manqué au regard inquiet, cette allure gauche et juvénile et ce sourire gentil qui confèrent à Stewart un pouvoir qui vire à l’envoûtement, au sortilège, et même à la douleur qu’implique toute claque esthétique. D’autant plus retentissante qu’elle est inoffensive.

« K-Stew » est la nouvelle égérie de Mister Woody, qui fait d’elle l’appât irrépressible de Café Sociéty, confirmant au passage l’implantation de la mégastar de 26 ans dans le cinéma d’auteur.
Illimité lui a passé un coup de fil à Los Angeles, histoire de débriefer. C’est parti ma Kiki.

Vous voilà chez Woody Allen ! La consécration et la légitimation ultimes non ?
Kristen :  Quand j’ai passé l’audition, mon premier gros challenge a été de vaincre mon manque
d’assurance. J’étais tétanisée à l’idée de bosser avec un tel monument, et dans son univers si
singulier, avec son propre vocabulaire « allénien ». Si tu t’en sors pas avec ses codes, c’est
mort. J’ai auditionné sans avoir lu le script, sans avoir la moindre idée du sujet du film. On m’a
juste donné une feuille volante avec quelques dialogues. Mais bon, c’est tellement bien écrit un film de Woody Allen, tellement malin...

Il vous a bichonnée, genre « la petite nouvelle » ?
Kristen : Ses films, c’est de l’artisanat de luxe, de l’orfèvrerie de grand maître. Sur le plateau, il t’emmène dans son monde. Il fait tout pour que tu te sentes à l’aise, pour t’amuser, si bien que, à la fin de la journée de tournage, tu n’as pas du tout le sentiment d’avoir travaillé.

Je voudrais revenir sur ce que vous avez dit : vous auditionnez encore pour décrocher un rôle ?!
Kristen : Oui ! Mon personnage, Vonnie, on ne peut pas faire plus éloigné de ceux que j’ai incarnés avant. Elle est légère, pétillante, des qualités que je ne dégage pas naturellement. J’imagine qu’il voulait s’assurer que j’étais capable de les jouer. Vous savez, ça ne me pose aucun problème de passer des auditions. C’est rare mais ça m’irait qu’on me le demande plus souvent. J’aime me prouver que je mérite ce que j’ai. Et ça donne confiance d’être choisie après avoir été « jugée sur pièce ».

En effet, Vonnie est souriante et candide, elle virevolte dans de petites robes avec un nœud dans les cheveux. Ça va faire drôle au public qui vous connaît surtout énigmatique et taiseuse...
Kristen : Encore une fois, c’est si bien écrit que je n’ai pas eu beaucoup à faire pour me glisser dans
ses jupes. J’ai travaillé mon accent californien, tout en veillant à rester naturelle, pas « cartoonesque ». Et surtout j’avais comme partenaire Jesse (Eisenberg), avec qui j’ai déjà beaucoup tourné (Adventureland : un job d’été à éviter en 2008 et American Ultra en 2015). On est amis, on s’est vus grandir sur ces trois films. C’est drôle d’ailleurs, de voir l’évolution dans le temps des trois couples qu’on a formés, des gosses innocents jusqu’à la dure réalité de la vie, les mauvais choix sentimentaux... Entre nous, ça colle et ça décolle ! On peut vite avoir un côté nerd tous les deux. Du coup, je suis à l’aise avec lui. Je n’ai honte de rien, c’est LE partenaire qui sait me détendre.

D’autant que vous n’avez aucune technique à laquelle vous raccrocher en cas de loupé. Vous revendiquez n’avoir jamais pris de cours de théâtre, ne pas travailler avec un coach et préférer l’impro...
Kristen : Je ne suis pas contre, c’est juste que, jusqu’à présent, aucun de mes rôles ne nécessitait de
coach. Si j’en décrochais un qui me demandait d’accéder à des zones émotionnelles que je n’ai jamais explorées, j’y penserais. Mais même les répétitions en amont me gênent. Elles flinguent ce que je peux donner dès que la caméra tourne, le vertige de la première prise. Elles tuent le réel, l’instant, on tombe dans l’imitation de la vie, et alors je ne pense plus qu’au fait que tout est « pour de faux ». Être coachée, c’est comme faire une thérapie. Tu finis par te connaître si bien que, face à une situation, tu sais quel levier actionner pour avoir la bonne réaction. Cet aspect intentionnel me gêne. Moi j’ai besoin de trembler de peur, de nerfs, d’énergie, pas d’être bien préparée et confiante. C’est pas très pro ? Faux, c’est ainsi que j’ai construit ma carrière donc c’est que ça fonctionne avec moi. Jusqu’à présent du moins (rires) !

Café Society épingle la cruauté d’Hollywood, la célébrité, le star system, des impondérables de votre métier que vous déplorez publiquement. Déjà, dans Sils Maria d’Olivier Assayas, en vous glissant dans la peau de l’assistante d’une star de cinéma, vous leur disiez, en substance, un gros « Merde »...
Kristen : Je ne dis pas « Fuck you » à la célébrité. J’adore mon métier et, oui, je déplore ses à-côtés mais, vous savez, les films et ce qu’on y dit, c’est de la fiction hein, c’est faux...
Certes, mais quand même. Robert Pattinson et vous êtes devenus des stars planétaires avec Twilight.
La saga achevée, lui joue un chauffeur de stars hystériques dans Maps to The Stars tandis que vous faites Sils Maria et qu’on vous verra cet automne dans Personal Shopper, toujours d’Assayas, où vous serez encore au service d’une célébrité. Ça ne raconte rien ça, selon vous ?
Kristen : Peut-être que ces personnages dans la peau d’une autre actrice n’auraient pas sonné si pertinents, en effet. Si un metteur en scène veut parler de ça, alors oui, ça raconte quelque chose qu’il confie ces rôles à des gens qui connaissent bien de quoi il retourne, qui ont vraiment mais alors vraiment mis les mains dedans. Olivier et Woody Allen ont compris ça....

Après Twilight, ce genre de cinéastes, vous avez pris conscience que vous vouliez vous en rapprocher, histoire d’effacer un peu l’impact Bella Swan-teen idol-saga young adult ?
Kristen : Je n’ai jamais rien fait dans ce but précis, même si j’ai conscience que cet impact est très fort. Dans mes choix il y a aussi l’aspect « vie ». Même un film moyen, s’il me permet de vivre une expérience forte, je fonce, sans prendre à chaque fois la précaution de vouloir être dans un chef-d’œuvre. Pas de choix de carrière stratégiques ou trop précautionneux.

Mais c’est important tout de même d’être adoubée par l’intelligentsia...
Kristen : Je suis consciente que c’est cool d’être associée à ce type de cinéastes. En tant qu’actrice américaine, travailler hors de chez soi c’est une chance. Il y a une vraie différence avec les États-Unis, c’est la prise de risque et la motivation. À l’image d’Olivier ils ne vendent pas leur âme. En France les gens ne font pas des films pour l’argent et devenir célèbres, ils les font par passion, tout entiers, par nécessité et sans concession.

Merci pour elle. Elle vous le rend bien, Cannes a sélectionné Café Society et Personal Shopper...
Kristen : C’est mon tapis rouge préféré entre tous les tapis rouges du monde ! Vous savez pourquoi ? Vous n’êtes obligée de parler à personne, personne ne vous parle et vous ne montez pas seule mais avec tout le casting et le réalisateur. Vous regardez le film et comme dans la salle on sent tous les fantômes prestigieux du passé, même si tout le monde déteste le film, ça se passe bien. C’est cool.

http://www.kstewfrance.com/


 

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