* Interview
Kristen : Mais je pense que cette industrie est tellement vieille ... Euh vous savez ... On a un vue rétrécie ... Et cela s'étend tellement rapidement ... Hum à tant de niveaux. C'est difficile pour moi de m'exprimer parce que ... C'est étrange ... Je suis foutrement chanceuse et tellement stimulée, habitée, jamais ennuyée ... Et j'ai quelque chose en face de moi à chaque fois. Donc ... Cela semble bizarre pour moi de dire en quelque sorte, 'Ce n'est pas juste !' ... [Journaliste chuchote quelque chose] Ouais exactement ! C'est genre ... Les mecs font des films parce que les films rapportent plus d'argent ... C'est comme les femmes ... Cela paraît logique ... Vous savez ... Si vous vous ennuyez ou si vous avez le sentiment qu'il y a un manque en face de vous ... C'est culotté de ma part de dire, 'Bouge toi, fais quelque chose !'. Mais je viens d'une famille ... Ma mère est une artiste. C'est un peintre ... Une scénariste également ... Lorsqu'elle ne travaillait pas, elle faisait quelque chose d'autre ... Elle ne s'ennuie jamais. Et restez assis là et se plaindre à propos de ce sujet ... [Chuchote] ... 'Fais quelque chose !!! Ecris quelque chose, bouge toi pour faire quelque chose !!! ' ... Vous savez c'est facile de dire ... Putain c'est difficile d'arriver à faire en sorte que les films soient réalisés. C'est un énorme luxe. Qui va simplement faire des films ? Mais ce sujet est tellement répandu partout en ce moment ... Et c'est tellement ennuyeux.
Kristen : Elle est tellement sûre d’elle avec les personnes qui ne font rien. Certains acteurs ont besoin d’être guidés dans tout ça, c’est comme si tu essaies de raconter trop l’histoire, ça va être, 'Et non tu n’as pas besoin de faire ça. Ca va se faire tout seul'. Tout ce qui va en vouloir la peine, va transparaître. Vous savez, en tant qu’acteur, c’est notre boulot de raconter des histoires parfois. Et dans ce cas, elle ne travaille pas comme ça. C’est pour cela que ses films sont tellement exposés au vent et naturels et vivants.
Kristen : Ce sont trois histoires différentes qui se croisent d’une certaines manière car elles n’ont aucun lien les unes avec les autres. Je pense qu’elle a trouvé deux lignes de traverse dans lesquelles elle parle d’un personnage qui est obsédé par quelque chose qu’elle ne peut pas avoir. Je joue une jeune avocate, qui est distraite et qui vit une expérience avec une autre jeune femme. Cette fille vient dans un de mes cours et nous avons une conversation. Ça parle en quelque sorte du fait que vous pouvez avoir un échange avec quelqu’un et vous pouvez penser que vous partagez quelque chose, que vous êtes avec quelqu’un, que vous n’êtes pas seul. Mais vous n’avez pas la même conversation, pas le même échange, ce n’est pas une expérience partagée. C’est comme une mauvaise connexion. Je connais ce sentiment où vous pensez que vous traversez quelque chose avec une personne, que vous avez une expérience avec elle. Mais en fait vous avez tort. Vous vous en rendez compte et vous vous dites, 'Ils n’ont même pas entendu ce que j’ai dit …' . Vous savez, 'J’ai projeté tout ce que je ressentais vers eux, j’ai eu cette expérience qui n’a en fait pas existé' . J’interprète quelqu’un qui ignore complètement une autre personne. Elle est assez seule. C’était simplement un environnement magnifique dans lequel être. Calme et méditatif d’une certaine façon. J’adore ses films [note du staff : ceux de Kelly Reichardt]. Je pense qu’elle se concentre sur des choses sur lesquelles d’autres personnes ne se concentrent pas dans les films. Elle regarde ce qu’il se passe entre les choses dont les gens se préoccupent. Elle ne fabrique rien, tout est à propos de la découverte et le fait de laisser les choses vivre et respirer. Elle n’essaie pas de divertir quelqu’un, elle est tellement à l’aise avec le fait de s’asseoir et de regarder rien se passer, qu’à la fin quelque chose se passe. Ce n’est pas quelque chose qui se contrôle ou que l’on peut planifier. J’adore ses films.
Kristen : Les gens me demandent souvent si je préfère des petits films ou des gros films, ou s’il y existe un rôle de rêve. C’est un truc tellement dingue dans lequel s’engager. Le sens de compulsion que j’ai besoin d’avoir pour pouvoir accepter la responsabilité de partir et prétendre que je suis quelqu’un d’autre dans un film, pour lequel de nombreuses personnes ont donné beaucoup d’argent. Tout le monde est passionnément investi par le film. Ce n’est pas un choix, je lis quelque chose et je me dis, 'Je sais, je sais que je peux faire ça'. Je pense avoir toujours su le genre d’histoire que je voudrais raconter, écrire et réaliser. Oui, je veux le faire et je le ferais. Mais je navigue de manière instinctive. Je lis tout. Et il y a des trucs très mauvais et d’autres trucs géniaux.
* Vidéo
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