HQ outtake
Scans en LQ
* Preview de l'interview
Présentons la vraie Kristen Stewart, dans toute sa splendeur
Notre jeune fille faisant la couverture du numéro d'août parle de prendre des risques, de se battre contre les ennemis et d'apprendre à laisser les choses se produire.
C'est une nuit tombante humide dans le centre ville d'Atlanta et Kristen Stewart est perchée sur un tabouret de bar trop grand pour elle au bar Saltwood & Bar de l'Hotel Loews, balançant ses jambes fines dans le vide alors qu'elle parle d'une prison pour femmes. Pas un centre pénitencier à la Orange Is The New Black au sens littéral du terme – mais plus l'incarcération psychologique et sociale que toutes les femmes ressentent à différents moments de leur vie, lorsque l'on attend de nous que l'on sourit, plaise, supporte, accepte, soit reconnaissant, acquiesce, présente des excuses, fléchisse, soit heureux. Stewart, 25 ans, connaît tout ça concernant la prison pour femmes : la façon dont une femme peut être punie de ne pas être retomber au bon endroit, de ne pas refléter ce que la culture estime qu'elle devrait être, de ne pas être, 'Je crois que les mots clés sont accessible, facile et simple', dit-elle avec un roulement des yeux exagéré.
Stewart, en ville pour tourner le drame militaire d'Ang Lee Billy Lynn's Long Halftime Walk, n'est et n'a jamais été, comme de ceux-là. Elle a passé des années durant lesquelles on lui demandé de prendre des poses lugubres sur les tapis rouges ou de ne pas briller sur les plateaux des talk shows ou de ne pas avoir l'audace d'avoir des désirs au-delà de ceux que le public avait pour elle parce qu'ils croyaient qu'ils avaient le droit de façonner son personnage depuis qu'elle était une jeune fille dans une saga de blockbuster basée sur des livres best-seller. Enfin, elle a décidé de prendre à bras le corps les étiquettes interdites jetées sur son chemin et de dire, 'Allez vous faire foutre !'.
'J'ai mis mon univers à feu', admet-elle avec un sourire narquois, 'Et je l'ai regardé brûler'. Stewart laisse tomber sa tête, tire sur l'ourlet de son sweat noir simple. Éloigne un moustique. Tire d'un coup sec sur un fil de sa chaussette en coton dans sa basket Converse. 'En parlant très franchement', dit-elle enfin, en levant son menton et en avalant une gorgée sa vodka tonic, 'Ce fut une période très traumatisante au début de mes 20 ans qui a déclenché quelque chose en moi qui était un peu plus', elle fait une pause, puis insiste sur le mot, 'sauvage'.
* Citations de l'interview
A propos du fait d'atteindre la paix vis à vis de son image publique – 'Je suis vraiment fière d'être capable d'avancer et de ne pas tomber dans chaque cratère mental. C'est une nouvelle chose pour moi. L'âge m'a rendu plus intelligente et plus calme. Et c'est foutrement génial'.
A propos de son apparence et du fait de se couper les cheveux – 'Mes cheveux étaient dans un tel état. J'avais l'impression d'être entre guillemets 'sexy' peut être importe quoi. Je pouvais me cacher derrière ça. Dès que je n'ai pas toute cette masse de cheveux, je dois laisser apparaître mon visage. J'avais l'impression d'être plus confiante que je ne l'avais été depuis un bon moment. Et je me sentais vraiment bien. Peut être que pour la plupart des gens, les cheveux longs sont plus jolis. Mais alors quoi ? Est-ce votre objectif principal dans la vie que d'être désiré ? C'est foutrement ennuyeux'.
A propos du fait de s'excuser – 'Dernièrement, je suis moins du genre à dire, 'Je suis tellemeeeeeent désolée'. Et beaucoup plus du genre à dire, 'Non. Putain. Bordel'.
A propos du meilleur conseil qu'elle ait reçu – 'Patti Smith m'a dit de toujours prendre soin de mes dents et de mes poumons'.
A propos de son succès à un jeune âge – 'Entre 15 et 20 ans, c'était vraiment intense. J'étais constamment anxieuse. J'étais un genre de maniaque du contrôle. Si je ne savais pas comment quelque chose allait tourner, je me rendais malade ou tout simplement je m'enfermais ou était inhibée d'une manière qui a été vraiment débilitante'.
* Interview complète :
Présentons la vraie Kristen Stewart, dans toute sa splendeur
Notre jeune fille faisant la couverture du numéro d'août parle de prendre des risques, de se battre contre les ennemis et d'apprendre à laisser les choses se produire.
C'est une nuit tombante humide dans le centre ville d'Atlanta et Kristen Stewart est perchée sur un tabouret de bar trop grand pour elle au bar Saltwood & Bar de l'Hotel Loews, balançant ses jambes fines dans le vide alors qu'elle parle d'une prison pour femmes. Pas un centre pénitencier à la Orange Is The New Black au sens littéral du terme – mais plus l'incarcération psychologique et sociale que toutes les femmes ressentent à différents moments de leur vie, lorsque l'on attend de nous que l'on sourit, plaise, supporte, accepte, soit reconnaissant, acquiesce, présente des excuses, fléchisse, soit heureux. Stewart, 25 ans, connaît tout ça concernant la prison pour femmes : la façon dont une femme peut être punie de ne pas être retomber au bon endroit, de ne pas refléter ce que la culture estime qu'elle devrait être, de ne pas être, 'Je crois que les mots clés sont accessible, facile et simple', dit-elle avec un roulement des yeux exagéré.
Stewart, en ville pour tourner le drame militaire d'Ang Lee Billy Lynn's Long Halftime Walk, n'est et n'a jamais été, comme de ceux-là. Elle a passé des années durant lesquelles on lui demandé de prendre des poses lugubres sur les tapis rouges ou de ne pas briller sur les plateaux des talk shows ou de ne pas avoir l'audace d'avoir des désirs au-delà de ceux que le public avait pour elle parce qu'ils croyaient qu'ils avaient le droit de façonner son personnage depuis qu'elle était une jeune fille dans une saga de blockbuster basée sur des livres best-seller. Enfin, elle a décidé de prendre à bras le corps les étiquettes interdites jetées sur son chemin et de dire, 'Allez vous faire foutre !'.
'J'ai mis mon univers à feu', admet-elle avec un sourire narquois, 'Et je l'ai regardé brûler'. Stewart laisse tomber sa tête, tire sur l'ourlet de son sweat noir simple. Éloigne un moustique. Tire d'un coup sec sur un fil de sa chaussette en coton dans sa basket Converse. 'En parlant très franchement', dit-elle enfin, en levant son menton et en avalant une gorgée sa vodka tonic, 'Ce fut une période très traumatisante au début de mes 20 ans qui a déclenché quelque chose en moi qui était un peu plus', elle fait une pause, puis insiste sur le mot, 'sauvage'.
Elle a choisi de ne pas élaborer, et elle n’en avait pas besoin. La surveillance publique de sa vie privée est continue, les détails dévoilés et divulgués par les médias comme des graines pour oiseaux. A ce niveau, quand les tabloïds ont fait des ravages dans sa relation de longue date en 2012, elle a livré un mea culpa sincère, mais baisser les armes n'a guère apaiser les foules, et Stewart ne semble pas favorable à reprendre ce chemin un jour. « Les femmes disent toujours qu’elles sont désolées. Je le dis tout le temps. Nous avons ce désir en nous de vouloir plaire, » dit-elle.
Comme dans la satire d’Amy Schumer où un panel de femmes intelligentes ne font rien mais elles s’excusent pour chacune de leur respiration, Stewart comprend cette volonté de fer de vouloir paraitre généreux même quand cela vous précipite vers votre propre abnégation.
« C’est bizarre car cet instinct est ce qui nous rend génial et admirable, » explique-t-elle. « Les femmes nous unissent. Mais ça craint que ce qui nous donne une certaine valeur et aussi ce qui se met en travers de notre chemin. » Elle soupire. « Dernièrement, je suis moins du genre à dire, [prend une voix pleurnichante] 'Je suis tellemeeeeeent désolée'. Et beaucoup plus du genre à dire,[remonte de quelques octaves] 'Non. Putain. Bordel'. »
Stewart prend une autre gorgée de son cocktail, la délivrance de laisser son ancienne elle, derrière quelque chose d’enivrant à contempler. « Le public me brûle sur le poteau en quelque sorte, » dit-elle. « Mais ça va, je peux le gérer. Je ne suis pas morte. »
L’actrice a grandi au cœur de Woodland Hills, en Californie, avec des parents ouvert d’esprit qui sont dans le business (son père est régisseur et producteur TV, sa mère superviseur scénariste et réalisatrice) ainsi que ses trois frères. Elle était très compétitive même étant enfant, gravitant autour des circuits, du football, du basketball – n’importe quel exutoire pour « l’énergie cinétique que j’ai la plupart de ma vie. »
Elle reparle d’un accident au collège quand son bon physique lui a bien servi. « Il y avait cette fille, qui faisait ce truc où elle attrapait les filles par les cheveux et les renverser. Cette fois-là, elle s’approchait de notre groupe et j’étais genre, « NON ! P****, tu veux vraiment faire ça ? » Pensant, ‘tu ne vas jamais pouvoir reculer devant ça.’ » Rigole Stewart. « J’étais une naine. J’avais le complexe qu’on les hommes petits. Et je sentais que je devais protéger mon amie qui était toute petite et qui n’avait pas autant de force que moi. Mais en fait, ça a mis fin à tout ça. »
Un garçon manquée auto-décrit à travers le collège, au teint frais, au look partagé, Stewart à galérer après qu’elle ait eu 13 ans et « tout d’un coup, ce n’était plus cool d’être un des garçons. » Elle n’a jamais oublié un moment très dur de son adolescence quand un de ses ami a dit, « très fort, et devant tout notre groupe, ‘’Kristen n’est pas une fille. Qu’est-ce qu’elle est ?’’ Et là, je suis tout simplement morte. C’était un moment de choc, d’une réelle rupture d’insécurité, totalement cliché, quand j’étais là, « P**** je me déteste tellement ! »
Stewart grimace au souvenir. « Il y a tellement de personnes qui disent, ‘Ph, ça a dû tellement être facile pour vous.’ Vous pensez que parce que je suis une actrice, je n’ai pas une progression normale du dégoût de soi-même ? »
Cette même année du Je me déteste, elle a complètement quitté l’école pour construire sa carrière (elle a commencé avec un rôle sans parole à la TV à l’âge de 9 ans), grandit devant nos yeux dans des films comme Panic Room et la Saga Twilight. « J’avais 17 ans quand j’ai fait Twilight. C’était la première fois que je voyageais seule. J’étais genre, Enfin. » Elle a apprécié l’autonomie car en fait elle ne s’est jamais considérer comme une enfant : « Quand j’étais plus jeune, je voulais vraiment être les adultes, comme s’adresse à moi comme à un adulte. J’étais la petite enfant la plus confiante, ouverte et communicative. J’essaie toujours de revenir à être comme ça. » Avec précaution, elle a refusé d’être dorlotée. « J’étais toujours du genre à dire, Je vais bien, Je vais bien, alors que ce n’était pas le cas. »
Avec le recul, elle aurait pu gérer les choses qui l’ont dérangé de manière différente. « Il y avait des choses que je n’ai pas dit à ma mère quand j’avais genre 5 ans que si je lui avais dit, ‘ J’ai tellement peur de ça,’ elle aurait pu être genre, ‘ Ne le sois pas, ce n’est pas grand-chose.’ Et j’aurais était comme, ‘Je t’ai eu.’ Je vais insister avec mes enfants, ‘Dis-moi ce qu’il s’est passé, parle-moi.’ Sachant qu’il pourrait y avoir une chose de laquelle je pourrais m’occuper si facilement pour, mais ils besoin de vous le dire. »
Penser que son « but n’a jamais été de devenir ultra célèbre en terme d’argent et de reconnaissance, » son travail en tant qu’adolescente la projeter dans la A-list. Avec un succès mondial et une exposition médiatique est venu un tout autre niveau de de brutalité et d’humiliation.
« La première fois que j’ai rencontré Kristen, c’était pendant le tournage de New Moon, » se rappelle l’actrice Dakota Fanning, qui a aussi interprété la musicienne Cherie Currie au côté du personnage de Kristen, Joan Jett en 2010 dans The Runaways. « Tout le monde a été harcelé et mal compris. Mais c’est à une telle ampleur avec Kristen. A ce moment-là, tout était perçu comme si elle s’en fichait. Mais la connaissant, je savais que ça la préoccupait beaucoup. Ca la contrariait, de savoir que les gens pensaient la connaitre. »
« Entre l’âge de 15 à 20 ans, c’était vraiment intense, » ajoute Stewart. « J’étais constamment anxieuse. J’étais une obsédée du contrôle. Si je ne savais pas comment les choses allaient se passer, ça me rendait malade, ou je me renfermais ou m’inhibais d’une manière complètement débilitante. »
Elle a prononcé le dernier mot avec exaspération et explique qu’elle apprend seulement maintenant, après 16 ans dans le business, à contrôler le train à grande vitesse dans son cerveau, pour construire des barrières émotionnelles saines, pour savoir ce qu’elle ne sait pas.
« A un certain point, vous vous laissez aller et vous vous adonnait à votre vie. J’ai enfin appris à faire ça et j’ai pu ressortir tellement plus de tout ça. » Dit-elle. « J’ai vécu une vie tellement intense pour une si jeune personne, j’ai fait ça à moi-même – mais j’en suis ressortie de l’autre côté pas endurcie mais forte. J’ai l’habilité de persévérer que je n’avais pas avant. C’est comme quand vous tomber sur vote tête de manière brutale. » Elle frappe ses mains ensemble. Clap ! « Et la prochaine fois, vous serait genre, ‘’Ouais, et alors ? Je suis déjà tombé sur ma tête auparavant.’’ »
« Le truc avec Kristen est que, qu’importe ce qu’elle fait, elle le vit, le dévore, s’endort avec, » explique Fanning. « Ce n’est jamais, ‘’Oh, cela pourrait être cool.’’ Elle est à fond dedans. »
Avec son dernier film, ce mois-ci American Ultra, un film d’action violent avec des camés, des crimes réalisé par Nima Nourizadeh (Project X) et avec en co-star Jesse Eisenberg, Stewart apporte sa marque de fabrique, l’intensité, dans une comédie pour la première fois. Elle n’est pas tellement inquiète sur le fait d’être drôle que de célébrer que « c’est le premier film que j’ai fait depuis un moment qui était super fun. »
Eisenberg a connu Kristen quand elle avait 17 ans, quand ces deux-là ont tourné dans le film sur le parc à thème, un drame-comédie, Adventureland. « Kristen est la personne qui se connait le mieux que vous pourrait rencontrer, sans regarder son âge, » dit-il. « Elle est dans une profession où vous devez vous posez des questions, les femmes plus que les hommes. Elle a toujours été très intuitive. Nous partageons le rejet de la prétention. Et nous prenons tous les deux très au sérieux ce que nous faisons. »
Bien qu’elle essaye de se détourner des drames gratuits de son monde, Stewart n’a pas entièrement abandonné sa face-caché émotive. Elle lit et écrit toujours des poèmes. Elle pleure toujours quand elle écoute du Van Morrison. « Avant j’étais embarrassée de la manière dont je pleurais tout le temps, » dit-elle. « Maintenant je pense que c’est un cadeau de ressentir des choses. »
Tandis que cela l’agace toujours d’être mal comprise – « Je dis toujours de la merde que je ne pense pas. Comme, ‘’Oh, Mon Dieu, c’est mal sortie. Ça sonnait faux.’’ » - Stewart a atteint une sorte de paix avec son image publique. De manière plus critique, elle a atteint un niveau de paix avec elle-même.
« J’avais besoin de me prendre quelque claque avant de comprendre cette leçon. Mais je ne voudrais pas l’échanger, pour être honnête, » dit-elle, souriante. « Je suis vraiment fière de pouvoir aller de l’avant et de ne pas tomber dans tous les cratères mentales. C’est quelque chose de nouveau pour moi. L’âge m’a rendu plus intelligente et plus calme. Et c’est génial. »
Son repas terminé, Stewart contemple les silhouettes des immeubles d’Atlanta. Elle tapote sur ses extensions qu’elle porte pour le film Billy Lynn. Dans le film, tiré du roman de Ben Fountain, elle joue la sœur d’un vétéran de l’Iraq, Billy Lynn (un nouveau venu Joe Alwyn), qui revient chez lui après d’un tour de la victoire au Texas.
« J’ai coupé mes cheveux quand j’ai eu 23 ans, » dit-elle. « L’effet était incroyable. » Quand on lui demande d’élaborer, ses mots ne sortent pas assez vite. « Mes cheveux étaient dans un tel état. J'avais l'impression d'être entre guillemets 'sexy' peut être importe quoi. Je pouvais me cacher derrière ça. Dès que je n'ai pas toute cette masse de cheveux, je dois laisser apparaître mon visage. J'avais l'impression d'être plus confiante que je ne l'avais été depuis un bon moment. Et je me sentais vraiment bien. C’était comme ne pas avoir son iPhone pendant deux mois. C’était le même sentiment de liberté. Ça peut paraitre tellement évident, mais c’est comme si mes cheveux me faisais vraiment sentir comme une « vrai fille ». Genre, je suis jolie, je suis féminine. Je ne sais pas pourquoi ça m’importe autant, comme si c’était pour prouver quelque chose. »
Stewart prend une grande respiration, et continue. « Chacun des mecs dans ma vie, hommes que je respecte, » dit-elle, en montrant ses extensions, « me disent, ‘’Mon Dieu, Kristen tu es superbe maintenant.’’ C’est genre, Wow. »
« Peut-être que pour la plupart des gens, les cheveux longs sont plus jolis. » concède-t-elle. « Mais alors quoi ? Est-ce votre objectif principal dans la vie que d'être désiré ? C'est foutrement ennuyeux »
Il commence à se faire tard, et Stewart a un appel très tôt le lendemain matin. Alors qu’elle descend de son tabouret de bar, une blatte passe sans faire de bruit à côté de son pied. Elle tressaute, et regarde cet insecte long comme un pouce, penchant sa tête pour le voir de plus près. « Nous avons pas de cafard aussi gros en Californie, » s’émerveille-t-elle. Une serveuse approche et demande à Stewart si elle « va l’écraser ? »
‘Oh, non, » dit-elle, les sourcils froncés. « Je veux dire, pourquoi devrais-je le faire ? » Au lieu de ça, elle l’a gentiment mis sur le côté avec sa chaussure. Ensuite, elle se redressa et marcha à grand pas, sans regarder derrière elle.
http://lasagarobsten.blogspot.be/Présentons la vraie Kristen Stewart, dans toute sa splendeur
Notre jeune fille faisant la couverture du numéro d'août parle de prendre des risques, de se battre contre les ennemis et d'apprendre à laisser les choses se produire.
C'est une nuit tombante humide dans le centre ville d'Atlanta et Kristen Stewart est perchée sur un tabouret de bar trop grand pour elle au bar Saltwood & Bar de l'Hotel Loews, balançant ses jambes fines dans le vide alors qu'elle parle d'une prison pour femmes. Pas un centre pénitencier à la Orange Is The New Black au sens littéral du terme – mais plus l'incarcération psychologique et sociale que toutes les femmes ressentent à différents moments de leur vie, lorsque l'on attend de nous que l'on sourit, plaise, supporte, accepte, soit reconnaissant, acquiesce, présente des excuses, fléchisse, soit heureux. Stewart, 25 ans, connaît tout ça concernant la prison pour femmes : la façon dont une femme peut être punie de ne pas être retomber au bon endroit, de ne pas refléter ce que la culture estime qu'elle devrait être, de ne pas être, 'Je crois que les mots clés sont accessible, facile et simple', dit-elle avec un roulement des yeux exagéré.
Stewart, en ville pour tourner le drame militaire d'Ang Lee Billy Lynn's Long Halftime Walk, n'est et n'a jamais été, comme de ceux-là. Elle a passé des années durant lesquelles on lui demandé de prendre des poses lugubres sur les tapis rouges ou de ne pas briller sur les plateaux des talk shows ou de ne pas avoir l'audace d'avoir des désirs au-delà de ceux que le public avait pour elle parce qu'ils croyaient qu'ils avaient le droit de façonner son personnage depuis qu'elle était une jeune fille dans une saga de blockbuster basée sur des livres best-seller. Enfin, elle a décidé de prendre à bras le corps les étiquettes interdites jetées sur son chemin et de dire, 'Allez vous faire foutre !'.
'J'ai mis mon univers à feu', admet-elle avec un sourire narquois, 'Et je l'ai regardé brûler'. Stewart laisse tomber sa tête, tire sur l'ourlet de son sweat noir simple. Éloigne un moustique. Tire d'un coup sec sur un fil de sa chaussette en coton dans sa basket Converse. 'En parlant très franchement', dit-elle enfin, en levant son menton et en avalant une gorgée sa vodka tonic, 'Ce fut une période très traumatisante au début de mes 20 ans qui a déclenché quelque chose en moi qui était un peu plus', elle fait une pause, puis insiste sur le mot, 'sauvage'.
* Citations de l'interview
A propos du fait d'atteindre la paix vis à vis de son image publique – 'Je suis vraiment fière d'être capable d'avancer et de ne pas tomber dans chaque cratère mental. C'est une nouvelle chose pour moi. L'âge m'a rendu plus intelligente et plus calme. Et c'est foutrement génial'.
A propos de son apparence et du fait de se couper les cheveux – 'Mes cheveux étaient dans un tel état. J'avais l'impression d'être entre guillemets 'sexy' peut être importe quoi. Je pouvais me cacher derrière ça. Dès que je n'ai pas toute cette masse de cheveux, je dois laisser apparaître mon visage. J'avais l'impression d'être plus confiante que je ne l'avais été depuis un bon moment. Et je me sentais vraiment bien. Peut être que pour la plupart des gens, les cheveux longs sont plus jolis. Mais alors quoi ? Est-ce votre objectif principal dans la vie que d'être désiré ? C'est foutrement ennuyeux'.
A propos du fait de s'excuser – 'Dernièrement, je suis moins du genre à dire, 'Je suis tellemeeeeeent désolée'. Et beaucoup plus du genre à dire, 'Non. Putain. Bordel'.
A propos du meilleur conseil qu'elle ait reçu – 'Patti Smith m'a dit de toujours prendre soin de mes dents et de mes poumons'.
A propos de son succès à un jeune âge – 'Entre 15 et 20 ans, c'était vraiment intense. J'étais constamment anxieuse. J'étais un genre de maniaque du contrôle. Si je ne savais pas comment quelque chose allait tourner, je me rendais malade ou tout simplement je m'enfermais ou était inhibée d'une manière qui a été vraiment débilitante'.
Présentons la vraie Kristen Stewart, dans toute sa splendeur
Notre jeune fille faisant la couverture du numéro d'août parle de prendre des risques, de se battre contre les ennemis et d'apprendre à laisser les choses se produire.
C'est une nuit tombante humide dans le centre ville d'Atlanta et Kristen Stewart est perchée sur un tabouret de bar trop grand pour elle au bar Saltwood & Bar de l'Hotel Loews, balançant ses jambes fines dans le vide alors qu'elle parle d'une prison pour femmes. Pas un centre pénitencier à la Orange Is The New Black au sens littéral du terme – mais plus l'incarcération psychologique et sociale que toutes les femmes ressentent à différents moments de leur vie, lorsque l'on attend de nous que l'on sourit, plaise, supporte, accepte, soit reconnaissant, acquiesce, présente des excuses, fléchisse, soit heureux. Stewart, 25 ans, connaît tout ça concernant la prison pour femmes : la façon dont une femme peut être punie de ne pas être retomber au bon endroit, de ne pas refléter ce que la culture estime qu'elle devrait être, de ne pas être, 'Je crois que les mots clés sont accessible, facile et simple', dit-elle avec un roulement des yeux exagéré.
Stewart, en ville pour tourner le drame militaire d'Ang Lee Billy Lynn's Long Halftime Walk, n'est et n'a jamais été, comme de ceux-là. Elle a passé des années durant lesquelles on lui demandé de prendre des poses lugubres sur les tapis rouges ou de ne pas briller sur les plateaux des talk shows ou de ne pas avoir l'audace d'avoir des désirs au-delà de ceux que le public avait pour elle parce qu'ils croyaient qu'ils avaient le droit de façonner son personnage depuis qu'elle était une jeune fille dans une saga de blockbuster basée sur des livres best-seller. Enfin, elle a décidé de prendre à bras le corps les étiquettes interdites jetées sur son chemin et de dire, 'Allez vous faire foutre !'.
'J'ai mis mon univers à feu', admet-elle avec un sourire narquois, 'Et je l'ai regardé brûler'. Stewart laisse tomber sa tête, tire sur l'ourlet de son sweat noir simple. Éloigne un moustique. Tire d'un coup sec sur un fil de sa chaussette en coton dans sa basket Converse. 'En parlant très franchement', dit-elle enfin, en levant son menton et en avalant une gorgée sa vodka tonic, 'Ce fut une période très traumatisante au début de mes 20 ans qui a déclenché quelque chose en moi qui était un peu plus', elle fait une pause, puis insiste sur le mot, 'sauvage'.
Elle a choisi de ne pas élaborer, et elle n’en avait pas besoin. La surveillance publique de sa vie privée est continue, les détails dévoilés et divulgués par les médias comme des graines pour oiseaux. A ce niveau, quand les tabloïds ont fait des ravages dans sa relation de longue date en 2012, elle a livré un mea culpa sincère, mais baisser les armes n'a guère apaiser les foules, et Stewart ne semble pas favorable à reprendre ce chemin un jour. « Les femmes disent toujours qu’elles sont désolées. Je le dis tout le temps. Nous avons ce désir en nous de vouloir plaire, » dit-elle.
Comme dans la satire d’Amy Schumer où un panel de femmes intelligentes ne font rien mais elles s’excusent pour chacune de leur respiration, Stewart comprend cette volonté de fer de vouloir paraitre généreux même quand cela vous précipite vers votre propre abnégation.
« C’est bizarre car cet instinct est ce qui nous rend génial et admirable, » explique-t-elle. « Les femmes nous unissent. Mais ça craint que ce qui nous donne une certaine valeur et aussi ce qui se met en travers de notre chemin. » Elle soupire. « Dernièrement, je suis moins du genre à dire, [prend une voix pleurnichante] 'Je suis tellemeeeeeent désolée'. Et beaucoup plus du genre à dire,[remonte de quelques octaves] 'Non. Putain. Bordel'. »
Stewart prend une autre gorgée de son cocktail, la délivrance de laisser son ancienne elle, derrière quelque chose d’enivrant à contempler. « Le public me brûle sur le poteau en quelque sorte, » dit-elle. « Mais ça va, je peux le gérer. Je ne suis pas morte. »
L’actrice a grandi au cœur de Woodland Hills, en Californie, avec des parents ouvert d’esprit qui sont dans le business (son père est régisseur et producteur TV, sa mère superviseur scénariste et réalisatrice) ainsi que ses trois frères. Elle était très compétitive même étant enfant, gravitant autour des circuits, du football, du basketball – n’importe quel exutoire pour « l’énergie cinétique que j’ai la plupart de ma vie. »
Elle reparle d’un accident au collège quand son bon physique lui a bien servi. « Il y avait cette fille, qui faisait ce truc où elle attrapait les filles par les cheveux et les renverser. Cette fois-là, elle s’approchait de notre groupe et j’étais genre, « NON ! P****, tu veux vraiment faire ça ? » Pensant, ‘tu ne vas jamais pouvoir reculer devant ça.’ » Rigole Stewart. « J’étais une naine. J’avais le complexe qu’on les hommes petits. Et je sentais que je devais protéger mon amie qui était toute petite et qui n’avait pas autant de force que moi. Mais en fait, ça a mis fin à tout ça. »
Un garçon manquée auto-décrit à travers le collège, au teint frais, au look partagé, Stewart à galérer après qu’elle ait eu 13 ans et « tout d’un coup, ce n’était plus cool d’être un des garçons. » Elle n’a jamais oublié un moment très dur de son adolescence quand un de ses ami a dit, « très fort, et devant tout notre groupe, ‘’Kristen n’est pas une fille. Qu’est-ce qu’elle est ?’’ Et là, je suis tout simplement morte. C’était un moment de choc, d’une réelle rupture d’insécurité, totalement cliché, quand j’étais là, « P**** je me déteste tellement ! »
Stewart grimace au souvenir. « Il y a tellement de personnes qui disent, ‘Ph, ça a dû tellement être facile pour vous.’ Vous pensez que parce que je suis une actrice, je n’ai pas une progression normale du dégoût de soi-même ? »
Cette même année du Je me déteste, elle a complètement quitté l’école pour construire sa carrière (elle a commencé avec un rôle sans parole à la TV à l’âge de 9 ans), grandit devant nos yeux dans des films comme Panic Room et la Saga Twilight. « J’avais 17 ans quand j’ai fait Twilight. C’était la première fois que je voyageais seule. J’étais genre, Enfin. » Elle a apprécié l’autonomie car en fait elle ne s’est jamais considérer comme une enfant : « Quand j’étais plus jeune, je voulais vraiment être les adultes, comme s’adresse à moi comme à un adulte. J’étais la petite enfant la plus confiante, ouverte et communicative. J’essaie toujours de revenir à être comme ça. » Avec précaution, elle a refusé d’être dorlotée. « J’étais toujours du genre à dire, Je vais bien, Je vais bien, alors que ce n’était pas le cas. »
Avec le recul, elle aurait pu gérer les choses qui l’ont dérangé de manière différente. « Il y avait des choses que je n’ai pas dit à ma mère quand j’avais genre 5 ans que si je lui avais dit, ‘ J’ai tellement peur de ça,’ elle aurait pu être genre, ‘ Ne le sois pas, ce n’est pas grand-chose.’ Et j’aurais était comme, ‘Je t’ai eu.’ Je vais insister avec mes enfants, ‘Dis-moi ce qu’il s’est passé, parle-moi.’ Sachant qu’il pourrait y avoir une chose de laquelle je pourrais m’occuper si facilement pour, mais ils besoin de vous le dire. »
Penser que son « but n’a jamais été de devenir ultra célèbre en terme d’argent et de reconnaissance, » son travail en tant qu’adolescente la projeter dans la A-list. Avec un succès mondial et une exposition médiatique est venu un tout autre niveau de de brutalité et d’humiliation.
« La première fois que j’ai rencontré Kristen, c’était pendant le tournage de New Moon, » se rappelle l’actrice Dakota Fanning, qui a aussi interprété la musicienne Cherie Currie au côté du personnage de Kristen, Joan Jett en 2010 dans The Runaways. « Tout le monde a été harcelé et mal compris. Mais c’est à une telle ampleur avec Kristen. A ce moment-là, tout était perçu comme si elle s’en fichait. Mais la connaissant, je savais que ça la préoccupait beaucoup. Ca la contrariait, de savoir que les gens pensaient la connaitre. »
« Entre l’âge de 15 à 20 ans, c’était vraiment intense, » ajoute Stewart. « J’étais constamment anxieuse. J’étais une obsédée du contrôle. Si je ne savais pas comment les choses allaient se passer, ça me rendait malade, ou je me renfermais ou m’inhibais d’une manière complètement débilitante. »
Elle a prononcé le dernier mot avec exaspération et explique qu’elle apprend seulement maintenant, après 16 ans dans le business, à contrôler le train à grande vitesse dans son cerveau, pour construire des barrières émotionnelles saines, pour savoir ce qu’elle ne sait pas.
« A un certain point, vous vous laissez aller et vous vous adonnait à votre vie. J’ai enfin appris à faire ça et j’ai pu ressortir tellement plus de tout ça. » Dit-elle. « J’ai vécu une vie tellement intense pour une si jeune personne, j’ai fait ça à moi-même – mais j’en suis ressortie de l’autre côté pas endurcie mais forte. J’ai l’habilité de persévérer que je n’avais pas avant. C’est comme quand vous tomber sur vote tête de manière brutale. » Elle frappe ses mains ensemble. Clap ! « Et la prochaine fois, vous serait genre, ‘’Ouais, et alors ? Je suis déjà tombé sur ma tête auparavant.’’ »
« Le truc avec Kristen est que, qu’importe ce qu’elle fait, elle le vit, le dévore, s’endort avec, » explique Fanning. « Ce n’est jamais, ‘’Oh, cela pourrait être cool.’’ Elle est à fond dedans. »
Avec son dernier film, ce mois-ci American Ultra, un film d’action violent avec des camés, des crimes réalisé par Nima Nourizadeh (Project X) et avec en co-star Jesse Eisenberg, Stewart apporte sa marque de fabrique, l’intensité, dans une comédie pour la première fois. Elle n’est pas tellement inquiète sur le fait d’être drôle que de célébrer que « c’est le premier film que j’ai fait depuis un moment qui était super fun. »
Eisenberg a connu Kristen quand elle avait 17 ans, quand ces deux-là ont tourné dans le film sur le parc à thème, un drame-comédie, Adventureland. « Kristen est la personne qui se connait le mieux que vous pourrait rencontrer, sans regarder son âge, » dit-il. « Elle est dans une profession où vous devez vous posez des questions, les femmes plus que les hommes. Elle a toujours été très intuitive. Nous partageons le rejet de la prétention. Et nous prenons tous les deux très au sérieux ce que nous faisons. »
Bien qu’elle essaye de se détourner des drames gratuits de son monde, Stewart n’a pas entièrement abandonné sa face-caché émotive. Elle lit et écrit toujours des poèmes. Elle pleure toujours quand elle écoute du Van Morrison. « Avant j’étais embarrassée de la manière dont je pleurais tout le temps, » dit-elle. « Maintenant je pense que c’est un cadeau de ressentir des choses. »
Tandis que cela l’agace toujours d’être mal comprise – « Je dis toujours de la merde que je ne pense pas. Comme, ‘’Oh, Mon Dieu, c’est mal sortie. Ça sonnait faux.’’ » - Stewart a atteint une sorte de paix avec son image publique. De manière plus critique, elle a atteint un niveau de paix avec elle-même.
« J’avais besoin de me prendre quelque claque avant de comprendre cette leçon. Mais je ne voudrais pas l’échanger, pour être honnête, » dit-elle, souriante. « Je suis vraiment fière de pouvoir aller de l’avant et de ne pas tomber dans tous les cratères mentales. C’est quelque chose de nouveau pour moi. L’âge m’a rendu plus intelligente et plus calme. Et c’est génial. »
Son repas terminé, Stewart contemple les silhouettes des immeubles d’Atlanta. Elle tapote sur ses extensions qu’elle porte pour le film Billy Lynn. Dans le film, tiré du roman de Ben Fountain, elle joue la sœur d’un vétéran de l’Iraq, Billy Lynn (un nouveau venu Joe Alwyn), qui revient chez lui après d’un tour de la victoire au Texas.
« J’ai coupé mes cheveux quand j’ai eu 23 ans, » dit-elle. « L’effet était incroyable. » Quand on lui demande d’élaborer, ses mots ne sortent pas assez vite. « Mes cheveux étaient dans un tel état. J'avais l'impression d'être entre guillemets 'sexy' peut être importe quoi. Je pouvais me cacher derrière ça. Dès que je n'ai pas toute cette masse de cheveux, je dois laisser apparaître mon visage. J'avais l'impression d'être plus confiante que je ne l'avais été depuis un bon moment. Et je me sentais vraiment bien. C’était comme ne pas avoir son iPhone pendant deux mois. C’était le même sentiment de liberté. Ça peut paraitre tellement évident, mais c’est comme si mes cheveux me faisais vraiment sentir comme une « vrai fille ». Genre, je suis jolie, je suis féminine. Je ne sais pas pourquoi ça m’importe autant, comme si c’était pour prouver quelque chose. »
Stewart prend une grande respiration, et continue. « Chacun des mecs dans ma vie, hommes que je respecte, » dit-elle, en montrant ses extensions, « me disent, ‘’Mon Dieu, Kristen tu es superbe maintenant.’’ C’est genre, Wow. »
« Peut-être que pour la plupart des gens, les cheveux longs sont plus jolis. » concède-t-elle. « Mais alors quoi ? Est-ce votre objectif principal dans la vie que d'être désiré ? C'est foutrement ennuyeux »
Il commence à se faire tard, et Stewart a un appel très tôt le lendemain matin. Alors qu’elle descend de son tabouret de bar, une blatte passe sans faire de bruit à côté de son pied. Elle tressaute, et regarde cet insecte long comme un pouce, penchant sa tête pour le voir de plus près. « Nous avons pas de cafard aussi gros en Californie, » s’émerveille-t-elle. Une serveuse approche et demande à Stewart si elle « va l’écraser ? »
‘Oh, non, » dit-elle, les sourcils froncés. « Je veux dire, pourquoi devrais-je le faire ? » Au lieu de ça, elle l’a gentiment mis sur le côté avec sa chaussure. Ensuite, elle se redressa et marcha à grand pas, sans regarder derrière elle.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.