mercredi 18 mars 2015

Kristen en couverture du magazine britannique Wonderland [Février/Mars 2015]

Kristen est en couverture du magazine britannique Wonderland dans le numéro spécial mode (édition février/mars 2015). Le photoshoot en noir et blanc a été réalisé par le photographe Hedi Slimane.

* Clichés HQ :













* Scans 





* Interview de Kristen :

De toutes les actrices à Hollywood, Kristen Stewart est tout simplement la plus cool. Avec ses cheveux courts et son style garçon manqué décontracté, elle est d'une beauté androgyne frappante. Elle est comme cette fille de l'école que vous avez admiré pour son mystère et sa confiance tranquille et que vous avez en quelque sorte détesté pour sa capacité à rendre en quelque sorte un pantalon de survêtement à la mode. Stewart est nettement différente de beaucoup d'actrices de son âge – il n'y a pas d'aspect pompeux et distingué, pas de présence sur les médias sociaux, aucun selfie, aucun paparazzi la shootant accidentellement à la sortie d'une discothèque. Elle est plus sobre que cela, une qualité qui perce non à travers sa personnalité mais aussi son jeu d'actrice. Elle est subtile. Elle n'exagère pas. Avec Stewart, il s'agit plus souvent d'un monologue intérieur. Tout est dans les yeux, ces yeux vers perçants qui sont à la fois doux, sauvages et menaçants.

Stewart n'avait que 17 ans quand elle a été engagée dans le rôle de Bella Swan dans Twilight, la saga romantique vampirique qui a fait d'elle une superstar internationale et prouvé qu'elle pouvait ancrer une franchise de films à plusieurs milliards de dollars. Mais elle n'est pas contre emprunter les sentiers battus. Au cours des deux années post Twilight, elle s'est éloignée des superproductions hollywoodiennes, plutôt en se réinventant sous les traits de la reine des films indépendants, avec des rôles dans le film acclamé par les critiques Camp X-RayClouds Of Sils Maria et le candidat actuel aux Oscars, Still Alice. Et avec un trio éclectique de nouveaux films qui sortiront en salles en 2015, il n'y aura pas de pause Stewart. Elle est agitée et imprévisible, comme la bonne rebelle qu'elle est.

Nous nous sommes rencontrés un lundi après midi au Café Figaro, un endroit pour déjeuner dans le quartier de Los Feliz à Los Angeles. Elle porte un tee shirt déchiré décontracté, un pantalon style baggy et son maquillage de la veille. Elle a une poignée de main ferme. Stewart a grandi à Los Angeles, fille de parents travaillant dans l'industrie du cinéma. Mais cela n'a pas été l'enfance hollywoodienne glamour que vous pourriez imaginer. Sa maison était dans la Vallée de San Fernando – célèbre pour sa chaleur, ses studios de porno et un certain type de jeune fille qui passe beaucoup de temps dans les centres commerciaux et parle avec une voix perchée. Sa mère est scénariste et son père régisseur TV, mais Stewart est catégorique : ils n'ont jamais été des 'parents qui l'ont poussé vers la scène'. 'Mes parents étaient tous les deux assez choqués par mon intérêt pour le métier d'actrice car je n'étais pas le type d'enfant acteur', dit-elle. 'Ils m'ont rapidement fait prendre conscience de l'improbabilité de devenir une actrice à succès'. Elle se souvient de sa première année d'auditions comme étant stérile. 'Tout le monde pensait que je ressemblais à un garçon', rit-elle. Mais ses parents ont accepté de continuer de la trimbaler d'audition en audition, principalement à cause de l'intérêt grandissant de leur fille dans le processus de la réalisation des films. 'J'ai presque grandi sur un plateau de tournage', dit-elle, 'et j'ai aimé être dans cet environnement'.

Stewart a décroché son premier rôle au cinéma à l'âge de 9 ans, jouant une sorte de garçon manqué dans The Safety Of Objectsde Rose Troche. Son heure est venue quelques années plus tard, quand, à 11 ans, elle a été engagée pour apparaître aux côtés de Jodie Foster dans le thriller de 2002 de David Fincher, Panic Room – encore une fois, jouant le rôle d'un garçon manqué. Cela a été un vrai rôle dans sa propre vie. En tant que jeune adolescente, on se moquait d'elle à l'école car elle porte les vêtements de son frère, ne rasant pas ses jambes et refusant carrément d'être la fille de la Vallée typique. A 14 ans, elle a quitté l'école publique et opté pour l'enseignement à domicile. 'Mon enfance a pris une forme assez bohème', se souvient-elle. 'Je me débrouillais bien à l'école, mais je n'ai jamais senti une pression spécifique. On m'a toujours permis de trouver mes propres intérêts et les poursuivre'.

Cette nature libre dans la forme a apparemment influencé la façon dont elle choisit ses efforts en matière de film. Elle a dit à plusieurs reprises que son approche dans le choix des rôles est intuitive, pas pragmatique – qu'elle a 'simplement besoin de le ressentir, de laisser le scénario me frapper et me détruire'. Pourtant à juste 24 ans, son travail s'étale dans tous les domaines, prouvant à la fois l'étendue de son jeu d'actrice et sa volonté de prendre des risques. Pour n'en nommer que quelques uns : il y a eu Into The Wild réalisé par Sean Penn ; l'adaptation cinématographique de la bible hippie de Jack Kerouac, On The Road ; The Runaways, dans lequel elle a incarné Joan Jett ; son rôle de Blanche Neige dans le blockbuster hollywoodien Blanche Neige Et Le Chasseur ; et sa performance, l'année dernière, sous les traits d'un soldat à Guantanamo Bay, dans Camp X-Ray de Peter Sattler. Stewart sera la première a vous dire comment elle se sent 'totalement et foutrement chanceuse' concernant l'opportunité qu'elle a eu de jouer une telle variété de rôles intéressants et complexes, car elle sait que ces rôles sont limités dans l'industrie du cinéma.

Au cours des dernières années, les rôles pour les femmes à Hollywood – plus précisément, l'absence de ceux-ci – sont devenus un sujet brûlant. Ce n'est pas un secret que les femmes sont largement sous représentées dans le cinéma et la télévision, à la fois à l'écran et dans les coulisses. Lors de la cérémonie des Oscars 2014, Cate Blanchett a utilisé son discours de remerciements pour le prix de la Meilleure Actrice pour lancer un appel pour plus de premiers rôles pour les femmes, critiquant ceux au sein de l'industrie qui  's'accrochent perpétuellement à l'idée que les films, avec les femmes en leur cœur, sont des expériences rares'. Sur une note plus optimiste, Maggie Gyllenhaal, tout en acceptant un prix aux Golden Globes le mois dernier, a commenté ce qu'elle ressentait comme étant une richesse croissante des rôles intéressants pour les actrices féminines, qu'elle jugeait 'révolutionnaire et évolutif'. Je me demande si Stewart, après avoir été présente dans l'industrie du cinéma depuis 15 ans, estime qu'Hollywood commence à expier la pénurie historique de rôles féminins complexes.

'Il est impossible de nier que les bons projets pour les femmes se dressent comme des roches en silex , sur une terre sèche, croûtée', dit Stewart. 'C'est vrai pour les femmes de mon âge, c'est pourquoi nous nous jetons toutes si voracement sur ces projets. Je pense que les femmes ont toujours dû se battre un peu plus durement et je ne pense pas que cela va changer instantanément. Mais je pense que Maggie a raison et que les choses avancent'. Malgré le fait que de plus en plus de cinéphiles sont des femmes, elle note, que les rôles masculins dominent les écrans, car les studios et les producteurs que estiment que c'est 'sûr'. Il s'agit d'une idée essentiellement archaïque.'Nous vendons à nos publics du minuscule', continue t-elle. 'Aujourd'hui, les films sont financés presque exclusivement par crainte systématique, du genre, 'OK, ce projet va m'assurer un salaire', ou, 'Ce film m'assure de récupérer mon argent, basé sur une équation créée par un scientifique issu de la recherche'. Il n'y a plus aucun risque. Et c'est tellement cliché de le dire, mais pour faire vraiment de grandes choses, nous avons besoin de prendre des risques'.

Stewart s'arrête, son visage se crispe un peu, et elle organise ses pensées avec soin, sans doute étant au courant de la manière si facile dont ses mots pourraient être pris hors contexte et paraît ingrate. 'C'est stupide de jouer l'avocat du diable lorsqu'il s'agit d'avoir une conversation à propos des rôles féminins à Hollywood, car ensuite vous faites ce truc 'de féminisme inversé' qui est devenu étrangement à la mode ces derniers temps. J'ai le sentiment que certaines filles de mon âge sont moins enclines à dire 'Bien sûr je suis une féministe, et bien sûr je crois en l'égalité des droits pour les hommes et les femmes', car il y a des implications qui vont de pair avec le mot féministe dont ils ont l'impression qu'ils sont trop directif ou agressif'' Beaucoup de filles de nos jours disent, 'Ewww, je ne suis pas comme ça'. Ils ne comprennent pas qu'il y a pas de façon particulière qui vous oblige à vous tenir debout pour toutes les choses que le féminisme défend'. Elle crédite le rebond féministe à ce qui est finalement un manque de connaissances sur le sujet – une question qui a également été abordée par Emma Watson dans son récent discours à l'ONU à propos de l'égalité des sexes et le féminisme. 'C'était vraiment cool qu'elle fasse ça', dit Stewart de manière enthousiaste concernant Watson. 'C'était quelque chose qui déchire'.

Stewart vit sa vie sous un microscope. Alors que c'est véridique pour beaucoup de gens célèbres, cela est intensifié lorsque vous êtes à la tête d'une grande franchise, et l'une des actrices les mieux payées d'Hollywood. Dernièrement, il y a eu des spéculations à propos de sa sexualité, qui semblent être fondées uniquement sur sa préférence pour des tenues jean/baskets plus que des micro robes moulantes et le fait qu'elle est parfois vue aux côtés de ses amies filles – comme c'est scandaleux.

'Votre vie devient cette émission de télé réalité diffusée pour la consommation publique', dit-elle. 'Genre, j'ai probablement été suivie ici et ils vont photographier chaque expression que je fais et se demander ce que cela signifie, et ensuite c'est l'émission qui sera diffusée le soir. Et parfois, ils attrapent quelque chose de vrai, mais souvent c'est enraciné dans la pure fausseté'. Son attitude rebelle et le détournement de la norme hollywoodienne n'a fait qu'alimenter l'intrigue des médias à propos de sa vie privée, qui a constamment été sondée et disséquée depuis qu'elle a 17 ans. Le microscope de la célébrité laisse peu de place pour les essais et les tribulations de la découverte de soi, libre de tout contrôle – que ce soit professionnellement, personnellement, sexuellement ou esthétiquement. Ceux qui sont devenus célèbres pendant l'adolescence savent mieux que quiconque.

On a dit à de nombreuses fois que Stewart se sent mal à l'aise sous les projecteurs, qu'elle est maladroite ou visiblement fiévreuse lors des interviews, qu'elle se renfrogne sur le tapis rouge. Mais lors de cette observation, il faut considérer qu'aujourd'hui, la norme du monde entier pour être 'à l'aise sous les projecteurs' est Kim Kardashian. Certes, les plupart des artistes semblent un peu fragiles en comparaison. Pour moi, Stewart semble parfaitement heureuse et crédible dans son rôle d'actrice et star hollywoodienne. Mais il y a un gouffre entre être heureux et crédible, et être une personne avide de gloire, et aujourd'hui nous sommes moins perplexes par ce dernier élément. 'Les gens ont du mal à accepter quand quelqu'un affiche le moindre geste d'inconfort sous les projecteurs', dit-elle. 'Vous êtes censé vous imprégner de chaque parcelle de célébrité comme si c'était le soleil. Mais je pense que c'est carrément effrayant que la célébrité soit évaluée de manière si élevée, même au-dessus du bonheur. J'aime faire des films, mais je ne fais pas mon travail pour être une personne célèbre'.

Malgré la fausseté de la rumeur, Stewart a continué à être elle-même de manière agressive et sans fausse excuse – quelque chose que ses fans et ses partenaires louent régulièrement. Il est évident que dans son style nonchalant et son sex appeal, qui a l'a conduite à être le visage du parfum Balenciaga et d'une campagne de publicité de Chanel en 2014. 'Grâce à mon association par défaut avec la mode, j'ai passé du temps dans ce monde avec certaines des pires personnes que j'ai rencontrées, ainsi que certaines des plus intéressantes et gentilles', rit-elle.'Dans la mode, les bons s'en sortent. Chanel a été plus que conscient de travailler avec des gens qui les intéressent ; ils sont très axés sur la famille. Lorsque j'étais plus jeune, cela m'a fait me sentir à l'aise dans un monde qui était d'ailleurs si inconfortable pour moi'.

Cette année verra Stewart dans trois nouveaux films, y compris Equals, une histoire d'amour futuriste, avec Nicholas Hoult, et la comédie American Ultra, un film sur un zonard, dans lequel elle apparaît aux côtés de Jesse Eisenberg (qui a été son partenaire en 2009 dans Adventureland). 'C'est comme La Mémoire Dans La Peau pour toute personne qui aimait Adventureland', dit-elle à propos d'Adventureland. Pour une filmographie si diverse, c'est son premier rôle vraiment comique et on peut dire qu'elle est nerveuse à ce sujet. 'J'espère que je suis drôle dedans', dit-elle avec une candeur attachante. 'J'espère complémenter Jesse, parce qu'il est terrible. Mais je prends tout au sérieux !', rit-elle. 'Je ne sais pas … Mes amis pensent que je suis drôle, mais genre, si Emma Stone jouait le rôle, elle serait foutrement hilarante'. Ce n'est pas souvent que vous rencontrez une actrice d'Hollywood si humble pour complimenter les talents d'un de ses pairs au dessus de sa propre personne. Mais ce qui est commun à Stewart. Elle parle ouvertement de ses défauts et de ses craintes, en particulier lorsqu'il s'agit des papillons qu'elle ressent à propos de son prochain exercice : la réalisation.

Stewart sait que sa notoriété en tant que comédienne sera à la fois une bénédiction et une malédiction quand elle passera derrière la caméra – avec un public qui vient avec des attentes. Mais pour l'instant, elle écrit beaucoup et fait des projets.'J'ai écrit un putain de court métrage dont je suis vraiment fière. C'est plus abstrait plutôt que super narratif. C'est comme un poème ; c'est à propos de l'eau'.

Les gens demandent, 'Pourquoi ne réalise t-elle pas simplement un long métrage ?'. Mais je veux m'entraîner avant. Je veux avoir de l'expérience'. Elle est une grande fan de John Cassavetes, qui fut un pionnier du cinéma d'improvisation et du cinéma vérité. Stewart parle de son style de cinéma comme d'une influence. 'Je pense que la première chose que je vais faire vivra des passages à vide'.


Lorsqu'on l'interroge sur les acteurs qu'elle scrutait, elle cite immédiatement Gena Rowlands, la femme de Cassavetes et collaboratrice de longue date. 'Gena Rowlands déchire', dit-elle. 'Mais, vous savez, c'est la réponse évidente'. D'autres influences incluent Catherine Keener et Julianne Moore, qui joue la mère de Stewart dans Still Alice, qui sortira au printemps.

'Elle est super cool, elle flotte simplement', dit Stewart de Moore. 'Travailler avec Julianne m’a fait me sentir mieux à propos de la manière par laquelle j’approche le jeu d’acteur, qui peut être assez technique. Je suis tellement intéressée par le processus de fabrication des films que je ne peux pas être un de ces acteurs méthodiques qui 'lâche totalement prise' et qui ne sait pas où est la caméra. Je sais toujours où est ce putain de truc. Je suis l’actrice la plus ennuyante, toujours à dire, 'Tu sais, tu devrais te reculer un peu'. Julianne est indéniablement talentueuse, mais elle est encore un peu une chirurgienne. Donc, elle m’a fait me sentir genre, ouais, peut être que je ne 'lâche pas prise' comme beaucoup d’acteurs le font, mais c’est peut être OK'

Cet esprit technique et visuel l’aidera sans aucun doute quand elle passera derrière la caméra. Mais à part le fait d’être contrôlé, Stewart refuse d’avoir les mains liées. 'Les meilleures expériences de film que j’ai eu c’était ceux où nous essayons tous de trouver quelque chose, mais nous n’étions pas sur de ce que c’était. Vous vous donnez du temps pour méditer, et à la fin vous réalisez pourquoi tout le monde s'est lié. Je ne veux pas savoir exactement là où je vais, je veux juste y aller'.

C’était le réveillon du Jour de l’An quand j’ai reçu l’appel pour dire qu’Hedi Slimane adorerait photographier Kristen Stewart pour notre couverture du mois de Février. Des mois en projets, les choses sont finalement devenues réalité et le shoot s’est déroulé deux jours après. L’ex-enfant star rentre dans la royauté d’Hollywood. Kristen et le directeur de création de Saint Laurent, Hedi Slimane – deux des icônes les plus pertinentes et excitantes de la mode et du cinéma – ont passé l’après-midi ensemble à Los Angeles, et le résultat parle de lui-même. Interviewée par la chroniqueuse sexe de Vogue, Kristen par de ce que c’est que de grandir sous les feux des projecteurs, de se faire la main dans une comédie et d’apprendre 'à se perdre' avec Julianne Moore.

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