lundi 19 mai 2014

Critique de Map To The Stars par Paris Match

"Maps to the Stars": la galère des étoiles

Planant bien au-dessus des simples mortels, dans les hauteurs d’une cité où les anges battent de l’aile dans un ciel toujours bleu, vit une tribu composée d’idoles, de déesses et de demi-dieux. Riches à l’excès, excessifs dans leurs plaisirs, désaxés dans leurs jouissances, exécrables dans leurs caprices, ces divinités peuplent un olympe bien contemporain que l’on nomme Hollywood. Plongeant sa caméra comme un bâton de dynamite dans une fourmilière dorée, David Cronenberg en extrait une poignée d’étoiles du 7e art et quelques-uns de leurs parasites. Supernova des blockbusters pour ados popcornisés, Benjie (Evan Bird) est une star en herbe et cocaïne. A 13 ans, il a déjà connu plusieurs cures de désintoxication. Sa mère (Olivia Williams) le couve comme un poulain aux œufs d’or. Quant à son père (John Cusack), il est coach de développement personnel (surtout celui de sa fortune). Il compte, parmi sa clientèle, Havana Segrand (Julianne Moore), une vedette vieillissante qui partouze sans conviction pour décrocher un rôle à Oscar. Elle vient d’embaucher comme assistante, Agatha (Mia Wasikowska), une jeune provinciale au visage à demi défiguré.

De vieilles brûlures qui vont rallumer la mèche d’une bombe familiale incestueuse… De retour à Cannes, le réalisateur canadien «trashe» dans la soupe hollywoodienne avec ce drame pamphlétaire adapté d’un scénario de Bruce Wagner. Pour sa vivisection cinématographique, le réalisateur de «Faux-semblants» utilise, sans anesthésie, les forceps de la tragédie antique. Si le film met un peu de temps à placer ses charges explosives sous le soleil californien, le bouquet final de son feu d’artifices (dans tous les sens du terme) est grandiose. Sublimement malsaine dans le rôle d’une actrice qui se raccroche pathétiquement aux branches les plus pourries de la gloire, Julianne Moore peut prétendre, avec ce rôle radical, au prix d’interprétation féminine. Déjà présent dans «Cosmopolis», le précédent film de Cronenberg présenté à Cannes en 2012, Robert Pattison n’hérite ici que d’un second rôle pour le moins satellitaire. Parfaitement bien dessinées, ces «Cartes pour les étoiles» vous mèneront directement à Hollywood, une planète à l’atmosphère aussi viciée que vicieuse.

source : parismatch.com

Merci http://www.rpattzrobertpattinson.com/

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