jeudi 12 mai 2016

Cannes 2016 : Interview de Woody Allen avec MetroNews

Cannes 2016 - Woody Allen : 'Kristen Stewart peut faire bien plus que des films de vampires'

INTERVIEW – Après Minuit A Paris en 2011, le cinéaste de 80 ans fait à nouveau l’ouverture du Festival de Cannes avec l’élégant et romantique Café Society. Rencontre avec le réalisateur new-yorkais pour évoquer l’amour, l'âge d’or d'Hollywood et Kristen Stewart, son actrice.

MetroNews : Café Society se concentre sur une romance impossible. Vous êtes un pessimiste de l’amour ?  
Woody Allen : C’est surtout qu’une histoire d’amour heureuse serait trop ennuyeuse : le malheur est la meilleure des matières pour un auteur ! Dans la vie, l’une des plus grosses difficultés à laquelle nous sommes confrontés, c’est la relation avec le sexe opposé. A 21 ans, la plupart d’entre nous avons déjà eu le cœur brisé cinq ou six fois.

MetroNews : Pourquoi avoir situé votre histoire durant l'âge d’or d'Hollywood ? 
Woody Allen : Parce que c’était justement une époque très romantique. A la fin des années 30, dans les night clubs d'Hollywood, il y avait tout le gratin, défilant dans les tenues les plus glamour qui soient. Je regrette que cette élégance se soit perdue. Aujourd’hui, les jeunes sont branchés mais rarement sophistiqués : pour eux, l’élégance, c’est un truc de grand-mère ! Au risque de passer pour un ringard, quand je vais à l’opéra et que je vois des mecs en tee-shirt et en baskets, ça me chiffonne. Pour moi, l’élégance ne sera jamais démodée.

MetroNews : Vous auriez aimé travailler à cette époque ? 
Woody Allen : Surtout pas. Les réalisateurs n’avaient pas leur mot à dire : leur film leur échappait dès lors qu’il partait au montage. Je n’aurais pas voulu exercer ce métier avant les années 60, quand les metteurs en scène ont enfin acquis leur liberté d’auteur.

MetroNews : Vous critiquez la superficialité de l’industrie du cinéma à cette époque. Elle existe encore ? 
Woody Allen : Et comment ! L’argent généré par notre industrie renforce les luttes d’ego et les tempéraments de requins. Aujourd’hui, il n’est question que de cash et de succès. On se fout de la qualité, on enchaîne les films de super héros qui coûtent des millions, et les auteurs sont mis sur le banc de touche. C’est pour cela que je travaille indépendamment, avec l’aide de mécènes : je dépense juste ce dont j’ai besoin et, en échange, on me fiche la paix !

MetroNews : Avez-vous trouvé une nouvelle muse en Kristen Stewart ?
Woody Allen : Non, c’est juste la personne qui correspondait le mieux au rôle. Nous cherchions une actrice capable d’être à la fois une jeune fille en fleur au début du film puis une femme du monde à la Elizabeth Taylor dans un second temps. Elle s’est imposée immédiatement. Elle peut faire bien plus que des films de vampires. Il n’y a d’ailleurs aucune raison qu’elle perde son temps avec des blockbusters qui rapportent des millions : elle devrait faire des films comme les miens qui ne rapportent rien !

MetroNews : Que pensez-vous de la comparaison de Jesse Eisenberg avec le jeune Woody Allen ? 
Woody Allen : Il est bien plus complexe et talentueux ! Moi, je ne peux jouer que les personnages que je m’écris. Je vois mal un réalisateur me proposer un Shakespeare ou un Tchekhov : je serais ridicule. Jesse, lui n’a aucune limite.

MetroNews : Vous jouerez à nouveau dans vos films ? 
Je viens de tourner avec Miley Cyrus dans la mini-série en six épisodes que j’ai réalisée pour Amazon. C’est une comédie qui se passe dans les années 60, une période de troubles pour les Etats-Unis.

Metronews : Miley Cyrus est un choix étonnant... 
Woody Allen : Je l’avais vue à la télévision et elle m’avait intrigué : elle est tellement drôle. Et c’est une excellente actrice. 


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