A l'occasion de la promotion britannique de Personal Shopper, Kristen fait la couverture du magazine Sight & Sound. Dans l'interview, elle aborde le film et son personnage Maureen, sa collaboration et son amitié avec Olivier Assayas, son travail avec Lars Eidinger, sa collaboration avec Woody Allen et son premier court métrage, Come Swim.
L'interview semble avoir été réalisée lors du Festival du Film de Cannes 2016, puisqu'elle n'avait pas encore tourné Come Swim.
Plonger dans le moment
Au cours du [Festival du Film de] Cannes l'année dernière, où Personal Shopper a été projeté en avant première, Kristen Stewart a parlé de l'anxiété, des attentes du public et de l'art de jouer la comédie.
Journaliste : Vous êtes seule devant la caméra dans beaucoup de scènes dans Personal Shopper. Ce film était-il particulièrement exigeant ?
Kristen Stewart : Je ne me suis pas donnée la chance de me détendre. J'ai travaillé six jours par semaine, 16 heures par jour et le septième jour, je travaillais pour Chanel. Mais, l'implacabilité du tournage est ressentie, je pense, et cela aide le film, parce que comme Maureen, j'ai eu le sentiment que je ne pouvais pas m'empêcher de devoir faire face avec le fait d'avoir un corps et un esprit. Les deux étaient fatigués. Je ne suis pas une actrice de personnage – je ne veux pas me cacher derrière les personnages, je veux me retrouver en eux. Et Maureen était particulièrement épuisante. Elle se laisse momentanément la possibilité d'être distraite par le plaisir. C'est la raison pour laquelle ces moments du film donnent l'impression qu'ils sont si bons.
Journaliste : Maureen est dans un état d'esprit très sombre, n'est-ce pas ?
Kristen Stewart : Ouais et je connais ce sentiment – avoir des manifestations physiques d'anxiété basées sur des questions vraiment ambitieuses auxquelles vous n'allez jamais obtenir de réponses. Mais si c'est le cas, comment allez-vous vous libérer de ce processus de réflexion ? Je pense que la façon dont vous le faites est de ne pas vous distraire de manière absurde, mais en trouvant une paix en sachant les choses.
Journaliste : Est-ce différent de jouer la comédie dans une pièce originale et jouer la comédie dans une adaptation d'un livre ?
Kristen Stewart : Il y a des battements émotionnels qui doivent être contrôlés et transposés lorsque vous faites un projet basé sur un livre, car il y a des gens qui auront des attentes. J'ai essayé d'éviter de penser à cela lorsque je faisais partie de la Saga Twilight ; j'ai essayé de vivre dans une bulle, donc je n'ai pas été affectée par les attentes. Dans le cas de Personal Shopper, il existe des éléments fantastique de l'histoire, bien sûr, mais en même temps, beaucoup de gens ont vu des fantômes ou sont persuadés qu'ils en ont vu, donc ils ont leurs propres attentes.
Journaliste : Avez-vous vous mêmes une acheteuse personnelle ?
Kristen Stewart : J'ai une styliste avec laquelle je travaille depuis que j'ai 13 ans. Tous ces vêtements que nous obtenons pour les tapis rouges et les événements, ils nous sont prêtés. Mais cela ne veut pas dire qu'ils ne donnent pas le sentiment d'être authentique. Je n'ai pas d'acheteuse personnelle – en fait c'est vraiment une position de niche, très rare, sauf si vous vivez dans une bulle très particulière. Un bon styliste n'essaie pas de faire autre chose que de souligner la personne que vous êtes. La mienne me connaît très bien et cela paraît vraiment cliché, mais nous avons une collaboration très authentique.
Journaliste : C'est votre second film [après Clouds Of Sils Maria] avec Olivier Assayas. Comment travaillez-vous avec lui ?
Kristen Stewart : J'ai appris à le connaître très bien ou au moins une version de lui. Il y a une proximité – j'ai trouvé que nous étions d'accord l'un avec l'autre sans toujours devoir aborder les choses avec des mots. J'ai vraiment le sentiment qu'il me voit. C'est vraiment un excellent sentiment en tant qu'actrice – qu'il y ait quelqu'un qui a l'impression de vous voir comme vous êtes vraiment.
Je ne peux pas dire comment il est techniquement en tant que réalisateur, parce que ce n'est pas la chose sur laquelle je me focalise, mais il n'est pas manipulateur ou dans le contrôle, là où certains réalisateurs peuvent manipuler et contrôler de manière insensée parce qu'ils veulent posséder votre performance.
Il n'y a rien de mal à cela, c'est simplement une approche différente. Bien qu'Olivier soit responsable de la route sur laquelle nous évoluons, je peux encore décider où aller.
Journaliste : Pouvez-nous nous parler de votre collaboration avec votre partenaire Lars Eidinger ?
Kristen Stewart : C'était incroyable. C'est un acteur de théâtre et je n'ai aucune expérience à ce sujet. Sa portée et le contrôle de ses instrument sont tellement évidents. Il n'a pas cette chose de théâtre trop préparée qu'ont beaucoup d'acteurs de théâtre. Il ne performe pas. Il essaie vraiment de trouver son chemin dans un instant ; un instant qui dure 60 secondes et il ne tente jamais de le répéter. J'aime travailler comme ça. Nous avions une scène ensemble et il nous a fallu toute la journée pour la tourner, ce qui était génial – nous pouvions être vraiment indulgent et nous l'avons faites plusieurs fois. Chaque fois que nous l'avons faite, à la fin, nous nous disions, 'Wow, c'était cool. Je ne m'attendais pas à ça'. Et c'est la chose la plus cool à avoir avec un autre acteur. La plupart des acteurs veulent contrôler ce qu'ils transmette pour pouvoir en prendre le crédit.
Lorsque vous faites une bonne performance, vous pouvez être fier de vous être permis de plonger dans l'instant, mais cela n'est pas à vous de le posséder. C'est vraiment juste quelque chose qui s'est passé. Vous pouvez être fier parce que cela s'est bien passé, mais cela n'est pas quelque chose que sur lequel vous pouvez vraiment mettre votre nom.
Journaliste : D'autre part, vous avez récemment travaillé sur Café Society avec Woody Allen, qui fait rarement plus d'une ou deux prises. Comment avez-vous trouvé cela ?
Kristen Stewart : Honnêtement, c'est bizarre. Dès que vous avez le sentiment de connaître toutes vos répliques, vous avez terminé, vous continuez. Mais, il a cette chose décontractée … Personne ne contrôle les moments, ne maîtrise les battements émotionnels. Une fois que vous l'avez, il est parti. Vous ne pouvez pas trop y penser. Cela instille les films avec quelque chose. Ça les rend léger. Vous aviez deux ou trois fois pour le faire et l'immédiateté était vraiment motivante. Vous avez cette impression que vous êtes en train de travailler avec Woody Allen et il vous a donné ce personnage et vous pouvez l'améliorer et vous pouvez écrire des lignes de Woody Allen.
Journaliste : Quel est le prochain projet pour vous ?
Kristen Stewart : Je viens tout juste d'obtenir le finance pour un court métrage, que je vais réaliser. C'est une sorte d'histoire non linéaire et j'essaie de faire ma propre vision de l'école de cinéma. J'ai certaines image dans ma tête et cela a pris quatre ans, mais c'est vraiment en train de prendre forme. Finalement, il est prêt à être tourné. [note du journaliste : le film, Come Swim, a été tourné l'année dernière et il a été projeté en avant première lors du Festival du Film de Sundance]
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