jeudi 12 octobre 2017

Personal Shopper : Interview de Kristen avec SBS Movies

A l'occasion de la press junket américaine de Personal Shopper, Kristen évoque le film, son personnage Maureen, l'intrigue, sa collaboration avec Olivier Assayas ou encore la mode dans une interview avec SBS Movies.


Kristen Stewart parle de la mode, des peurs, de l'étiquette des SMS et de Personal Shopper

L'actrice s'assoit pour parler de son dernier élan dans l'inconnu, en tant qu'assistante d'une célébrité qui est harcelée par un fantôme.

C'est le lendemain de l'avant première mondiale de Personal Shopper à Cannes, lorqu'une Kristen Stewart en verve s'assoit pour parler de son tournant en tant que star dans le procédural d'art et essai à propos de la mode surnaturelle d'Olivier Assayas.

Le film est son second avec Assayas, après avoir volé le spectacle en tant qu'assistante personnelle de Juliette Binoche dans Clouds Of Sils Maria. Comme elle l'a dot, elle a trouvé son âme sœur dans Assayas et Personal Shopper est loin d'être leur dernière collaboration. Cette fois, elle joue un rôle principal, mais une fois de plus, il l'a faite jouer une petite main d'une autre célébrité. En tant que Maureen, elle se promène dans Paris pour récupérer des éléments de haute couture pour une patronne froide qui reconnaît à peine son existence. Pas que Maureen veuille de l'attention – elle se contente principalement de rester invisible pour la plupart des gens, pour avoir plus de temps pour essayer de se connecter avec le fantôme de son jumeau défunt.

Le rôle décisif de Stewart a été bien sûr de jouer un être mortel courtisé par un vampire dans la franchise Twilight, alors elle est habituée à des thèmes surnaturels. C'est un territoire inattendu pour Assayas, qui révèle son propre amour pour le genre lorsqu'il dévoile quelques émotions convaincantes. L'apogée du film sort directement d'un recueil d’œuvres d'Hitchcock et lance Maureen [le personnage de] Stewart dans un voyage tumultueux entre Paris et Londres. Pendant le voyage, Maureen est, comme toujours, pendue à son iPhone et elle reçoit des SMS étranges d'un numéro inconnu. La substance des SMS a une familiarité qui lui permet de devenir lascive, jusqu'à ce que cela soit un peu bizarre lorsque Maureen – et nous – se réchauffent à la notion qu'elle pourrait simplement échangé des SMS avec un fantôme.

Lorsque nous nous rencontrons, Stewart est dans le sud de la France depuis plus d'une semaine, après avoir participé à l'ouverture du Festival en apparaissant Café Society de Woody Allen. Elle a eu un break intermédiaire, pendant lequel elle est partie avec son 'équipe' 'pour décompresser et s'enfuir afin que nous puissions revenir pour Personal Shoper avec un peu de vengeance'. Pour ses tapis rouges des avant premières à 69ème Festival de Cannes, elle a enfilé des robes 'avant-gardistes/aériennes' qui viennent avec son rôle d'ambassadrice de la marque Chanel et son enthousiasme à l'égard de l'élaboration de son look pour le défilé des paparazzi qu'est Cannes, semble être un bonne enchaînement pour parler de la mode, de la peur et de Personal Shopper.

Journaliste : Avec Personal Shopper, vous nous donnez un aperçu de ce monde raréfié de la haute couture et de la façon dont il fonctionne
Kristen Stewart : Il y a un très petit groupe de personnes qui se rendent dans les showrooms de Chanel et y font du shopping et ces personnes sont les véritables personnes riches 'venues de la sphère mondaine'. C'est de la couture, c'est une vraiment une sorte d'art délicat, fabriqué à la main, très précieux donc vous investissez dans une forme d'art lorsque vous vous y rendez et que vous achetez leurs pièces.
Chanel est dans une position différente de la plupart des autres [marques de luxe] – il s'agit encore d'une entreprise indépendante qui est la dernière parmi les marques du luxe. Il y a une fidélité authentique et très compulsive à l'esthétique et une attention vis à vis de cette esthétique. Ils se distinguent vraiment des personnes qui le font pour des raisons absurdes. Beaucoup de personnes veulent avoir l'air d'apprécier une esthétique et une beauté, mais … Certaines personnes regardent un coucher de soleil et cela les amène à pleurer. Certaines personnes ne le regardent pas deux fois. C'est une chose spirituelle vraiment humaine qui doit être déplacé par une image. Donc, à la mode, ces gens restent vraiment à l'écart parce que ceux qui ne l'ont pas sont là parce qu'ils veulent être populaires, ils veulent de l'attention. Ils veulent être examinés d'une certaine manière et cela les valide d'une manière ou d'une autre. En fait, c'est vraiment vide. C'est simplement vraiment facile de faire la différence entre les deux.

Journaliste : Vous travaillez de nouveau avec Olivier. En quoi était-ce différent cette fois-ci ? Comment avez-vous développé ce que vous avez appris l'un de l'autre grâce à Clouds Of Sils Maria ?
Kristen Stewart : D'une part, les rôles sont très différents. Olivier et moi avons une excellente relation parce que nous nous 'voyons' vraiment. J'ai le sentiment qu'il me comprend vraiment et je n'ai pas vraiment besoin de m'expliquer auprès de lui. Généralement, nous sommes d'accord. Il y a grande amitié réelle et une proximité qui offre une confiance, qui, vous met dans la position idéale pour explorer un sujet difficile et vous avez toujours le sentiment que vous serez rattrapé par un filet de sécurité si jamais il vous arrive de vraiment tomber lourdement. Et cela s'est profondément amplifié sur le second [film].
Également, simplement par la nature du film, c'est beaucoup plus triste et vous savez, Clouds Of Sils Maria était mignon et un peu tumultueux entre ces deux personnages et il y avait de la douleur, mais cela n'était pas aussi profond et aussi fondamental que la douleur dans ce film. Cela n'a pas mis en question des choses qui n'ont pas de réponses et c'est le sujet de ce film. Il s'agit vraiment de trouver la paix en ne sachant pas où nous allons finir et qui nous sommes et si oui ou non notre réalité est simplement notre perception ou si c'est quelque chose que nous partageons. Nous ne le saurons jamais. Mais cela vaut la peine de poser la question. Cela vaut la peine d'être conscient de cela. Autant l'un que l'autre, nous avons constaté que vous devez être très cru pour aborder ces choses. Nous sommes tellement proches maintenant. Nous avons traversé tant d'efforts maintenant que nous avons ces bases pour fonder une relation et nous allons seulement aller plus loin.

Journaliste : Comment était-ce d'avoir un iPhone comme partenaire dans tant de scènes ? Comment avez-vous abordé cela et comment avez-vous essayé de rendre ces scènes intéressantes ?
Kristen Stewart : Oh mon dieu, ce que vous pouvez projeter sur un iPhone et dans des SMS de quelqu'un peut parfois être tellement unilatéral ! Je jouais essentiellement avec ma propre version de moi-même. Aussi, j'avais le sentiment qu'à chaque fois qu'il allait y avoir un gros plan ou un insert d'un SMS, cela semblait être un gros de plan de moi. Vous devez ressentir la tension entre mes mains. Vous devez ressentir chaque caractère saisi. Chaque choix dans la ponctuation doit énormément parler, parce qu'il s'agit d'un nouveau langage que nous avons tous en quelque sorte écrit. Vous avez une voix en ce qui concerne les SMS différente, si vous mettez ou non quelque chose en majuscule. Ou mettez un point ou mettez beaucoup d'espaces entre quelque chose, cela dit beaucoup de choses ! C'est une sorte de nouvelle langue intéressante. Que … [Fait des gestes pour écrire un SMS avec intensité] … Je veux dire … [Rires]

Journaliste : Êtes-vous une grande utilisatrice de SMS ? Avez-vous déjà ressenti le besoin d'une détox numérique ?
Kristen Stewart : Je ne suis pas constamment sur mon téléphone. J'ai un compte personnel Instagram qui me permet de rester en contact avec des gens que je ne vois pas régulièrement, mais je n'ai pas de comptes sur les réseaux sociaux, je n'ai pas cette forte dépendance au téléphone. Donc, je n'ai jamais dû faire une détox. Il y a des fois où je suis sur mon téléphone sans raison et je me dis tout simplement, 'Qu'est-ce tu cherches ? Rien !'. Lorsque je remarque que je fais cela, je me rends compte que tout simplement je m'ennuie et que je devrais occuper mon temps avec quelque chose d'autre.

Journaliste : Qu'avez-vous pensé de l'aspect de l'histoire fantomatique du film ?
Kristen Stewart : Lorsque j'ai le scénario, j'ai en quelque sorte manqué le fait qu'il s'agissait d'une histoire de fantôme, car mon personnage, comme il l'avait écrit, n'avait pas peur. Il y avait une telle curiosité fervente qui l'a conduite vers les fantômes qui conduit au fait que je ne les ai pas trouvés effrayants dans le scénario. Je pensais qu'il existait simplement une sorte de besoin de répondre à des questions et que cela nécessitait une quelconque impulsion fondée sur la peur. Ensuite, lorsque nous avons fait le film … L'inconnu est terrifiant et je me fiche de qui vous êtes. C'était beaucoup plus théorique, cette idée de ne pas avoir peur. C'était quelque chose que je pouvais pas comprendre conceptuellement, mais littéralement, le jour [du tournage], personne ne pouvait faire face à ces choses et ne pas être littéralement, physiquement, ébranlé par ça parce que c'était se dire, 'Je veux dire c'est flippant !'. C'est vraiment flippant. C'est simplement que lorsque j'étais en train de le lire, je ne réalisais pas qu'il s'agissait – citation contre citation – d'un film d'horreur

Journaliste : Il se lance vraiment dans quelques frayeurs efficaces.
Kristen Stewart : N'est-ce pas ? Mais pour être honnête, je trouve encore que les parties les plus effrayantes de ce film sont lorsque vous pouvoir voir quelqu'un soudainement conscient du fait que nécessairement nous ne saurons jamais où nous sommes ou qui nous sommes. Ces moments durant lesquels Maureen commence à rouler et que les choses deviennent incroyablement incertaines ? Ce sont les pensées débilitantes, induisant l'anxiété, les pensées physiquement étouffants. Je connais ce sentiment. Je me disais, 'Mon dieu, je suis tellement heureuse de ne pas être dans l'un de ces endroits, je suis tellement heureuse de ne pas être hum là-dedans en ce moment'. Parce que j'ai eu des moments comme ça pendant lesquels j'ai été mise dans la difficulté avec des manifestations physiques absolues de l'anxiété et c'était comme, la seule façon de s'en sortir est de faire une course ou de se pousser à avancer physiquement et vraiment d'exercer votre réalité physique et vous extraire de votre cerveau. Parce que vous ne trouverez jamais la réponse. Encore une fois, il s'agit de trouver la paix dans le fait de ne pas savoir et de trouver une appréciation pour tout ce qui nous relie et je sais que c'est quelque chose d'invisible, cela en vaut la peine parce que cela vous donne le sentiment d'être moins seul. Et c'est vraiment ce que nous espérons tous faire dans tous les cas.

Journaliste : En ce qui concerne la réalité physique, je remarque que vous avez rendu Maureen très tactile. Elle s'accroche toujours aux ceintures et elle tripote ces magnifiques bijoux alors qu'elle les inspecte. Comment avez-vous travaillé en ce qui concerne le maniérisme de Maureen ? Pourquoi fait-elle cela ?
Kristen Stewart : Je pense que Maureen est attirée par des choses pour lesquelles elle a honte d'être attirée. Elle est donc agressive avec eux. Ces colliers sont vraiment délicats, elle est tellement captivée par eux mais elle se sent coupable à ce sujet, alors elle veut presque les détruire. Vous voyez ce que je veux dire ?

Journaliste : Pas personnellement, mais bien sûr.
Kristen Stewart : Parce qu'elle n'est pas la personne qui a le plus confiance en soi et elle a tellement d'aspects d'elle-même qui ne vont généralement pas ensemble, trouver un équilibre pour ça est en quelque sorte la lutte du film. Il y a un côté d'elle qui est purement bestial et très féminin et qui incarne simplement vraiment … Elle est comme une tigresse. Elle est comme un animal vraiment sensuel, immédiat et impulsif, mais il y a également d'autres moments où elle est tellement bloquée par la pensée et ces défenses s'accroissent immédiatement. Et ces défenses sont très difficiles et très masculines et androgynes car son frère lui manque. Elle est une demi personne et elle essaie de l'imiter. C'est comme s'il y avait une force qu'il avait et qu'elle n'a pas sans lui et elle essaie de faire créer une impression de lui pour se sentir fort et cela n'est simplement pas elle. C'est triste de regarder ce genre de chose, c'est clairement juste quelqu'un qui essaie de se cacher.

Journaliste : Vous avez déjà joué beaucoup de rôles d'assistantes de célébrité, dans celui-ci, Clouds Of Sils Maria et récemment dans le film de Woody Allen. Vous référez-vous à des relations que vous avez avec des personnes qui travaillent avec vous ?
Kristen Stewart : Ouais, c'est un renversement des rôles amusant. Je connais ce travail sous tous les coutures. Mais je n'ai pas d'acheteuse personnelle. Ce n'est pas un travail très courant. [Elle attrape un blazer] Ces vêtements que nous portons lors des conférences de presse et des tapis rouges et autres, ils nous sont prêtés. Je n'ai personne qui va faire les magasins et acheter des vêtements élaborés et opulents pour ma propre collection, c'est une interaction avec cette forme d'art qui est temporaire et dans le cadre de la promotion d'un film.

Journaliste : Certaines célébrités semblent utiliser la mode comme une évasion ou comme une sorte d'armure, faute de meilleur mot. Vous semblez vraiment être connectée aux vêtements que vous portez.
Kristen Stewart : Absolument. Je pense que lorsque les vêtements peuvent vraiment faire leur travail, ils sont le contraire d'une armure, ils peuvent vous donner le sentiment que vous ne voulez pas vous cacher et vous êtes la vraie version de vous-même dans la bonne tenue.
Certaines personnes n'ont pas beaucoup d'intérêt et certaines personnes n'ont pas de goût très défini. Beaucoup d'acteurs ne s'en préoccupent pas vraiment, donc ils embauchent des gens pour le faire, pour les aider. Mais moi ? J'aime vraiment ça. La raison pour laquelle je n'ai pas honte, c'est parce que cela vient d'un endroit qui est vraiment authentique. Je ne trouve pas que ce soit superficiel. Je pense que lorsque je mets le bon vêtement, j'ai le sentiment que je suis une version plus vraie de moi-même. J'ai le sentiment qu'il y a des histoires à raconter avec des vêtements et lorsque vous trouvez des gens qui ressentent la même chose, c'est vraiment amusant de travailler avec eux.
Je pense que c'est assez évident lorsqu'il y a le contraire de ça – c'est évident lorsque les gens sont attirés par ce monde parce qu'ils veulent une attention. Je ne veux pas avoir l'air bien parce que je veux que tout le monde me regarde ; je veux paraître bien parce que je veux avoir le sentiment d'être moi-même. Il s'agit de vous sentir vous-même et les vêtements peuvent vous aider à atteindre cet objectif.  

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