Après les photos voici l'interview de Robert avec le magazine :
Traduction :
Robert Pattinson est de nouveau en vie.
L'idole de Twilight semblait être condamné à être un ancien vampire soucieux, pour toujours. Mais ensuite, il a planté un pieu dans sa carrière et a travaillé pour la ressusciter.
Donc c'est réglé, dit Rob Pattinson, on va faire l'ayahuasca ensemble. Ayahuasca est un hallucinogène amazonien que les gens prennent pour mener un voyage en eux-mêmes, habituellement avec un chaman, habituellement durant une retraite et c'est une façon totalement normale et valable pour nous de passer une de nos deux journées ensemble, je suis totalement d'accord. Oui, Rob, faisons-le. Pour l'histoire de notre couverture de GQ, prenons de grandes doses d'Ayahuasca. Glissons-nous dans le tunnel sentimental de nos identités jusqu'à ce qu'on soit dans la peau de Malkovitch. Ensuite j'ai fait des recherches. Il y a une grande partie de votre trip où vous vomissez simplement. Mais nous sommes prêts pour quelques vomissements ! Personne ici n'est un nouveau-né qui ne peut pas gérer un peu d' antipéristaltisme ! On vient juste de se rencontrer après tout et quel meilleur moyen pour se connaître que de voir les boyaux de l'autre. Moi et Rob Pattinson ! Vomissant comme pas possible ! Quelle histoire ! Mais - mais - peut-être que tous ces vomissements rendraient difficile le fait de parler ? Peut-être que cela changerait notre psyché irrémédiablement et nous ramènerait à nos proches changés pour toujours ? Ça pourrait, n'est-ce pas ? Retour à la case départ. Mais vous savez ce qu'ils disent : il n y a pas de mauvaises idées lors d'un braistorming.
Donc c'est réglé, dit Robert Pattinson, nous allons nager avec les requins ! Personne ne fait ça, n'est-ce pas ? Le meilleur moyen de nous rapprocher de certains aspects de l'existence, pense-t-il, est de nager avec des requins, les mettant au défi de nous manger. Je suggère que peut-être l'ayahuasca nous amène au bord de l'existence également ? Et ne serait-il pas difficile pour moi d'écrire ceci si l'un de nous (moi) se fait mangé par un de ces requins ? Bien sûr, bien sûr, il comprend. Quoi qu'il en soit, il dit "j'ai peur que quelque chose ne se produise et me fasse ressembler à une fillette." Ce qui est juste et donc nous n'allons pas le faire.
Donc c'est réglé, dit Robert Pattinson, nous allons à un spa Russe à West Hollywood ! Ok ! Allons nous asseoir ensemble dans un spa, mois dans mon maillot de bain et vous, Rob Pattinson, dans le votre et vous pourriez parler de votre régime d'entraînement et je pourrais vous parler du soin et de l'entretien de mes cicatrices de césarienne ! Les deux ! Argh, mais un ami lui a dit qu'il avait vu Justin Bieber là-bas et Pattinson se disait, pas question, il ne sera pas un dérivé de Bieber, ce que je soutiens. (Et d'ordinaire les spas sont séparés par sexe ?)
Donc c'est réglé, dit Rob Pattinson, il viendra à moi ! Oui, il veut s'infiltrer dans ma vie de banlieue. Comment cela pourrait-il mal se passer ? Il viendra où je prends mon café tous les jours, chez Able Baker et nous prendrons un latte et un cookie, puis on irait chercher les enfants ! Oui ! Moi et Rob Pattinson ! Dans le New Jersey ! Oui, viens, Rob. Les enfants doivent être récupérés à 15h30! Apportez une collation ou le plus jeune vous en voudra pendant des heures ! Mince, non, il doit aller à Paris pour se faire photographier pour sa campagne Dior dans deux jours, donc cela ne fonctionnera pas avec ma date limite.
Pattinson, qu'il soit béni, apporte des arguments sans les filtrés à chaque idée. Moi, je reçois un coup de fouet en hochant la tête vigoureusement alors que je les considère. Je suis excitée simplement en étant témoin de son enthousiasme pour toutes les manières où vous pourriez dévorer le monde. Mais il m'inspire également. Il veut vraiment que nous sortions de là avec un plan incroyable.
Ici, à propos, c'est un café très calme et pratiquement inconnu qu'il aime, juste à quelques pâtés de maisons de sa maison quelque part à Los Angeles. Il a demandé à ce que je ne dise pas où c'est, puisqu'il vient souvent ici, surtout à cause de sa tranquillité. Il s'assoit ici tous les jours, à la même table, mangeant la même chose [le plat spécial de la maison], tenant le [truc qui rend le plat délicieux], et il ne voit jamais personne ici et il aimerait que ça reste comme cela. Bien sûr, dis-je.
Soudainement, ses yeux deviennent fiévreux. Il sait ce que nous allons faire. "Faisons une transplantation de matières fécales," dit-il. C'est à peu près sa neuvième suggestion (je vous en ai épargné quelques unes) sur la façon dont on devrait passer notre temps ensemble, mais c'est la première sur une procédure expérimentale qui n'a pas encore été totalement approuvée par la FDA. Il a lu des choses à ce sujet - il lit sur tout, des histoires sur la psychologie en linguistique à la matière fécale - et il ne peut pas s'empêcher de penser aux possibilités. "Cela marche", insiste-t-il. "Vous pouvez avoir de la merde d'athlètes en vous et ensuite vous êtes un athlète après coup." Imaginez cela ! Une merde d'athlète ! Vous transformant en athlète ! C'est réel ! Cela pourrait être réel ! Ce n'est probablement pas réel. Mais il a lu l'histoire d'une femme souffrant de fatigue chronique qui a fait une transplantation fécale fait maison et qui va bien maintenant. En fait, quelqu'un que Pattinson connaît la fait; il a parlé à cette personne hier et la vie de cette personne a changé matériellement en conséquence - il ne peut pas dire qui, car ce quelqu'un est quelqu'un, mais mon Dieu, nous devons faire cela. Donc voici le plan : Nous faisons une transplantation de matière fécale l'un l'autre ! Je deviendrai plus comme Rob; Rob deviendra plus comme moi. Personne n'a jamais fait cela avant, n'est-ce pas ?
Je lève les yeux de mon carnet de notes et cligne des yeux. Il frotte la fine couche de barbe qui repose avec de la chance sur son menton. nous nous asseyons et réfléchissons. Vous savez, si cela est trop dur, nous pourrions revenir ici, dis-je. Peut-être que nous pourrions simplement ne rien faire et venir ici. Il secoue la tête. Cela ne le fera pas. Non, nous devons faire quelque chose.
Il regarde le café glacé qu'il a commandé. Il avait l'habitude dans boire "un million" de tasses par jour, mais dernièrement, depuis qu'il a 31 ans, il trouve que cela le rend fou. "Ouais," dit-il, "Si j'en ai un peu trop, je pense soudainement que la trappe au fond de ma vie va tomber." De plus, trop de café agit comme un sérum de vérité sur lui (Hey et si on prenait du sérum de vérité ?), mais il adore toujours le café. Jusqu'à présent, il a peut-être pris une demi-tasse normale. Il pose le poing sur son coeur. "J'ai déjà le sentiment d'avoir pris un speedball." Il lâche une sorte de gloussement après avoir dit cela - tête en arrière, lancé vers l'avant - mais c'est comme s'il hurlait à la lune. Il rit ainsi après presque tout ce qu'il dit, ce qui est un moyen intense de communiquer. Quand il parle, il tire sur les poils de sa poitrine près de sa clavicule, de sorte que des petits morceaux de peau attachés à la follicule s'arrachent et forment une chaîne de montagnes miniatures. Nous nous asseyons perpendiculairement et il a gardé ses lunettes de soleil Helmut Lang. Parfois il me regarde, mais la plupart du temps il regarde son plat et son chien, Solo, qu'il a amené - il partage le chien avec sa partenaire romantique, la musicienne expérimentale britannique FKA Twigs - et qui a un Mohawk.
D'accord, donc une transplantation fécale. Ok. Un docteur va glisser son (ou sa!) ... dans nos colons et remplacer notre caca avec le caca de l'autre. Pourquoi pas ? Qu'est ce qu'on risque, à part une infection et la mort ?
Donc c'est réglé, dis-je. Je suis partante. J'étais partante pour tous les autres également, car c'est excitant pour moi, pour quelqu'un d'être autant à fond que moi. Peut-être qu'il veut faire quelque chose qu'il n'a jamais fait avant, ou voir quelque chose qu'il n'a jamais vu, ou être quelqu'un qu'il n'a jamais été. Il semble que ce soit le seul critère pour savoir comment il veut passer notre temps ensemble, tout comme cela semble être le seul dénominateur commun parmi les films qu'il choisit de faire maintenant : cela doit être quelque chose de nouveau. Cela doit livrer une réelle connexion. Cela doit lui apprendre quelque chose sur lui et le tester.
Son nouveau film - son premier rôle depuis des années, réalisé par une paire de jeunes frères talentueux nommés Ben et Josh Safdie - est certainement un test. Il s'appelle Good Time et c'est une locomotive qui vous attrapera par les poils de la poitrine à côté de votre clavicule pour 100 minutes; Pattinson le classe comme étant un "film de genre paniqué". Il joue un escroc de bas étage désespéré issus du Queens, essayant de protéger son petit frère après qu'un braquage de banque a mal tourné. Sans en dire trop, disons simplement qu'il est enivrant de regarder quelqu'un ne jamais ralentir durant sa course de 24 heures et qui durant tout ce temps ne prend pas une seule bonne décision.
Oui, le nouveau Rob Pattinson est défini par sa volonté à devenir fou ou rentrer à la maison. Mais peut-être que c'est juste à l'écran. Déjà Pattinson reconsidère la matière fécale. Les transplantations fécales ne sont probablement pas quelque chose qui peut s'organiser en une journée, même si vous êtes Rob Pattinson. Vous avez probablement besoin d'un diagnostique ou autre. Ils ne sont probablement pas aussi accessible qu'un lavement et à ce sujet qui n'a pas déjà fait un lavement avec un journaliste ? Quoi qu'il en soit, ajoute-t-il, avec peut-être une certaine menace, "Si nous avions échangé, je ne sais pas si vous auriez été capable de gérer ma merde."
Alors que nous continuons de discuter des idées pour notre grand quelque chose, je me dis que ces idées ont également en commun de me rendre incapable de lui poser des questions et lui incapable de répondre. Nous serions dans des pièces différentes, ou sous hallucinogène, ou dans le ventre d'un requin, ou en chirurgie, pour l'amour de dieu. Mais non, cela ne peut pas être ça. Il doit s'agir de cela : après des années à jouer un mort, Rob Pattinson se sent à nouveau vivant.
Oui, ça doit être cela.
Il a passé ses années d'apprentissage en tant qu'acteur suspendu à Twilight, jouant un vampire qui passait son temps à se tenir là, ruminant - un émo inerte à son héroïne mortelle, joué par Kristen Stewart. Si vous n'en avez jamais entendu parlé, c'est parce que vous étiez dans une prison souterraine sans accès au monde extérieur, ou sans autre prisonnier, un bref récapitulatif : cela parle de deux adolescents co-dépendants (dont l'un a été un adolescent durant 100 ans) dans une relation super toxique qui se déploie sur cinq films dans la petite ville de Forks. Le sang de cette adolescente solitaire et vierge émet un parfum qui est comme de l'héroïne pour ce vampire adolescent qui vit là, ce qui signifie qu'il veut la manger mais aussi qu'il veut l'aimer. A la fin du 3ème film, ils n'ont toujours pas couché ensemble. Finalement, dans le film n°4, les deux ont des rapports sexuels, et ils craignaient que cela la tue. Mais ensuite elle tombe immédiatement enceinte et c'est ce qui la tue vraiment. Quel est l'opposé d'un sous-entendu ? Est-ce que j'ai dit que la ville où cela se passe s'appelle Forks ?
Quand les caméras cessaient de tourner, Pattinson était entouré par un océan d'admirateurs qui ont rendu son monde plus petit et paranoïaque. Donc, vous comprendrez peut-être pourquoi, libéré par tous ces cercueils remplis de résidus de Twilight, Pattinson fait maintenant ce qu'il a toujours voulu faire : faire des films qui sont implacables, sombres, cinétiques et subversifs. Il aurait pu prendre plusieurs directions après Twilight; le monde adore un britannique pâle super méchant. Mais cela aurait été pareil : les images de synthèse, les écrans verts, l'attente dans sa loge. De plus, dit-il : "Je pense que vous devez avoir un certain type de confiance pour être dans ces films." Il savait qu'il ne l'était pas. Il ne pouvait pas rester debout et être défiant, comme le font les méchants. Il ne pouvait pas rester sur une note et le penser.
Au lieu de cela, il s'est plongé dans une série de films indépendants, qui est, bien sûr, une stratégie favorisée par presque toutes les idoles des adolescentes qui essayent d'être légitime. Mais c'est différent, car il ne semble pas choisir ces projets avec un œil calculateur tourné vers le prestige.
Ses récents films sont unis principalement par le fait qu'ils mettent en avant des réalisateurs géniaux et méconnus et avec des personnages qui sont un peu effrayant à jouer. Peu de gens ont vu ces films et il dit qu'il ne s'attendait pas à ce qu'ils le fassent. L'objectif n'était pas que les gens voient les films. Et jusqu'à présent, il a eu raison presque à chaque fois. Jusque là, il semble que Rob Pattinson ait des goûts de tueur.
Cosmopolis, son premier film post-Twilight, lui a donné la chance de travailler avec son héros de longue date et son réalisateur préféré, David Cronenberg et de s'essayer à (un genre très sombre) de comédie. Son personnage, un jeune financier nihiliste à l'époque du mouvement "Occupons Wall Street", est assis au fond d'une limousine durant tout le film. Il adorait Cronenberg, il a adoré travaillé avec son héros. Mais encore, il n y avait pas beaucoup de mouvement. L'attribut le plus remarquable d'Edward Cullen, outre son apparence - son visage poudré, ses lèvres, sa mâchoire serrée - était son calme. Après cela, il voulait du mouvement. Il voulait appuyer sur le champignon.
Il a commencé à remarquer que les rôles secondaires étaient plus sauvages et plus excentriques, qu'ils n'étaient pas soumis aux exigences vigoureuses d'un premier rôle, donc il voulait cela et il en a fait un paquet - The Rover, Queen of the desert, The Lost City of Z - des films plus petits qui lui ont permis d'avancer, d'altérer son apparence. Vous pouvez regarder The Rover, un film australien brutal, post-apocalyptique, un conte sur la vengeance, sans vous rendre compte jusqu'au générique de fin que vous regardiez Rob Pattinson durant tout ce temps. "Ouais ? " demande-t-il joyeusement quand je lui dis cela. Il adore ça. Il ne pouvait pas entendre quelque chose de mieux. La suite : un projet avec la somptueuse cinéaste française Claire Denis, quelqu'un avec qu'il veut travailler depuis toujours. "Cela parle beaucoup du fantasme sexuel," me dit-il, "et sur la façon dont votre passé se mêle et sur le fait de vous faire voler votre sperme dans un vaisseau spatial et de forcer des gens à tomber enceinte." Cherchez le bientôt dans vos cinémas !
Pattinson a fait la connaissance des frères safdie durant sa lecture sans fin. Ce qui a attiré son œil était une seule image provenant du dernier film qu'ils ont réalisé, un drame sur une junkie en 2014, qui s'appelle Heaven Knows What : C'était un gros plan sur la star du film, Arielle Holmes - cheveux plats et avec un regard méfiant sous un filtre rose fluo - que les Safdie ont rencontré un jour dans le district Diamond à Manhattan et ils ont décidé de faire un film sur elle. Quand Pattinson a vu l'image pour la première fois, sur un site web, le film n'était pas encore sorti. Mais il ne pouvait pas regarder ailleurs. Il les a immédiatement contacté avec une note leur disant qu'il était un grand fan et qu'il voulait faire partie de leur prochain projet. Juste pour réitérer : il n'avait pas encore vu le film. Mais il s'en fichait. Il était accroché "Je voulais disparaître dans un rôle," leur a-t-il dit.
Good Time n'existait pas jusqu'à ce que Pattinson leur tende la main. Les Safdie étaient au milieu d'un autre film quand ils ont eu la note de Pattinson, mais ils l'ont invité pour parler et lui ont montré une version finie d'Heaven Knows What. "Il a dit qu'il voulait seulement faire partie de cette énergie," m'a raconté Josh Safdie. "Rob retourne constamment les pierres pour voir s'il peut trouver un vers à manger. Cela l'intéresse sincèrement de découvrir des choses."
Pour se préparer pour Good Time, Pattinson a passé des semaines à New York, se promenant dans le Queens, demandant aux amis des frères Safdie de lire les lignes de son scénario jusqu'à ce qu'il ait le bon accent. Il a lu "The Executioner's Song" et "In the belly of the beast" car Josh les a mentionnés en passant. Il a perdu du poids, c'est teint les cheveux en blond, a eu deux boucles d'oreilles (il ne s'est pas rendu compte que les trous ne disparaissent jamais), et a commencé à se glisser dans le rôle de Connie, un petit criminel avec des mœurs douteuses, seulement racheté par sa dévotion pour son frère handicapé. Un jour, Pattinson et Ben Safdie, qui joue le frère, sont allés dans un Dunkin Donuts à Yonkers et Ben a essayé de commander un café dans la peau du personnage, devenant de plus en plus agité, tout comme le serait son personnage. Pattinson, également dans le personnage, a essayé de l'apaiser pas très doucement. "Quand j'ai trouvé quelqu'un avec qui j'ai un instinct," dit Pattinson, "qui va simplement avancer, je trouve cela plutôt facile de me donner complètement à cette personne. Et je peux m'engager sincèrement car je trouve que c'est très stressant de toujours devoir constamment anticiper les choses."
D'autre part, maintenant qu'il est une star, maintenant que les films sont bien plus petits que les franchises qui fonctionnent toutes seules, comme Twilight, il a un nouveau lot de responsabilités.
Il sait qu'un film comme Good Time ne ferait pas l'objet de l'attention du grand public - souvenez-vous, il n'aurait probablement même pas existé - sans son nom dedans.
Il sait qu'il a atteint le stade de sa carrière où il peut se servir de son immense célébrité pour attirer l'attention sur un film très digne et difficile comme celui-ci. Mais maintenant, assis ici, il réalise qu'il ne sait pas vraiment quoi me dire à ce sujet. Il n'aime vraiment cette partie, où il doit vendre et il lutte pour trouver les bons mots. "Je ne suis pas très bon pour envoyer un message," me dit-il.
C'est l'énigme Pattinson en 2017. Il peut disparaître dans des rôles. Il peut devenir quelqu'un de nouveau. Mais quand il se présente pour parler de la carrière qu'il a désormais, la carrière de ses rêves, les gens le confondent encore pour la sensation des adolescents qu'il était il y a quelques années, dont la vie personnelle est partout, qui savait qu'il allait être interrogé à ce sujet dans chaque interview et qui en détestait chaque seconde. C'est toujours le cas, c'est pourquoi depuis que nous sommes ensemble il me regarde avec prudence, attendant que je me jette sur lui.
Pattinson a été choisi dans Twilight quand il avait 21 ans et pendant ses quatre années de courses, lui et ses collègues traînaient dans les centres commerciaux pour faire de la promotion. C'était les jours où il parlait librement. Des filles nerveuses lui demandaient n'importe quoi, quand est-ce Edward et Bella font faire l'amour à sa façon de coiffer ses cheveux. Il leur disait :"Il y a des vierges de 12 ans qui les lèchent." Les cadres du studio l'ont traîné à une formation pour les médias et dès lors, dans toutes ses interviews, il était entouré de plusieurs publicistes anxieux, prêt à sauter sur lui s'il sortait encore du chemin.
Les paparazzi l'ont suivi d'une façon que nous n'avions pas vu depuis que Ben Affleck et Jennifer Lopez étaient un couple. (Ils ont été en couple un jour !) Les tabloïds campaient devant chez lui. "Les gens disaient, 'C'est bon, qui s'en soucie ?'" dit-il maintenant. "Ils disaient "Ce sont juste des photos.' 'Vit simplement ta vie'. Mais ce n'est pas ça la vie pour moi, si quelqu'un l'observe."
Au plus fort de la folie de Twilight, chacun de ses amis appelaient un Uber alors qu'il échangeait des vêtements avec eux dans les toilettes du restaurant, pour que les photographes ne sachent pas dans quelle voiture il était et ensuite chaque Uber allait dans une direction différente, parce que va te faire voir. Il roulait "en permanence" dans le coffre des voitures dit-il, parce que va te faire foutre. A un moment, il a eu 5 voitures de location et les a laissé, avec un change de vêtements, dans des parkings un peu partout en ville. S'il était suivi, il fonçait vers l'un des parkings, changeait de vêtements et de voiture et partait. Un jour, en rentrant à la maison de Venice, il a réalisé qu'il était piégé. Il a conduit pendant des heures car il ne voulait pas que l'on sache où était sa nouvelle maison. Finalement, le soleil s'est levé, il s'est arrêté et est sorti de sa voiture et a approché un des photographes. "Vous avez eu vos photos," a t-il dit. "Est-ce que je peux rentrer chez moi maintenant ?" "Non", lui a répondu le gars. "Mon patron dit que je ne peux pas rentrer tant que je ne sais pas où est votre nouvelle maison. Désolé mec." Pattinson n'a jamais plus essayé de négocier ou de faire appel à leur humanité.
Finalement, il a gagné. Et il n'a pas gagné parce que les tabloïds ont changé ou parce que Twilight s'est terminé ou même parce que lui et Kristen Stewart ont rompu, une rupture suivie bien sûr par les très nombreux paparazzi contre qu'ils avaient travaillé dur pour les esquiver. Non, il a gagné car il a plus d'argent qu'eux : Ils ne pouvaient pas se permettre de perdre de l'essence pendant des heures inutilement sans que cela conduisent à une photo vendable. "Dès que je voyais une filature, je voulais simplement disparaître à nouveau. Ça a fonctionné après un moment. Ils se disaient "Oh le gars est prise de tête.'" Il avait craqué le code, il était libre. "Il y a des manières de disparaître, assez facilement," m'a t-il raconté. "Mais vous devez vivre une vie assez étrange. Cela implique seulement des efforts et la plupart des gens ne veulent pas vraiment s'investir la dedans."
Les choses sont plus simple maintenant, pas parfaites, mais plus facile. Encore hier, il se promenait avec Solo - sa petite amie a donné le nom au chien - et il a vu un photographe, il a caché son visage et était fâché contre lui-même, car il sait que se cacher le visage est une histoire. En me racontant cela, il serre la mâchoire, cette mâchoire que vous pourriez lisser, mais ensuite il s'est détendu et s'est souvenu ce qu'il avait l'habitude de faire. Disons le comme cela : Il promenait son chien dehors. Il pense qu'instagram a diminué l'attention qu'il dégageait; cela à détourner l'attention des tabloïds dans la poursuite de star. Maintenant, ils chassent les modèles sur Instagram et les stars de télé réalité. Mais il n'a pas d'animosité envers eux, dit-il "Ce ne sont que des losers qui essaient de faire leur travail."
Ce qu'il essaie de dire - sans vouloir m'offenser bien sûr - c'est qu'il préférerait ne pas être là. "C'est techniquement une partie de mon travail, mais je n'ai jamais vraiment été bon pour cela," dit-il. Et de toute façon, "Cela ne m'a jamais vraiment préoccupé que quelqu'un voit le film," il sait qu'il n'est pas supposer le dire à voix haute et qu'il ne le pense pas vraiment, mais nous y voila. Ses yeux se déplacent vers moi brièvement avec suspicion. Il est sûr que c'est ce que je recherche - quelque chose d'incendiaire, peut-être même quelque chose sur son ex-petite-amie ou quelque chose à propos de Twigs. (Il m'a seulement fait savoir accidentellement à deux reprises qu'il l'appelle - twigs - : une fois par rapport au nom du chien qu'ils ont tous les deux et par rapport aux horreurs qu'ils ont tous les deux expérimentés quand leur relation est devenue public et que les gens sur Twitter ont répandu des attaques racistes contre elle.) En fait, Pattinson m'a raconté qu'il a suivi une thérapie il y a quelques années durant une courte période et le thérapeute remarquait souvent à quel point il était bon pour parler sans rien dire. Maintenant il applique cette compétence dès qu'il est forcé de sortir avec des gens comme moi. "Si je peux rester silencieux," dit-il, "je le ferais."
Il est convaincu que je vais prendre tout ce que j'apprends pour faire de la vie de ses proches un enfer. Durant Twilight, quelqu'un a cherché les noms de ses sœurs sur Google et a commencé à les harceler au travail. Il a réalisé qu'il ne devrait jamais dire le nom de quelqu'un - pas celui de son ex, ni celui de Twigs. (Il suffit de regarder. Moi "Allez vous vous marier ?" Lui :"Eh,..." puis il rigole). Il essaie de son mieux lors des interviews pour ne rien dire de nouveau : "Je pense toujours que la récompense est biaisée dans la mauvaise direction."
Mais il n y a pas que de sa vie privée dont il refuse de parler. Il est également alarmé par la perspective que s'il dit la mauvaise chose sur un film qu'il essaie de promouvoir, cela pourrait être un désastre. "Nous vivons dans des temps très sensibles," dit-il. Un faux pas, dit-il, et cela devient l'histoire du film, défaisant le dur labeur de bonnes personnes. Je suppose, mais il ne le confirmera pas, qu'il fait référence à certains moments du film qui pourraient faire les gros titres sur Internet.
Je lui demande de me donner un exemple - un seul - d'un film où cela s'est produit, où une seule remarque ou un peu de potin a tout fait déraillé. Il me regarde avec attention, secouant la tête. Il ne veut pas le dire car il suppose que cela lui causera des problèmes, de dire de la merde sur le film de quelqu'un d'autre. Mais je reste tranquillement assise et j'attends. Je peux attendre toute la journée. Finalement il en donne un.
"Comme Waterworld, par exemple".
Je lève les yeux de mon carnet de note et plisse les yeux. Le film de Kevin Costner ?
"C'est un des plus grands films jamais réalisés," poursuit-il, "et tout le monde a dit qu'il était mauvais. Et pendant des années les gens disaient, "Ce film est horrible." Et maintenant les gens le regardent et le voile est levé."
Je suis momentanément sans voix. Ensuite, je confirme s'il a effectivement vu WaterWorld. C'est le cas. Plus tard, je vérifierai pour être sûre qu'il n'y a pas un film de Sidney Lumet qui s'appelle également Waterworld. Ce n'est pas le cas.
Déjà, il regrette de l'avoir dit, d'avoir invoqué son bien-aimé Waterworld. Il regarde le café. Il a un regard lointain, regardant tout droit, par dessus mon épaule, le mur du restaurant. Il me regarde de nouveau et me lance un micro soupir.
Il me raconte une histoire sur le tournage de The Rover en 2014, dans une ville en Australie avec 90 habitants, à plusieurs heures au nord d'Adelaide. Il pouvait sortir dans le désert et pisser. "Je sais que personne ne peut me voir," s'est-il dit ensuite. Seulement 4 ans plus tôt, il tournait un film dans Central Park et 3000 personnes sont venues le regarder. Pour quelqu'un d'autre ce ne serait qu'un pipi ordinaire. Pour Pattinson, c'était l'urine de la libération.
Donc après tout cela, nous avons fini par jouer au golf, quelque chose qu'il n'avait jamais fait avant et je n'y avais joué que quelques fois pour d'autres articles. C'était sa suggestion, sortie de nulle part comme les autres. C'était la dernière chose à laquelle il a pensé avant que nous n'ayons plus de temps pour penser à autre chose, donc nous sommes partis faire une partie de dernière minute.
Cette fois-ci il s'est présenté dans une chemise à carreaux, déboutonné jusqu'à la poitrine, avec une casquette de baseball et des baskets. Il est moins anxieux qu'hier; il est plus heureux quand il est en mouvement. Plus calme aussi. Nous avons loué un chariot de golf et avons fait exactement un trou avant qu'il ne devienne clair que la combinaison de notre inaptitude au golf et de son rire ne se marient pas bien avec l'humour des habitants de Los Angeles qui peuvent jouer au golf un vendredi après-midi à 15h15 - un horaire que l'on appelle le crépuscule [Twilight], si vous pouvez le croire. Nous ne savons pas très bien où mettre nos tee. Nous ne savions pas où nous devions viser nos balles. Il y a des gens devant et derrière nous et peut-être que nous n'avons pas pensé à quel point d'autres personnes peuvent prendre le golf très au sérieux. Nous décidons de nous échapper. Je monte dans la voiturette de golf avec lui et il doit conduire en marche arrière pour nous permettre de nous échapper. Il le fait à toute vitesse, conduisant avec la confiance d'un homme qui a été chassé par des photographes qui traînent à côté de la fenêtre du conducteur.
"Nous allons très vite," dis-je.
Il se tourne brièvement vers moi et me donne un drôle de regard. "Non."
J'avais raison vous savez. Bien sûr, oui, toutes les activités qu'il a suggéré portaient sur quelque chose de cool qu'il n'avait jamais fait avant, mais surtout où on ne pouvait pas parler. Peut-être que j'ai été naïve, mais il faut savoir que je vais à chaque interview avec un cœur nuancé par l'optimisme et la volonté de voir le meilleur chez tout le monde. Il recherche quelque chose de nouveau dans son travail et dans sa vie - tout est réel. Mais son arrière pensée est devenue inévitable après avoir joué un trou de golf. Vous essayez de poser une question avec un magnétophone bloqué dans votre soutien-gorge et votre bloc note sous votre aisselle afin de pouvoir frapper une balle.
Après avoir retourné la voiturette, avec Pattinson nous somme allés au restaurant du Clubhouse. Nous nous sommes assis avec des bières servies dans des verres de la taille d'un bocal à poisson et avons mangé des hot dogs (ketchup et moutarde). J'essaie encore d'avoir une conversation intime. Mais il me demande simplement pourquoi il devrait répondre. Donc je repense à toutes les interviews que j'ai faite et je lui dit très sincèrement que je pense que c'est parce que les gens veulent être entendus. La plupart d'entre nous, même les plus connus - parfois surtout les plus connus - veulent être compris.
"Pas moi," dit-il. "Je veux être mal compris. Les gens changent toujours et plus vous en dites dans une interview, les gens se forment une opinion et ils créent constamment ce qu'ils veulent. Si vous faites quelque chose qui contredit cela, ou si vous faites quelque chose qui sort de cette boite, alors vous ressemblez à un menteur ou quelque chose comme cela."
Il préfère rester agile vous voyez. Il y aura moins à combattre plus tard si quelqu'un comme moi ne peut pas lui jeter ses mots à la figure. Cela n'en vaut pas la peine, dit-il. Surtout maintenant. Surtout maintenant qu'il est enfin de retour parmi les vivants. Vivre c'est choisir les films que vous voulez, réagissant au monde tel qu'il se présente. Vivre c'est promener votre chien. C'est pourquoi il ne me donne pas de la merde, me dit-il. Il espère que je comprends. C'est pour le mieux, dit-il. Il est vivant à nouveau. Enfin, il est à nouveau vivant.
Traduction : Sabine@therpattzrobertpattinson.blogspot.com
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