Interview faite lors de la promo de LIFE à Berlin en février dernier :
Traduction :
Journaliste : Vous avez du voir ses célèbres photos, surtout celles de James Dean, mais connaissiez-vous Dennis Stock avant de faire le film ?
Robert : Non et quand j'ai commencé à faire des recherches, j'ai découvert que beaucoup de ses photos, même celles de hippies et ce genre de choses sont très célèbres. Et pour je ne sais quelles raisons, son nom ou celui d'autres photographes n'est pas si connu, ce qui est incroyable quand on voit à quel point son travail est célèbre. Mais non, je n'avais pas entendu parlé de lui avant.
Journaliste : L'avez-vous beaucoup étudié ? Pensiez-vous que c'était nécessaire pour le connaître de cette manière, ou préfériez-vous partir de zéro pour vous faire votre propre Dennis Stock ?
Robert : Je me suis basé sur une vidéo, un ami d'Anton a fait un documentaire sur Dennis Stock, il l'a interviewé et j'ai vu la version non éditée de l'interview. Je l'ai vu tellement de fois, elle montrait ce qu'il se passait entre les prises, car ils n'arrêtaient pas de filmer. On voyait comment Dennis réagissait envers l'homme qui l'interviewait, il était tellement grossier, c'est stupéfiant. Et l'intervieweur était si gentil avec lui ! J'ai beaucoup appris de cette vidéo. Je pense que Dennis a accumulé beaucoup de ressentiment à cette époque et ce jusqu'à la fin de sa vie. J'en ai parlé avec son fils Rodney également, il était amer pour tout, je trouvais cela intéressant.
Journaliste : Quand vous interprétez quelqu'un qui a existé, ressentez-vous plus de responsabilité ou l'approchez-vous comme les autres rôles ?
Robert : Oui, d'une certaine manière j'ai ressenti plus de responsabilité après avoir rencontré son fils, car il avait encore des blessures liées à la relation avec son père, je ne voulais pas seulement faire semblant d'avoir une fin heureuse, car cela aurait été un peu cruel. Mais oui, à la fin de la journée, vous l’interprétez comme vous le souhaitez, ce que vous trouvez intéressant dans l'histoire. Mais oui, vous avez en quelque sorte une responsabilité.
Journaliste : Qu'avez-vous trouvé d'intéressant dans l'histoire, qu'est ce qui vous a donné envie de le faire ?
Robert : Je me suis senti lié à l'histoire, d'une certaine manière il y a un parallèle entre la photographie et le métier d'acteur, en tout cas avec les photographies du même genre que celles de Dennis Stock, où vous prenez des photos de personnes célèbres...Quand vous prenez des photos de personnes intéressantes...ce n'est pas comme prendre des photos de paysages par exemple. Le métier d'acteur dépend du matériau, des opportunités et cela peut être frustrant. Je trouvais que c'était intéressant d'explorer cela chez Dennis. Il y avait également un autre aspect de Dennis, où il a tellement d'inhibitions, que ce soit dans son travail ou dans sa vie personnelle, je comprends un peu cela.
Journaliste : Certains de mes amis photographes sont très sensibles à la manière dont les gens qui jouent des photographes traitent l'appareil photo, comment avez-vous gérez cela ? Anton a dit qu'il vous en avait donné un afin que l'appareil face partie de vous.
Robert : Oui. je me suis beaucoup servi du Leica que j'ai dans le film. Si vous marchez avec un appareil avec vous...je l'ai pris partout avec moi trois mois avant le tournage. C'est étrange, car vous devenez protecteur envers l'appareil car c'est très cher et j'avais tout le temps peur de le perdre, mais aussi parce que cela vous donne une étrange sensation de pouvoir. Vous voyagez dans le monde avec un but et je comprends Dennis...vous pouvez voir sur ses photos qu'il aimait le pouvoir de cacher son visage et de prendre quelque chose de son sujet, même s'ils doivent être ouverts. Je crois qu'il aimait beaucoup cela.
Journaliste : La photographie reste très importante, une image dit bien plus de choses que des mots.
Robert : Oui, surtout maintenant que les gens lisent peu. Une image vaut plus que des millions de mots !
Journaliste : La photographie a aussi changé le cours de l'histoire parfois, elle a fait réagir politiquement les gens à travers le monde.
Robert : Assurément. C'est intéressant de voir les réactions que cela provoque. Dans l'histoire les photos de James Dean ont probablement été vues par plus de personnes que ces films... Les gens regardent les photos et c'est comme s'ils subissaient un lavage de cerveau, car en faite tout le tapage autour de la nouvelle star tourmentée est une campagne de publicité. C'est comme cela que les studios voulaient le promouvoir et ça a très bien marché. Toute une génération se disait "je suis également en désaccord, je ne suis pas comme mes parents, je veux être différent.", mais c'était complètement manipulé. Encore aujourd'hui les gens s'identifient à ces photos, elles représentent toujours la révolte de la jeunesse. C'est dingue, Dennis n'a fait que prendre des photos d'un gars qui marche dans la rue, ce n'est rien d'autre que ça. C'est juste une photo cool.
Journaliste : Elle véhicule une certaine humeur.
Robert : Oui bien sûr, c'est aussi pour cela que j'ai aimé tourné ce film, c'est particulier. Comment auriez-vous pu penser que ça se passerait ainsi, c'était inimaginable.
Journaliste : Qu'est ce que James Dean signifie pour vous ? Est-ce qu'il signifie quelque chose pour vous en tant qu'acteur ?
Robert : Je ne me suis pas autant identifié à lui que Dane, mais j'ai toujours trouvais qu'il était cool, mais je n'ai jamais eu un lien plus profond avec lui. J'aime son style, sa manière de se tenir devant la caméra, comment il crée une certaine atmosphère avec son langage corporel. Mais je ne sais pas, je n'ai jamais vraiment eu un lien profond.
Journaliste : Pas comme Dane qui l'admire beaucoup.
Robert : Oui, il a une grande signification pour lui.
Journaliste : Quelle est la différence entre l'industrie du cinéma des années 50 et celle d'aujourd'hui selon vous ? Trouvez-vous que leur manière de traiter James Dean est très différente de la manière dont ils traitent les jeunes acteurs aujourd'hui ?
Robert : Je pense que quelque chose s'est rompu, Dean a changé la manière dont ils traitaient les acteurs auparavant, car il était incontrôlable. Puis beaucoup d'acteurs ont voulu l'imiter. Mais je pense qu'on peut encore faire des faux pas, un studio peut vous offrir un contrat, mais vous pouvez être très facilement black-lister. Si vous énervez la mauvaise personne, vous êtes finis. L'industrie est encore contrôlée par quelques personnes seulement. Vous devez jouer le jeu.
Journaliste : Après la saga Twilight avez-vous recherché de manière consciente des rôles différents dans des films indépendants comme celui-ci ?
Robert : Non, j'ai simplement accepté des choses qui m'attiraient. Ce n'est pas vraiment une décision consciente, j'ai essayé de ne pas me répéter et c'est tout, vraiment. Même si je trouvais quelque chose de vraiment cool assez similaire à quelque chose que j'ai déjà fait, je le ferai quand même.
Journaliste : Voulez-vous relever des défis quand vous recherchez de nouveaux rôles ?
Robert : Oui. Vous espérez que faire quelque chose de nouveau va vous permettre d'apprendre quelque chose sur vous-même, de voir où sont vos limites, de vous rendre plus confiant et d'apporter quelque chose dans votre vie après.
Journaliste : Vous êtes vous servi de votre expérience dans Twilight pour obtenir d'autres rôles, vous êtes très connu, vous pouvez plus facilement parler aux personnes qui vous intéressent ?
Robert : Oui, c'est plus facile pour parler aux gens, mais les personnes avec qui vous avez envie de travailler peuvent vous embaucher pour les mauvaises raisons. Vous pouvez le voir quand quelqu'un vous propose un rôle alors qu'il ne veut pas vraiment le faire, je ne voudrais pas travailler avec lui de toute façon... à moins que vous ne le vouliez vraiment, mais ça n'arrive pas souvent de toute façon.
Journaliste : Comment le savez-vous ?
Robert : Simplement par le manière de parler... C'est la chose la plus déprimante quand vous appréciez quelqu'un et qu'il dit "bien, si tu veux le faire, tu peux..." alors je me dis "je ne veux plus le faire désormais".
Journaliste : Est-ce que l'hystérie de Twilight s'est un peu calmée ?
Robert : Oui, c'est étrange, je ne sais pas si c'est parce que je vieillis mais je la remarque moins... ou si c'est parce que ma vie a changé et que je vis dans d'autres endroits. Je ne sais pas... je peux aller dans des lieux communs. Je crois que je gère mieux cela maintenant.
Journaliste : J'ai entendu une histoire comme quoi vous étiez dans un avion avec 14 adolescentes danoises.
Robert : Oui, durant le vol venant de Budapest. Je n'arrivais pas à y croire...L'équipe danoise de Hockey.
Journaliste : Avez-vous fini The Childhood of a Leader ou êtes vous entrain de le tourner ?
Robert : Oui, je viens juste de le finir.
Journaliste : Ca a l'air très intéressant.
Robert : Je pense que ça va être vraiment bien. Je crois que tous les projets que je fais cette année, relèvent un vrai défi auprès du public, mais ils ne sont pas inaccessible. The Childhood of a Leader est en fait un thriller un peu étrange... ou un film d'horreur, mais il n'y a rien de surnaturel dedans. Le personnage principal est un garçon de 7 ans. Je ne sais pas... Brady a crée une atmosphère incroyable, je n'ai jamais rien vu de semblable. La Bande originale va être géniale, c'est très bien filmé.
Journaliste : La barbe est-elle pour le film que vous tournez en ce moment ?
Robert : C'était pour The Childhood of a Leader, j'ai fini il y a 2 jours.
Journaliste : Désormais vivez-vous en Angleterre, aux Etats-unis, ou entre les deux ?
Robert : Entre les deux. Je suis à Londres depuis quelques mois et je dois retourner à Los Angeles dans quelques semaines.
Journaliste : Merci Beaucoup.
Robert : Merci.
Traduction : Sabine@therpattzrobertpattinson.blogspot.com
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire
Remarque : Seul un membre de ce blog est autorisé à enregistrer un commentaire.