David Michod parle de The Rover & Robert Pattinson avec le "L.A Times"

Des réalisateurs se tracassant sur un tournage ce n'est pas nouveau, mais David Michod, dont "The Rover" va faire ses débuts au Festival de Cannes samedi, avait des inquiétudes qui sortent considérablement de l'ordinaire : "J'étais inquiet," dit-il "que les acteurs puissent mourrir."

Le premier long métrage de Michod, depuis "Animal KingDom" en 2010, "The Rover" a en vedette Guy Pearce et Robert Pattinson et a été tourné dans le désert australien, où les températures étaient les plus chaudes de l'année et étaient inhumaines.

"Nous avons fait du repérage une semaine avant de commencer le tournage et c'était dangereux, les températures étaient de 50 degrés Celsius, soit 122 degrés Fahrenheit," se remémore le réalisateur alors qu'il est à l'intérieur d'un bar chic climatisé.

"Vous ne pouvez pas travaillez dans cette chaleur, si vous restez dehors plus de 20 minutes vous pouvez commencer à mourrir... Avec le producteur nous avons eu une petite conversation à ce propos, c'était court car nous ne voulions pas envisager cette possibilité. Heureusement, les températures durant le tournage sont descendus entre 40 et 45 degrés Celsius [104-113 degrés Fahrenheit.] Ce qui acceptable pour la vie humaine."

Inexplicablement choisi pour la sélection de minuit du festival plutôt que pour la compétition, "The Rover" est une oeuvre impressionnante, tendue et implacable, qui refroidit le sang ainsi que l'âme.

Il offre non seulement des performances à faire tourner la tête par Pearce dans le rôle d'un homme farouchement déterminé a récupéré sa voiture volée et Pattinson comme étant quelqu'un qu'on traîne dans son sillage, le film se passe dans un monde complètement terrifiant. C'est 10 ans après un effondrement économique sans nom, et cette partie de l'Australie est devenue une société sombre et sans espoir que Michod et son équipe ont surperbement créé.

"Je ne voulais pas faire un film post-apocalyptique, où vous êtes de l'autre côté d'une catastrophe si imprévisible car vous pouvez vous asseoir et apprécier votre popcorn," a expliqué le réalisateur. "Et je ne voulais pas que le monde soit réduit à une anarchie totale, je voulais une infrastucture variée, comme dans un pays du tiers monde riche en ressource, où les intérêts financiers sont protégés et le reste est livré à lui-même. Je voulais un monde qui pourrait être à proximité, quelque chose de tendu et menacant car on sent qu'il peut exister."

Le réalisateur et scénariste Michod et son collaborateur, Joel Edgerton, ont eu l'idée de "The Rover" en 2007. "Nous avons dégagés les grandes lignes et j'ai écrit un premier scénario quand nous étions à Los Angeles, sans savoir quoi faire, ni pourquoi nous étions là."

Le succès d'"Animal Kingdom" en 2010, a fait ses débuts au festival de Sundance et finalement aux Oscars (où Jackie Weaver a eu une nomination dans la catégorie meilleure second rôle féminin), c'était à la fois inattendu et une autre experience pour le réalisateur de 41 ans.

"Je suis allé à Sundance sans savoir ce que les gens allaient faire du film, j'étais perdu," se souvient Michod. "J'y suis allé en me préparant à être embarrassé".

Au lieu de cela, il a eu la joie du succès, et avec elle "soudainement tout un monde de possibilités s'ouvrait pour moi. J'ai décidé de rester ouvert à l'idée que mon prochain film pouvait venir de n'importe où.

Donc j'ai passé - ou gâché - quelques années à lire le scénario d'autres personnes. Mais j'aime construire des films debuit le début, et je n'y arrivais pas avec des films qui étaint déjà à moitié fait. Je voulais faire quelquechose par moi-même, avec mes propres termes."

Ce qui a renvoyé Michod vers "The Rover" et le terrifiant personnage d'Eric, joué par Pearce, "Un homme aigri, meurtrier, essayant de traquer les personnes qui lui ont volé sa voiture. C'est un gars dans la quarantaine, assez âgé pour se rappeller la vie avant l'effondrement mais assez jeune et ayant assez de vitalité pour être dangereux. Son personnage se révèle doucement à nous, il a une vie affective complexe qui était atrophiée."

Pearce fut l'une des stars d'"Animal Kingdom" et Michod a écrit ce rôle tout particulièrement pour lui, mais le réalisateur a dû quand même se battre pour l'avoir, pour combattre la notion selon laquelle "pour que n'importe quel film soit fait, on a besoin d'un des 8 mecs dans le monde que tout le monde veut."

"Guy est un être humain adorable, chaleureux et engageant, mais il y a quelque chose de caché et de mystérieux chez lui en tant qu'acteur, et il est maître dans l'art de prendre des trucs minimes et de les remplir tout simplement de détails," a dit Michod . "Et c'est un professionnel, il est vraiment bon avec un instrument quand il en prend un , mais aussi quand il le repose, il n'a pas besoin de rester dans la peau de son personnage quand la caméra ne tourne pas."

La férocité à peine contrôlée de Pearce dans la peau d'Eric est exceptionnelle, mais ce n'est pas une révélation comme fut celle de Pattinson, qui a fait un travail méconnaissable dans la peau de Rey, un individu blessé, errant qui devient le complice non désiré de ce vieil homme

"Je l'ai rencontré à Los Angeles que je faisais ces 400,000 rencontres que j'étais censé faire après 'Animal Kingdom,'" ajoute Michod . "J'ai appris à ne pas rejeter les acteurs sur de simples présomptions et il en est le parfait exemple.

"Je comprends comment de jeunes acteurs peuvent se mettre dans des cases luxuriantes et je savais que si j'arrivais à faire le film, et que Robert incarnait ce personnage, le monde verrait toute l'étendue de son talent qu'il, je ne pense pas, n'a jusque là pas montré auparavant.

"Les performance de Robert et de Guy sont tellement extraordinaires, je veux qu'ils remportent des prix," conclue le réalisateur, et voilà une autre raison pour laquelle l'exclusion de "The Rover' en compétition à Cannes est si regrettable.

source : latimes.com

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