Pour son 15ème anniversaire, le magazine AnOther Magazine décline sa couverture de sa dernière édition avec plusieurs célébrités : Kristen, Kate Moss, Björk et Grimes.
Kristen a réalisé son photoshoot devant l'objectif du photographe Paolo Roversi et un stylisme composé par Katie Shillingford. Elle a également rencontré l'acteur et artiste Benn Northover pour une interview.
'AnOther Magazine Printemps/Eté 2016 est là ! Avec #KristenStewart est l'1 de nos 5 couvertures #Another15Ans'AnOther Magazine S/S16 is here! Starring #KristenStewart on 1 of 5 covers: https://t.co/PwSHPNFXgs #AnOther15Years pic.twitter.com/JVDvqefP5R— AnOtherMagazine (@AnOtherMagazine) 16 Février 2016
* Preview de l'article
L'énergie rebelle de l'actrice Kristen Stewart a procuré une touche romantique sur les photographies de Paolo Roversi, avec un stylisme créé par la rédactrice mode de AnOther Magazine Katie Shillingford. Ce photoshoot est accompagné d'un tête à tête parisien avec l'acteur et artiste Benn Northover, durant lequel le duo a discuté de la force de concentration et de l'esprit subversif qui ont mené Stewart aux trophées de 'Meilleure Actrice Dans Un Second Rôle' aux New York Film Critics Circle et au César.
* Preview de l'interview
One More Time With Feeling
Benn Northover : Tu vis dans la partie Est de Los Angeles. Eh bien je ne connais pas cette partie de la ville.
Kristen Stewart : C'est l'un des seuls endroits à Los Angeles où tu trouves des choses qui n'ont pas un doublon d'eux-mêmes. Ce n'est pas vraiment commercial. Je ne sais pas où je vivrais à Los Angeles si je ne vivais pas dans la partie Est.
La dernière fois [que je suis venu] à Los Angeles, je me suis retrouvé à l'Hotel Ace.
J'aime le centre ville.
Il y a encore ces vieux diners et des cinémas désertés.
Ouais ! J'ai vu Patti Smith au Ace.
Sérieux ?
On a traîné ensemble et discuté, mais c'est le seul moment où je l'ai vue en live et c'est vraiment un lieu de malade. Je me suis assise à la console son et au milieu de son concert, elle est venue jusqu'à moi pour me dire bonjour. Je disais, 'Retourne sur scène, espèce de cinglée ! Merci mais arrête !'. C'était génial.
Comment est-ce que vous vous êtes rencontrées ?
Lors d'une afterparty pour un truc de Sur La Route [Stewart a joué dans l'adaptation du classique de Jack Kerouac en 2012). J'étais dans un un état un peu fragile pour être parfaitement honnête. Aussi, dans une foule qui était assez focalisée sur, tu sais … Moi. Et elle est venue vers moi et elle m'a demandé si j'allais bien.
Elle a compris.
Complète
Kristen Stewart – One More Time, With Feeling
Introduction par Benn Northover
Kristen Stewart se plonge dans un tête à tête parisien avec l'acteur et artiste Benn Northover
Il venait juste de commencer à pleuvoir lorsque je me suis arrêté devant les quartiers de Chanel, rue Cambon. J'étais là pour rencontrer Kristen Stewart, qui était à Paris pour quelques jours après avoir bouclé le tournage de Personal Shopper, sa dernière collaboration avec le réalisateur Olivier Assayas. Nous avions prévu de nous retrouver après son rendez-vous du matin et ensuite de rechercher un endroit pour déjeuner. Prenant la direction du Nord, nous avons terminé dans un coin tranquille de la Rose Bakery, dans le 9ème arrondissement. L'endroit était calme après l'heure de pointe de la matinée. Assis en face de Stewart, la première chose qui m'a frappé fut sa concentration totale. Il s'agit d'une présence profonde qui est tellement évidente dans une grande partie de son travail à ce jour – cette énergie impulsive qui se tisse à travers ses performances, en gardant chaque instant en vie avec un sens de la spontanéité et la rare capacité de révéler une vérité humaine face à la caméra. Si elle avait arrêté après la franchise de plusieurs films qui l'a amenée sur la scène mondiale, elle aurait déjà réalisé une carrière pour laquelle de nombreux acteurs passent leur vie à lutter ; mais Stewart venait seulement de commencer. Au cours des dernières années, elle a construit une impressionnante filmographie, la preuve d'un talent unique et d'une conviction. Pas étonnant que son interprétation magnétique de Valentine dans Clouds Of Sils Maria d'Olivier Assayas lui ait valu ses prix de 'Meilleure Actrice Dans Un Second Rôle' aux New York Film Critics Circle et aux César. De façon caractéristique focalisée sur la découverte plutôt que la destination, Stewart prend tout cela dans son sillon. Avec plusieurs projets en cours, y compris des films avec Woody Allen, Ang Lee et Kelly Reichardt, 2016 promet d'être une autre année bien remplie pour la star rebelle d'Hollywood.
Benn Northover : Tu vis dans la partie Est de Los Angeles. Eh bien je ne connais pas cette partie de la ville.
Kristen Stewart : C'est l'un des seuls endroits à Los Angeles où tu trouves des choses qui n'ont pas un doublon d'eux-mêmes. Ce n'est pas vraiment commercial. Je ne sais pas où je vivrais à Los Angeles si je ne vivais pas dans la partie Est.
La dernière fois [que je suis venu] à Los Angeles, je me suis retrouvé à l'Hotel Ace.
J'aime le centre-ville.
Il y a encore ces vieux diners et des cinémas désertés.
Ouais ! J'ai vu Patti Smith au Ace.
Sérieux ?
On a traîné ensemble et discuté, mais c'est le seul moment où je l'ai vue en live et c'est vraiment un lieu de malade. Je me suis assise à la console son et au milieu de son concert, elle est venue jusqu'à moi pour me dire bonjour. Je disais, 'Retourne sur scène, espèce de cinglée ! Merci mais arrête !'. C'était génial.
Comment est-ce que vous vous êtes rencontrées ?
Lors d'une afterparty pour un truc de Sur La Route [Stewart a joué dans l'adaptation du classique de Jack Kerouac en 2012). J'étais dans un état un peu fragile pour être parfaitement honnête. Aussi, dans une foule qui était assez focalisée sur, tu sais … Moi. Et elle est venue vers moi et elle m'a demandé si j'allais bien.
Elle a compris.
Elle a totalement saisi. J'ai dit, 'Ouais, je vais bien'. Et elle a dit, 'Non, je ne parle pas du moment présent. Ton entourage est là pour toi'. Et j'étais tellement désarmée par, Patti Smith, simplement venant vers moi. Et puis ensuite, je me suis dit, 'Oh mon dieu, c'était en fait … Un cadeau énorme, mon pote'. Et donc on a commencé à parler depuis ça. Elle parle du boulot tout le temps et cela me pousse toujours à me concentrer sur cela. 'Le boulot en tant que sauveur'.
C'est le truc avec elle ; c'est une discipline.
Ouais ! Elle est tellement disciplinée.
As-tu eu d'autres personnes comme mentors dans ta vie ?
Artistiquement, Patti est la plus grande.
Elle comprend vraiment le processus créatif et à quel point il s'agit de quelque chose de personnel.
Et elle reconnaît lorsque les gens sont authentiques et il s'agit d'une compulsion et pas quelque chose qu'ils sont en train 'd'essayer'. Je pense qu’elle est comme ça pour beaucoup de gens. Elle dit, 'Mec, allez mon pote. Continue ! Fais quelque chose, impressionne moi, fais quelque chose, ne t'arrête pas !'.
J'ai acheté un exemplaire de M Train [le second mémoire de Smith] juste avant d'aller à l'aéroport.
Je dois lire ça ; je ne l'ai pas encore lu.
Il y a un passage vers le début où elle décrit une nuit de Nouvel An. Elle avait fini d'écrire et elle avait commencé à regarder The Gospel According To St Matthew de Pasolini. Et elle remarque que 'la jeune Marie de Pasolini ressemblait en tout point à une jeune Kristen Stewart'. Et ensuite, elle sort pour embrasser la Nouvelle Année …
[Rires] C'est foutrement cool !
Tu es immortalisée dans la littérature.
Wow, c'est dingue ! Je ne savais même pas. Just Kids [le premier mémoire de Smith] m'a vraiment embarqué, parce que tu sais, je suis une femme d'action et quelqu'un qui a la bougeotte. Je ne peux pas rester calme et à ce moment-là, j'étais en train d'essayer de comprendre ce que je pouvais faire avec cela. Maintenant, j’écris beaucoup plus et on s'envoie des trucs l'une pour l'autre. Et je peins.
Wow ! Quel genre d’œuvre ?
Il s'agit plus d'application, de la manière dont on ressent les choses. J'adore vraiment les mots. Genre j'adore foutrement le faire. Lorsque tu trouves le bon mot pour quelque chose, pour moi, il n'y a rien de plus gratifiant. Je pense que c'est la raison pour laquelle j'aime jouer la comédie, parce que j'aime être comprise. Je veux ressentir quelque chose et je veux être certaine que tu es avec moi et que je n'ai haché aucune putain d'émotion, que je n'ai haché aucun mot. J'aime ce sentiment. Vous savez, je ne suis pas solitaire, aucunement. Je veux –
– Partager –
Oui ! Tellement.
Tu sembles vraiment embrasser le processus de découverte, par opposition à la simple poursuite d'un résultat final.
Je dois être le processus parce que je ne suis pas vraiment achevée. Je vais toujours foirer le grand moment. Toujours. Mais ma façon d'aller autre part est toujours inattendue. Et j'aime travailler comme ça, j'aime dévorer l'art comme ça, là où tu sais qu'il est un peu trouble et un peu dégoûtant, mais tu peux ressentir ce qu'il a nécessité pour arriver là. Pour aller de A à B, ce qui se trouve à l'intérieur est tellement rempli et tellement plein. Parfois, concernant les choses que tu pensais vouloir ressentir, tu as tort et c'est quelque chose d'autre.
Est-ce que ton processus en tant qu'actrice a beaucoup changé au fil des années ?Mon processus a plus été validé, mais il n'a pas changé. J'ai eu quelques expériences avec quelques réalisateurs et quelques acteurs qui étaient foutrement libres, qui font que je ne me remets simplement plus en question si mon processus ne correspond pas avec celui de quelqu'un d'autre. Je suis plutôt bonne pour sélectionner et choisir les gens avec lesquels je devrais travailler et je me trompe rarement. Je sais lorsque je rencontre quelqu'un si on va s'entendre et tilter. Et je ne veux pas construire quoique ce soit avec qui que ce soit. Je veux foutrement m'entendre. Comme sur ce film que je viens juste de finir [Personal Shopper]. C'est à propos de cette gamine qui pleure la perte de son frère, qui vit à Paris et essaye de communiquer avec lui de manière obsessionnelle. Et il s'agit également d'une histoire de fantômes vraiment terrifiante à propos de la solitude et ce dont vous croyez qui est la réalité. Le film m'a tué – littéralement – il m'a fait bouger mon putain de cul à travers Paris, 15 heures par jour, 6 jours par semaine. Genre simplement se battre, se battre, se battre, se battre. Et donc, maintenant, je suis morte. Je vais littéralement rentrer chez moi et être sur le point de m'effondrer, mais j'aime ça. Genre, honnêtement, je ne sais pas combien de personnes ressentent cela de cette manière. J'ai le sentiment que je me suis poussée à un putain de degré de folie qui m'a permis de savoir ce que est être en vie, bien plus que la plupart des gens se permettent.
Il s'agit de cet incroyable sentiment d'immersion.
J'aime le mot 'immersion'. Je l'ai récemment écrit dans un poème qui s'intitule 'Gravé dans ton immersion'.
Lorsque tu te donnes complètement dans quelque chose.
Oh mon dieu, lorsque tu es sur le plateau de tournage et que tu as 10 heures derrière toi, mais tu es en fait en train de trembler et que tu pourrais t'effondrer mais tu ne le fais jamais. Et tu es en quelque sorte en mesure d'aller jusqu'à la fin, à chaque fois et tu te dis, 'Comment est-ce possible ? Je suis tellement plus forte que le crédit que je m'accorde à moi-même'.
Tu as une véritable curiosité en toi. Est-ce que tu le nourris grâce à des recherches ou es-tu plutôt impulsive ?
C'est bizarre. En fait, j'ai fait cette étrange aversion pour le fait de travailler trop avant un projet et ensuite je me donne vraiment un coup de pied pour ça. Je crois vraiment au moment et j'ai le sentiment que si je commence à me lancer dans quelque chose et si j'ai une idée et que ce n'est pas le bon moment et qu'elle n'est pas capturée, ensuite je vais mourir, je vais être tellement énervée.
Tu protèges l'idée jusqu'à ce qu'elle soit prête à sortir ?
Ouais, je l'ignore littéralement jusqu'à ce je doive la fixer. Pour des rôles pour lesquels j'ai vraiment dû faire des recherches, j'ai eu de la chance. Comme lorsque j'ai joué Joan, elle était là. Et donc, elle ne m'aurait pas laissé chuter.
Avoir Joan Jett avec toi sur le tournage pour te filer un coup de main ? Wow !
[Rires] C'était la seule façon avec laquelle je ne me sentais pas en totale imposture. Et de plus, elle est un Patti pour moi, c'est certain.
Tu viens juste de travailler avec Tim Blake Nelson. J'adore son travail. En quoi était-ce différent de travailler avec un réalisateur qui a été acteur ?
Tellement différent. Parce que, eh bien, il y a une compréhension concernant le fait qu'il s'agit d'un processus et que cela ne va pas toujours marcher. Il y a quelques réalisateurs qui disent, 'Ok, j'ai fait mon boulot, maintenant c'est ton tour. Vas-y. Et tu dis, 'Uhhhhh …'. Je n'ai pas des petits boutons que je peux pousser. On a besoin de trouver ces boutons et tu as besoin de filer un coup de main. Donc ouais, travailler avec des acteurs en tant que réalisateurs est incroyable parce qu'ils sont si sensibles et conscients du temps et de l'humeur et de l'énergie et c'est comme éclairer une putain de bouteille lorsque tu captures quelque chose et ce n'est pas un mensonge et ce n'est pas une construction. C'est vraiment une expérience qui a été trouvée et activée.
Je suppose que c'est cet équilibre sur la concentration et ne pas laisser le côté technique de la réalisation prendre le dessus.
Pour lequel j'ai un immense respect. J'aime le processus de cela également. Tu sais, mes parents font partie du métier. Ma mère est une scénariste superviseur, mon père un producteur superviseur. Tous mes frères sont des techniciens. Mon grand-père a été le premier producteur superviseur de Cecil B DeMille.
Un vrai héritage cinématographique.
Cela a été ancré en moi, je n'ai jamais voulu faire quoi que ce soit d'autre. Même si je n'étais pas une actrice, je serais tout de même dans l'industrie du cinéma dans une certaine mesure.
Sur un tournage, l'équipe devient presque une famille élargie.
Ouais, c'est une putain de famille ! Et tu peux ressentir leur passion. Tu ne peux pas faire ce boulot si tu ne l'aimes pas, parce que c'est foutrement difficile et en quelque sorte ingrat à moins que tu l'envisages comme un travail. Mais pour être un vrai 'membre d'équipe heureux', tu dois aimer ça et c'était le cas de mes parents.
Voudrais-tu faire des films par toi-même ?
Oh ouais, je prévois de le faire. Genre, je suis impatiente de le faire. J'en ai besoin.
Quelle est cette impulsion ?
Tu dois avoir le goût de cela sur un film lorsque tu travailles avec quelqu'un qui comprend ce que vous êtes en train de faire ensemble. Je veux être en mesure d'aider les gens à ressentir des choses. Il ne s'agit pas simplement d'être un conteur d'histoire, il s'agit d'une expérience, il s'agit d'aller d'un point A à un point B. Permettre aux gens d'être complètement à l'aise afin qu'ils baissent leur garde. J'aime quand cela m'arrive.
C'est subtil.
C'est foutrement difficilement à faire. Ouais ! Encore une fois, c'est cette putain de danse.
Quels films vont ont inspiré enfant ?
J'ai adoré Taxi Driver. Je l'ai vu un million de fois.
Je ne m'attendais pas à celui-là.
Mes parents ne m'ont pas protégé de quelque chose comme cela. J'ai certainement vu des choses que le plupart des parents n'auraient jamais permis à leurs enfants de voir, mais vraiment – si jamais j'ai des enfants, ce que je prévois probablement, je ne vais vraiment pas les protéger d'un monde dans lequel ils vivent, afin qu'ils puissent simplement reproduire la peur. Je veux dire, il y a un équilibre là-dedans, mais …
La balance penche lorsqu'il s'agit de télé poubelle et de conneries exposées par les tabloïds.
Les gens qui sont intéressés par le fait de vendre une vie comme s'il s'agissait d'une histoire de bande dessinée ? C'est simplement de l'argent, argent, argent, argent. C'est simplement une putain de distraction et beaucoup de gens font beaucoup d'argent là-dessus parce qu'on veut se laisser distraire.
Et il y a un appétit vraiment malsain pour la distraction qui doit être nourri.
Totalement et on est tous concernés. Je vais regarder mon fil d'actualité Instagram toutes les 30 secondes, attendant qu'une autre photo apparaisse pour laquelle je ne suis carrément pas intéressée.
Beaucoup d'acteurs ressentent une pression poussant à sauter sur les réseaux sociaux, genre, 'Je dois le faire ou je ne vais pas travailler !'.
Non, ne le fais pas ! Tu n'as pas à le faire – qui t'a dit ça ? Ce sont des gamins, aussi, des acteurs plus jeunes, à qui on a dit ça, et c'est genre, 'Mec, qui t'a dit ça ? Qui traîne autour de toi ?'.
Cela rend le processus concernant le fait d'être conscient de soi, le fait de rechercher l'approbation.
Ouais, tu dois vraiment le faire selon ta propre manière, en créant une attente. Je suis vraiment en train de me débarrasser de cela.
On a l'impression que tu protèges vraiment ce qui est important pour toi. S'agit-il plus de décision ou d'impulsion ?
Je suis foutrement super impulsive, à défaut. Une fois que Twilight est sorti et que je suis devenue super célèbre du jour au lendemain, j'étais tellement dégoûtée et effrayée. J'étais simplement terrifiée. J'ai carrément commencé à construire ces murs de briques partout.
Beaucoup de méfiance ?
Exactement, ce qui est une déception. J'ai carrément abaissé certains d'entre eux depuis. Tu as besoin de savoir ce qui se passe, tu as besoin de voir par-dessus le mur. Cela ne peut pas être si haut alors que tu es totalement isolé. Mais je n'ai jamais vraiment eu le désir de partager avec les gens que je ne connais pas.
Je ne pense pas qu'Instagram soit vraiment basé sur le partage.
Il ne s'agit pas de partage, il s'agit simplement d'attention. C'est simplement à propos de gens peu assurés ayant besoin [d'entendre], 'Tu es génial, tu es sensationnel', à chaque seconde de la journée. Et la plupart des acteurs sont comme ça. On est sensibles. Même les bons.
J'ai entendu parler du prix New York Film Critics Circle pour Sils Maria. Pour quelqu'un qui ne veut pas se définir par les réalisations passées, où se situe t-il ?
Je ne suis pas vraiment la personne qui gagne des trucs. Donc je me suis habituée à penser que cela n'arriverait jamais ô grand jamais. Même si je fais un truc qui va rester dans les annales, même si je déchire et que je ne pourrais jamais faire mieux ou être plus authentique, je ne vais tout de même pas gagner. Comme le César, gagner ça en France ! C'est fou ! De plus, le film est sorti il y a un bail et c'est un film étranger et il est en quelque sorte en diagonal, il ne suit pas la ligne. Les performances qui sont reconnues aux États-Unis sont toujours assez extrêmes, c'est généralement, 'Je crie et je pleure !'. Ou, en tant que femme, 'Je surmonte … Un putain de truc !'. Tu vois ? Mais Sils Maria était vraiment réfléchi et calme et discret et comme une petite méditation sur quelque chose. J'ai adoré le film, j'en suis foutrement fière et je pense que Juliette [Binoche] et moi avons puisé dans quelque chose avec l'aide d'Olivier. Cela m'a vraiment surpris.
Et à l'intérieur ?
C'est agréable de recevoir une petite tape sur l'épaule, c'est certain. Surtout si on considère d'où je viens. Les gens se battent vraiment pour ces trucs. C'est comme la course pour devenir président, essayer de gagner un putain d'Oscar. C'est comme la diplomatie. Et je te le dis, une partie de toi se sent bien en quelque sorte avec ça, parce que tu veux que les gens que tu connais s'en soucient. Et il n'y a pas de malhonnêteté dans cela, mais tout le truc de la course pour ça …. Je ne ferais jamais ça. Honnêtement j'étais choquée par ça, je dis toujours que je suis 'immense' en France [Rires].
Je me souviens avoir parlé avec Ben Gazzara une fois. Il disait, [intensifie sa voix], 'Tu sais, j'ai réalisé qu'ils m'aiment en France'.
[Rires] Pas une si mauvaise chose.
De quelle manière est née la collaboration avec Chanel ?
Je les connais depuis des années. C'était genre la prochaine étape dans la connaissance de l'autre. Karl [Lagerfeld] une personne incroyable avec laquelle travailler. Il est obsédé par l'information et les détails, presque à un niveau de TOC. Il est vraiment obsédé avec l'histoire des choses.
Il est super bien informé.
Il a fait des études et il étudie. Tout ce qu'il veut faire c'est d'apprendre des choses aux gens ; tout ce qu'il veut faire c'est de s'assurer que tu saches quelle sorte de pellicule il a utilisé pour filmer une fontaine en Italie et la raison pour laquelle il a voulu faire ça et qui s'est assis sur cette fontaine en 1910 ou un truc du genre. Il connaît les années, les noms, les dates – comme c'est vraiment spécifique et il est obsédé par la transmission. Et tu peux le dire. Il a vraiment le sentiment d'être comme un grand père, qui dit, 'Hey écoute ! C'est important !'. Il ne se remet jamais en question de manière créative sur le tournage non plus – il est tellement confiant que tu tombes simplement au bon endroit. Et il ne prend jamais 'trop' de temps. J'ai tourné avec lui et il a fallu 5 minute et j'ai tourné avec lui et il a fallu une journée complète. S'il obtient quelque chose en un instant, il va simplement dire, 'Mets ce cure dent dans ta bouche, mais un peu plus haut', et ensuite, 'C'était cool, on est bons ! Ne remets pas ça en question'. C'est un preneur de risque.
C'est amusant, j'ai écrit tout un tas de questions que j'allais te demander, pendant mon vol pour Paris et je n'ai pas regardé mon carnet une seule fois.
C'est le truc ; parfois, tu dois le faire malgré tout. Simplement pour que tu puisses avoir le sentiment que tu es prêt, pour que tu aies la confiance nécessaire pour attaquer quelque chose et ensuite tu peux le jeter. C'est dans ton corps, c'est la mémoire musculaire.
C'est ce que nous disions plus tôt : impulsion, impulsion, impulsion. C'est comme cette citation, 'Danse comme si personne ne te regarde, aime comme si tu n'as jamais été blessé'.
J'aimerais pouvoir danser comme si personne ne me regardait. J'ai dansé l'autre nuit et je me sentais foutrement bien. Et ça ne me ressemble pas du tout. J'envie tellement les gens comme ça. Je suis assez physique, mais j'ai vraiment besoin de me laisser aller. Honnêtement, j'aimerais simplement foutrement danser plus. C'est tout.
J'aime le sentiment de simplement me perdre dans ce moment-là.
Moi aussi, c'est mon truc préféré au monde.
Je viens juste de regarder [le biopic de David Foster Wallace] The End Of The Tour, et à la fin du film, Jason Segel [dans le rôle de Foster Wallace] se rend dans cette église baptiste pour se lâcher – il danse simplement, tellement libre.
Oh je dois voir ça. David Foster Wallace est un putain d'homme. J'ai créé un tatouage pour Sils Maria basé sur son discours This Is Water. C'était deux petits poissons et ensuite un plus gros poisson. C'était vraiment cool. Je vais peut être me faire faire un tatouage aujourd'hui.
Qu'est-ce que tu vas te faire faire ?
Je vais me faire tatouer la citation 'One more time, with feeling'. Je sais que c'est un magnifique cliché, mais 'One more time, with feeling', face à moi, de manière à ce que je puisse le voir, et dans mon écriture, sur cette veine. Parce que je foire beaucoup les trucs. Mais cela ne cesse jamais. Le boulot ne s'arrête jamais, [cite les paroles de Blink182], 'Une fois de plus, avec des sentiments. Refais le, refais le. Oh, tu penses que tu as foiré . Chéri, refais le, refais le, refais le, refais le'.
* Mode
'Kristen Stewart porte du @CHANEL Printemps/Eté 2016 sur la couverture de l'édition du 15ème anniversaire de @AnOtherMagazine'Kristen Stewart wearing @CHANEL S/S'16 on the cover of @AnOtherMagazine 15th Anniversary issue! pic.twitter.com/Wlr15T8ikN— Fashion Geek (@mary_in_fashion) 16 Février 2016
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