Cronenberg livre un grand cru
CANNES — Maps to the Stars est un David Cronenberg comme on les aime : tordu, déjanté, bizarre, avec de l’humour noir et une touche de brillance. Le réalisateur canadien a livré un grand cru à Cannes et rendu les choses intéressantes pour la Palme d’or dans une compétition jusqu’ici assez moyenne. Mais, honnêtement, il faudra peut-être plus regarder du côté d’un Prix d’interprétation pour Julianne Moore, brillante dans ce film caustique sur l’ambition démesurée de la faune hollywoodienne.
Car ce nouveau long métrage ne s’attaque pas tant au système — bien qu’il décoche plusieurs flèches au passage — qu’à ceux qui l’habitent. Maps to the Stars cible une famille plus que dysfonctionnelle composée d’un enfant star malveillant qui sort de cure de désintoxication (Evan Bird), d’une mère névrotique (Olivia Williams) et d’un père coach de vie égoïste (John Cusack). Parmi ses clients, Havana (Julianne Moore), une actrice sur le déclin obsédée par sa mère.
Leur écosystème sera fortement perturbé par l’arrivée d’Agatha (Mia Waskowska), la fille défigurée du couple, internée après avoir mis le feu à la maison familiale. Son retour va lever le voile sur un monstrueux secret. Comme souvent chez Cronenberg (Crash), il y a une part de fantastique : des fantômes d’enfants qui hantent les protagonistes.
Les thèmes habituels sont là (il y a même une baise dans une voiture). Mais Cronenberg signe un film moins extrême et moins sanguinolent qu’à l’habitude. Sa mise en scène est discrète, laissant toute la place aux dialogues incisifs.
Le cynisme du réalisateur est dérangeant, mais il fait aussi partie de sa signature. Et comme de coutume, son film risque de provoquer des réactions extrêmement partagées — j’ai beaucoup aimé.
C’est pour ça que la Palme d’or, pas sûr. Par contre, Julianne Moore, récompensée à Berlin et à Venise, pourrait bien compléter le tour du chapeau. Sa présence intense, sa capacité de repousser les limites et sa forte présence à chaque apparition en font une candidate de choix. Toute la distribution est très bonne, d’ailleurs.
Après le ratage d’Egoyan, Maps to the Stars vient raviver les possibilités (si minces soient-elles) d’une Palme d’érable. Mais il reste aussi Mommy de Xavier Dolan, qui sera présenté officiellement jeudi.
source : blogues.lapresse.ca
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